À Pauvre petite fille riche qu'elle est, Jules, possède pourtant une existence que des milliers, voir des millions de personnes désirent. Fille unique d'une respectable famille Australienne dont la renommée n'est plus à faire, elle est née à Brisbane, un jour du quatre juillet mille neuf cent quatre-vingt-sept, faisant le bonheur de ses parents et des autres membres de la famille, qui ne lésinaient pas sur les cadeaux, transformant la chambre d'hôpital en salle de jouets, de peluches et de fleurs. Un joli bijou qu'elle était, avec son teint blanc, aussi blanc que la neige, et ses yeux bleus tournés vers le plafond, comme si elle cherchait déjà à comprendre le monde qui l'entourait. Si seulement, elle savait, si elle avait su. Pourtant, elle a eu une enfance des plus heureuses. Une immense maison, ressemblant quasiment à un château, dans laquelle elle avait droit à une aile entière. Une véritable chambre de princesse, des gouvernantes à son service, une garde-robe qui ferait rêver des tas de filles, toutes les choses qu'elle souhaitait, il lui suffisait de le prononcer. C'était Noël tous les jours de l'année. Une parole et tac, elle l'obtenait. Sauf ses parents, mais il fallait comprendre, ils étaient bien trop occupés avec leur travail, à organiser des soirées mondaines, à se rendre ici et là partout dans le monde. Alors, Jules devait se montrer sage. On lui avait enseigné très tôt les bonnes manières, les façons de se comporter à table, ont lui avait appris à prier et on l'avait baptisée. Ah cela oui. Les Lindstrom, famille catholique pratiquante, qui disposaient toute une bible dans leur chambre et se rendaient chaque dimanche à l'église pour la messe. On y emmenait Jules, qui faisait ainsi l'émerveillement de toutes les autres personnes présentes, s'extasiant sur cette petite blonde angélique qui savait si bien prier et qui avait la foi. Jules, elle, était toujours un peu perdue dans sa robe de dentelle blanche Chanel parmi tous ces adultes, sans cependant en perdre son sourire,parce que comme maman répétait " les photographes seront là, il ne faut pas faire la tête, sinon tu ne serais pas jolie sur les clichés. " Elle se contentait alors de suivre ses parents, sans oser lever la voix, ni se plaindre toujours pressée malgré tout, de rentrer à la maison. Pourtant, elle s'ennuyait souvent chez elle, toute seule dans sa chambre, regrettant ainsi de ne pas avoir de sœur ou de frère avec qui partager tous ses jouets. Dans ces cas-là, parfois, Mia sa gouvernante attitrée venait s'amuser avec elle durant quelques heures, et il n'y avait pas autre moment où elle était réellement heureuse. Puis quand vint l'âge, on l'envoya au jardin d'enfants, le meilleur de toute la ville. La gamine y voyait tous ses petits camarades venir avec leurs parents, tandis qu'elle, c'était son chauffeur qui la déposait et revenait la chercher. Et quand elle se plaignait auprès d'Arwen, sa mère, celle-ci lui répondait toujours qu'aucun de ses enfants n'a autant de jouets que toi mon bébé, ils ne vont pas en vacances aussi souvent que toi, ils n'ont pas tout ce que tu as" et, résignée, Jules repartait en sens inverse, pas consolé pour autant. Mais elle a bien aimé la maternelle Jules, il y avait plein de petits comme elle, avec qui jouer pendant des heures, à faire des dessins et à rire. L'enfance insouciante qui s'écoulait. La fortune des Lindstrom n'est plus à refaire. Grâce à ses arrières grands-parents qui ont réussi à investir dans de nombreux domaines, Aujourd'hui, c'est à Will, son père, qui en profite. Une station d'essence, une banque, plusieurs agences immobilières dans différents pays et qui rachetait récemment une maison de haute couture pour quelques milliards de dollars, l'aspect financier n'a jamais été un problème. Le père de Jules n'en est pas devenu radin pour autant, pas de ceux qui conservent tout l'argent uniquement dans leur famille. Se décrivant lui-même dans ses discours comme "un homme du Christ, un adorateur de dieu, qui souhaite que la paix règne sur la planète", l'homme à l'imposante stature qu'il est à créer de nombreuses associations caritatives, venant en aide aux plus démunis. Et pour être conforme à l'image renvoyée par sa famille, Jules a toujours apporté son soutien aux plus pauvres. Mais pas parce qu'on le lui imposait, non, mais parce qu'elle le voulait. Un bon cœur qu'elle a, la petite des Lindstrom, comme disaient les gens, faisant la fierté de ses parents. Jules, elle ne supportait pas de voir des enfants mourir pratiquement de faim, alors elle œuvrait pour leur apporter de la nourriture et des vêtements, des besoins premiers. Et elle le faisait avec plaisir. Parfois, elle rêvait qu'elle se réveillerait un lendemain et que tout le monde aurait un toit et du pain. Oui, elle était utopique Jules, souvent même. Et aux côtés de sa mère, ses tantes, sa grand-mère, elle se rendait aux quatre coins du monde pour la bonne cause. Elle allait prier dans des églises, distribuait des couvertures aux personnes sans domicile, donnait de l'eau et des biscuits devant ainsi parfois délaisser l'école au profit de cours à la maison. Et elle était une brillante élève, elle résolvait des problèmes de mathématiques sans difficulté, connaissait l'histoire et la science, et avait une grande facilité à retenir ce qu'on lui enseignait. Une petite fille comme en désiraient les parents du milieu social aisé. Ils ne cessaient de la complimente lorsqu'ils l'apercevaient dans des dîners, des bals, des grandes cérémonies. Du moins, dans un premier temps, lorsqu'elle n'était encore qu'une gamine. Douze ans. Le début de l'adolescence. Elle était devenue une très jolie jeune fille, Jules, un visage parfaitement ciselé, de magnifiques yeux bleus, et une corpulence fine. La collégienne qu'elle était alors n'avait plus rien à voir avec la gentille petite qu'elle avait jadis était. Un caractère plus affirmé, infernal. Par ailleurs comment l'en blâmer, quand on passe sa journée à lui répéter combien elle est parfaite, supérieure à ses camarades et à tous les autres, elle séchait les cours au profit des escapades avec ses amis, pour aller fumer des cigarettes et joints, en doux bien évidemment, car il était hors de question que sa famille l'apprenne aller faire du shopping, ce qui devint très vite une passion, se rendre à ses cours de danse et de piano entre autres ... Car les cours scolaires ne l'intéressaient pas, pas plus qu'un autre élève de cet âge. Pourtant, Jules récoltait tout de même d'excellentes notes, surtout pour tout ce qui concernait les mathématiques, sans même avoir besoin de travailler ou de réviser. C'était d'une logique, de son point de vue en tout cas. Tous les problèmes annoncés, elle les résolvait de manière ultra rapide et si facilement. Une grande intelligence, probablement héritée de ses parents. D'excellentes notes certes, mais les appréciations, elles, n'étaient pas terribles. Bavarde, absente, qui dérange la classe, malpolie ... Et encore tellement d'autres, qui tâchaient ses bulletins. Si bien qu'à la vue de ce désastre, son père, qui ne pouvait rester de marbre, et après de nombreux sermons, décida de l'envoyer dans une école plus stricte. Si au début, elle a tenté de protester et exprimer son désaccord, suite à la sourde oreille de Will, elle a finalement décidé de se ranger à sa décision. L'effet escompté a eu lieu, en partie, car hors de questions pour Jules de devenir un élève modèle, et ressembler aux intello de sa classe, assis au premier rang de la salle, qui écoutent de manière avide les propos des enseignants. Certes, elle se pliait aux règles de bonne conduite, mais une fois le cours terminé, le naturel revenait au galop. Cependant, celui ne lui empêcha pas d'obtenir avec succès, son diplôme. Et c'est pour le choix de l'université que l'adolescente de dix-huit ans alors que Jules décida de s'envoler pour les États-Unis, afin de démarrer ses études à l'université d'Yale, dans le Connecticut dans la filière de droit. , une autre de ses grandes passions, espérant à la longue devenir avocate. Vingt ans. Comme à chacun de ses anniversaires, Jules avait eu droit à une soirée impressionnante à la Gatsby, où l'or et le champagne débordaient, les cadeaux se comptaient par centaine, et où tout le gratin de la bonne société était invité à Pasadena, ville où elle avait décidé de passer ses vacances. Les femmes coiffées en chignon, vêtues de robes Chanel et les messieurs en costume Armani défilaient, lui souhaitant tout le bonheur du monde, la santé ainsi que tous ses vœux deviennent réalité. On la contemplait avec admiration Jules, elle était époustouflante. On se battait pour avoir droit à ses faveurs, les hommes tentaient le tout pour qu'elle les remarque, mais on attentait n'a été que très peu capturée. Elle préférait de loin rester en compagnie de ses amies, boire des coupes de champagne coûteux, échanger des potins. Et elle n'avait jamais de surprise lorsqu'elle s'attelait à la tâche d'ouvrir ses paquets : des bijoux Tiffany en diamants bien sûr, des invitations aux croisières les plus chères, des vêtements créent sur-mesure par des célèbres stylistes, des soins chez les meilleures esthéticiennes de la ville. Parfois, ça la laissait Jules, tout ça. Assise sur son lit à baldaquin, elle se demandait ce qu'aurait été une autre vie, s'entraînant dans de folles pensées, avant de se rendre compte que c'était ridicule, qu'elle possédait tout ce que tout le monde désirait : une excellente situation, l'amour de sa famille, de bonnes amies, des études dans la prestigieuse université d'Yale, son père lui offrant en plus une villa à Pasadena , avec chauffeur et bonnes à disposition évidemment. Elle passait ses vacances dans les plus belles villes du monde, Paris, Milan, Madrid ... Elle n'avait donc pas de quoi se plaindre, et pourtant, elle se surprenait parfois à implorer un changement dans sa vie. Après ladite soirée, Jules prit, avec ses amies, la direction de la boîte de nuit la plus proche, où la fête continua jusqu'au petit matin. Et c'est durant cette soirée qu'elle fit la connaissance d'Aaron. Physiquement irréprochables, une entente quasi-immédiate, et l'alcool aidant, la blonde ne mit que peu de temps avant de se décider à le suivre jusqu'à chez lui, qui se trouvait être non loin de la boîte, où s'ensuivit une nuit " d'amour " . Ce qui devait ne durer qu'une seule nuit a eu de plus importantes conséquences, lorsque Jules se rendit compte plusieurs semaines plus tard, suite à des maux de ventre et vomissements à la répétition, et grâce à un test de grossesse, qu'elle était enceinte. ENCEINTE ! Le même faisait peur. Un bébé, elle allait avoir un bébé. Car de par ses croyances religieuses, discutables certes, hors de question de songer à l'avortement. Pourtant, tous ses plans allaient se retrouver sens dessus dessous. Yale, ses études de droit, son envie de carrière. Tout allait être bouleversé à cause de ce petit être dans son ventre, à qui elle allait devoir prêter plus d'attention qu'à n'importe qui d'autre. L'horreur, surtout pour quelqu'un qui aime faire passer sa petite personne avant tout le monde. Se voyant forcé de l'annoncer à ses parents, ces derniers, sidérés, désapprouvèrent totalement la situation, ne désirant pas que leur fille, s'octroie une tache aussi difficile, mais c'était déjà trop tard. Jules hésitait quant au fait de tout annoncer à l'honneur qui l'avait mise dans cette situation, ce pétrin plus exactement. Aaron. La jeune femme, après mûre réflexion, avait au final, choisi de se rendre chez, pour tout lui dire. Elle se doutait qu'il allât probablement avoir un choc, pourtant à sa grande surprise, il réagit mieux qu'elle ne le pensait, lui assurant qu'il serait là tout le long alors qu'elle était quasi-certaine. Jules s'installa même chez lui pendant neuf mois, et elle dut reconnaître qu'il se montra vraiment gentil, comblant toutes ses envies durant sa grossesse jusqu'à l'accouchement. Quelques après les contractions, Jules mit enfin au monde leur petite fille. Et ce fut aussi bien un soulagement qu'une nouvelle prise de panique, en l'apercevant dans son berceau, réalisant qu'elle était vraiment devenue maman. Une responsabilité énorme, plus encore qu'elle ne l'avait supposé. Ses parents avaient raison, elle n'était pas prête à assumer. Elle était bien trop égocentrique pour se soucier des autres, et pourtant, il s'agissait de la chair de sa chair. Et c'est le cœur lourd qu'après avoir laissé un simple mot, qu'elle s'enfuit de l'hôpital, comme une lâche, reprenant l'avion pour rejoindre sa famille en Australie, transférant ses études à l'université de Brisbane. Quasiment quelques mois se sont s'écoulèrent, Et Jules souffla ses vingt-six bougies. Se préparant à commencer son nouveau boulot, la jeune femme avait cependant, radicalement ou presque Changée de comportement, surtout après la naissance de sa fille, qu'elle avait abandonné avec Aaron. Plus mature, plus réfléchie, mais se sentant bizarrement vide. Et c'est un soir qu'elle eut un déclic ; elle voulait retrouver sa fille, car sa conscience n'était pas tranquille. DE plus, c'était sa fille, quoi. L'instinct maternel reprit le dessus, sur le tard. Alors la jeune blonde reprit l'avion direction Pasadena , pour retrouver Aaron et leur enfant. Pourtant, elle se doute que les choses ne se dérouleront probablement pas comme elle l'espère. Mais, elle est prête à tout pour renouer des liens avec ces deux-là. Quelques mois plus tard, la situation à changer, mais pas son histoire avec Aaron qui ne s'est pas arrangée, il ne veut pas la voir suite à l'abandon de sa fille, mais l'autorise à passer du temps avec la petite.