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 i melt hearts like water (✻) meadow.

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Meadow Caldwell
Meadow Caldwell
≈ IT'S YOUR MAJESTY.

≈ PSEUDO : (she)wolf. ☆ Morgane.
≈ MESSAGES : 555
≈ CÉLÉBRITÉ : dianna agron.
≈ CRÉDIT : (c) avatar ; hersunshine - gifs ; moi.
≈ STATUT : mère d'un petit garçon de six ans et complètement paumée.



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MessageSujet: i melt hearts like water (✻) meadow.   i melt hearts like water (✻) meadow. EmptyDim 25 Mai - 18:08



una haley addison lenny, meadow walker
i'm still alive but i'm barely breathing.


≈ NOM : walker. ≈ PRÉNOMS : una haley addison lenny, meadow. ≈ ÂGE : vingt-six ans. ≈ DATE ET LIEU DE NAISSANCE : vingt-six avril, pasadena. ≈ ORIGINES : argentine et américaine. ≈ ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE : diplômée en master de droit international sous l'obligation de papa mais aujourd'hui organisatrice de mariage et créatrice. ≈ STATUT CIVIL : éprise d'un joueur de baseball, qui était censé se marier. Et en fait non. C'est compliqué en somme. ≈ ORIENTATION SEXUELLE : hétérosexuelle. ≈ TRAITS DE CARACTÈRE : attentionnée + attachante + déterminée + souriante + impulsive + indépendante + sensuelle + drôle + fidèle + ayant du répondant + câline + jalouse + perfectionniste (trop) + grande gueule (trop bis) + têtue + entreprenante + rancunière + sarcastique + mutine + cynique + curieuse + possessive + volcanique. ≈ GROUPE : crowns.


≈ AIME : son fils + le latte macchiato + les voyages + faire du shopping + sa collection de vinyles + sa collection de chaussures + la nourriture italienne + le chocolat + le cinéma + écouter de la musique à longueur de journée + créer des robes de mariée + les animaux + le surf + le baseball (le sport en général) + les mariages - forcément, ce serait con vu sa profession - + faire du yoga + se promener sur les collines de Pasadena et LA + l'océan. ≈ DÉTESTE : les abrutis soutenant qu'ils ont raison alors qu'ils sont en tort + l'armée + les araignées et les serpents + devoir faire face à une mariée complètement timbrée + ne pas finir son travail dans les temps + les bouchons de Los Angeles + ne pas avoir son café/cigarette du matin + voir son fils malade + qu'on la prenne pour une idiote + le livre "ÇA" de Stephen King, elle est littéralement traumatisée.

elle a vécu six mois en argentine, lorsqu'elle avait quinze ans. elle fume comme un pompier. Meadow joue de la guitare, du piano et de violon depuis qu'elle a douze ans. ses parents l'ont inscrite à un cours de danse classique lorsqu'elle avait cinq ans et elle n'a jamais arrêté. À quinze ans, elle a voulu devenir danseuses étoile. elle a toujours été une élève et une étudiante brillante, son père la voyait en grande avocate internationale, elle a donc suivit ce cursus et a obtenu son master à UCLA. Néanmoins, elle n'a jamais voulu devenir avocate et sa famille a mit quelque temps avant de l'accepter. à dix-sept ans, elle a eu un accident de voiture en revenant de San Francisco. Suite à cela, elle a découvert qu'elle avait une maladie rénale et qu'il lui fallait une greffe sans quoi, elle pouvait y laisser sa vie. Elle n'a jamais voulu en parler à ses parents connaissant trop bien sa maman poule et a toujours trouver des excuses lors de ses séjours à l'hôpital. La seule personne au courant était son petit ami de l'époque avec qui elle est resté cinq ans. elle est tombée enceinte à vingt ans et le couple à décidé de garder l'enfant. Malheureusement, le jeune homme s'était engagé dans l'armée et il est décédé un an plus tard. Meadow a mit énormément de temps pour se remettre de la mort du jeune homme, mais avec l'aide de sa famille, de ses amis et surtout pour son fils, elle a pu se remettre de cette épreuve. elle s'est lancée dans l'organisation de mariage sur un coup de tête, en rêvant depuis toujours elle s'est vite fait une petite place dans ce monde assez étrange et a toujours travaillé pour les plus grands. la jeune femme à six tatouages bien caché et il y a peu de personnes qui en connaissant les significations. elle parle couramment cinq langues : l'anglais, l'espagnol, le russe, le français et l'italien. lorsqu'elle se met en colère, elle a tendance à parler en espagnol, chose qui a toujours beaucoup amusé sa famille et ses amis. il n'y a pas grand monde au courant que Meadow a un enfant.



≈ PSEUDO/PRÉNOM : (she)wolf./Morgane. ≈ ÂGE : majorité absolue i melt hearts like water (✻) meadow. 955488814. ≈ FRÉQUENCE DE CONNEXION : tous les jours, i make nerds look good i melt hearts like water (✻) meadow. 3864692378. ≈ OÙ AS-TU CONNU LE FORUM ? j'suis la fonda  i melt hearts like water (✻) meadow. 3845295644  i melt hearts like water (✻) meadow. 558535422  i melt hearts like water (✻) meadow. 252903985   i melt hearts like water (✻) meadow. 3225714636   ≈ PERSONNAGE INVENTÉ, SCÉNARIO ? personnage inventé. ≈ UN DERNIER MOT ? i melt hearts like water (✻) meadow. 1359995454i melt hearts like water (✻) meadow. 3341926403i melt hearts like water (✻) meadow. 1991397950.
Code:
<span class="avapr">dianna agron ≈</span> meadow walker.



Dernière édition par Meadow Walker le Lun 26 Mai - 15:16, édité 1 fois
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Meadow Caldwell
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MessageSujet: Re: i melt hearts like water (✻) meadow.   i melt hearts like water (✻) meadow. EmptyDim 25 Mai - 18:08

that’s how you stay alive, when it hurts so much you can’t breathe. that’s how you survive. by remembering that one day, somehow, impossibly, it won’t feel this way it won’t hurt this much.
And the worst part is there's no one else to blame.

BUENOS AIRES + juillet 2003.
« MEADOW ! » La voix de mon cousin venait de résonner dans toute la maison et ce fut à moitié endormie que je tentais de sortir du lit. Laissant mon regard se perdre sur la commode, je poussais un juron en remarquant qu'il était cinq heures du matin. Il n'y avait pas à dire, dans cette partie de la famille, ils étaient complètement timbrés. « MEADOW ! » Hurla-t-il pour la énième lorsque je décidais enfin de pointer le bout de mon nez dans la cuisine. « T'as vu l'heure ? » Grognais-je en m'asseyant sur le bar, la mine boudeuse. « Qué 't'as vu l'heure' ni qué niño muerto. » - « Oh non. Pitié, pas d'espagnol à cette heure-ci, je tiendrais pas le coup là. » - « Je sais bien que tu comprends. » Me nargua-t-il avec un sourire en coin. « Claro que sí. » Dis-je en arquant un sourcil, il devait me prendre pour une idiote. Fermant les yeux, je passais une main sur mon visage en poussant un long soupir. J'étais tout bonnement épuisée, le jeune homme ne semblait pas être spécialement disposé à me dire pourquoi il m'avait réveillée. L'observant en train de se faire un sandwich, je désespérais de pouvoir retourner au lit. « Me lo vas a decir a mi ? » Je venais de demander ça en lui piquant un bout de sandwich tandis qu'il secouait la tête à la négative. « Tu fais vraiment chier Rafa. C'est pas parce que tu passes tes nuits je sais pas trop où que tu dois m'empêcher de pioncer. » Sur ce point là, je n'avais pas tout à fait tort. Il fallait bien avouer qu'il était bien moins souvent présent à la maison ces derniers temps et qu'il n'avait jamais daigné nous dire pourquoi. C'était le même cirque depuis deux semaines, il s'amusait de cette situation, surtout de me voir renfrogner n'ayant pas eu mon quota d'heures de sommeil. « C'est toi qui est venu fouiller dans ma chambre ? » Relevant immédiatement la tête, je grommelais dans ma barbe avant de lui donner un coup de poing sur l'épaule. « Tu te fous de ma gueule là ? Tu me réveilles pour ça ? » Le jeune homme se contenta de hausser les épaules avant de farfouiller dans le frigo. J'avais envie de lui éclater la tête dedans, juste pour voir. Le fait était que depuis qu'il était au courant de mon départ, il devenait complètement dingue, à croire que ne plus avoir à me surveiller le rendait grognon. Alors entre ça et ses virée nocturne, il y avait vraiment du soucis à se faire. Le jaugeant du regard durant quelque secondes, je ne pus empêcher un petit sourire narquois d'apparaître sur mon visage. Je commençais enfin à émerger et à comprendre pourquoi il disparaissait : il était amoureux. Rafa Alavès allait se faire incendier par la famille au grand complet à cause de son silence. Relevant la tête, il m'observa un petit instant avant de siffloter. « Elle s'appelle comment ? » - « No me jodas. » Souffla-t-il avant de disparaitre derrière le plan de table. Éclatant de rire devant sa réaction, je secouais la tête en descendant de mon perchoir. « Tu fais ce que tu veux ! Me las piro. » Lâchais-je dans un bâillement, j'avais pour seul but de retrouver mon lit et ça n'allait pas être mon très cher cousin casse pied qui allait pouvoir me retenir.

Assise sur ma valise, j'attendais patiemment que mon oncle daigne enfin revenir de ses courses. J'allais finir par rater mon avion si il continuait comme ça. Quelque chose me disait qu'ils n'étaient pas du tout pressé de me voir quitter l'Argentine pour rentrer à la maison. Ces six mois étaient passés à une vitesse folle et quelque part, je n'avais pas spécialement envie de rentrer à Pasadena. J'étais affectée de ne pas voir ma famille aussi souvent que je l'aurais souhaité. Sachant parfaitement qu'ils n'allaient pas venir aux États-Unis de si tôt, j'étais bien triste de devoir rentrer. Mon regard se perdant sur un soap opera de seconde zone, j'entendais enfin la voiture se garer dans l'allée. « Mi hija, je suis en retard je sais ! » M'embrassant sur le front, il s'empressa de prendre ma valise en faisant signe à Rafa de nous rejoindre. « Tu pars vraiment alors ? » Demanda le jeune homme en mettant ses mains dans ses poches. Hochant la tête avec un petit sourire, je haussais les épaules en sortant de la maison. « Tu reviens quand ? » - « C'est à ton tour de venir nous voir maintenant. » Rafa se contenta de me serrer dans ses bras en silence avant de pousser un soupir. Je savais que cela voulait dire jamais. Ce n'était pas son genre de quitter sa petite vie plus de deux semaines. Il avait bien trop peur de goûter à la vie parmi nous et de ne plus jamais rentrer chez lui. Bien entendu, sa nouvelle conquête n'allait pas arranger tout cela. « Je veux pas que tu partes, ça va faire vide sans toi. » Soupirant longuement, je me blottissais contre lui avec un sourire qui en disait long. Mais c'est qu'il était mignon quand il le souhaitait celui là. Soudainement, mon oncle se racla la gorge comme pour signifier qu'il était présent. Embrassant une dernière fois Rafa, je le regardais rentrer dans la maison avant d'ouvrir la portière de la voiture. Je devais avouer que le retour à la vie normale n'allait pas être facile. Je n'avais plus vraiment l'habitude de voir mes parents ou même Sienna toute la journée. Même si ils m'avaient tous manqués et que j'étais tout de même très impatiente de les retrouver, la vie en Argentine était plus que différente c'était indéniable. « Tu reviendra Meadow, ne t'en fais pas. » Me sortant de ma rêverie, mon oncle m'observait dans rétroviseur avec un petit sourire triste collé sur le visage. Je ne savais pas trop si il avait raison mais il était certain que je n'avais pas envie de ne plus les voir pendant dix ans. Le fait qu'ils refusaient de venir à Pasadena n'était pas une très bonne nouvelle mais peut être que cela allait changer. Après tout, nous étions une famille unie, c'était tout ce qui comptait. Du moins je l'espérais vraiment, ne plus voir mon cousin et mon oncle allait être difficile. En particulier si je devais le supporter pendant des années.

ENTRE SAN FRANCISCO ET PASADENA + avril 2005.
« T'es bientôt à la maison ? Je me fais passablement chier là ! » - « Ta mère se transforme en dragon c'est ça ? » Le soupire que lâcha Sienna en disait long. Sa tendre maman devenait de plus en plus tarée à l'approche du Rose Bowl Game, à croire que les familles "fondatrices" mettaient un point d'honneur à ce que ce jeu de football soit le plus parfait possible. Le problème était sans doute le fait que nous celles qui devaient faire face aux plus grosse colères de l'année. Parfois pour une broutille, parfois par manque de sommeil. Que voulez-vous, avoir des parents légèrement névrosés n'aidez pas forcément. « Je serais jamais là avant ce soir, pourquoi je n'ai pas pris l'avion comme les gens normaux, pourquoi ? » - « Parce que depuis que t'as ton permis ton père t'oblige littéralement à rouler toute la sainte journée ? » Elle marquait un point. Cela dit, je ne voyais pas vraiment l'intérêt de ne pas profiter de la route entre San Francisco et Pasadena, après tout; longer la côte était plus que reposant. Le seul problème à cet instant précis était ce satané bouchon qui ne semblait pas s'arrêter. Poussant un juron, j'entendais ma meilleure amie éclater de rire tandis que je bifurquais à la première sortie. Je n'avais qu'une seule envie : sortir de cet enfer. Si il y avait une chose que je détestais dans cette région c'était bien les heures de pointe. « Je t'avais dis de partir plus tôt ! » Me sermonna la petite brune à l'autre bout du fil tandis que je râlais pour la forme. Ma très chère mère m'avait fait la même réflexion et le ton qu'elle avait employé ne m'avait pas vraiment plu. En partie parce que c'était elle qui m'avait tanné pendant deux jours pour que je rentre deux jours plus tôt. La jeune fille continuait de me faire la morale pendant que j'étais tout bonnement en train de me perdre. C'était bien ma veine, essayer de quitter l'autoroute pour me retrouver dans un coin paumé. « Bon écoute, je commence tout doucement à m'énerver alors je te rappelle quand je retrouve mon chemin. » Marmonnais-je avant de raccrocher précipitamment. Ce n'était vraiment pas mon jour, mais alors vraiment pas. Premièrement parce que Dean m'avait fait tout un foin parce qu'il voulait absolument me chercher, deuxièmement parce que suite à mon refus j'avais eu le droit à une crise de nerfs. Extraordinaire. Prenant mon portable, je lui envoyais rapidement un message pour lui annoncer que j'allais mettre trois plombes. J'entendais d'ici son sermon alors que j'augmentais le volume de la radio. Perdue dans mes pensées, ce fut la sonnerie de mon téléphone qui me sortit de ma torpeur. Tâtonnant sur le siège passager, je lâchais un rire devant la connerie de mon petit-ami. Il avait un véritable don pour détendre n'importe quelle situation. Puis soudain, le bruit d'un crissement de pneu et de klaxon. Et plus rien. Je ne savais pas combien de temps j'étais restée inconsciente mais au vu de ma position, la voiture n'était pas dans un bon état. J’avais un horrible mal de tête, celui qui vous donne envie de vous l’éclater contre un mur ou de vous mettre à prier pour qu’il disparaisse. Je ne distinguais strictement rien et je devais avouer que cela commençait à me faire paniquer. La seule chose qui me fit revenir à la réalité fut la sonnerie de mon téléphone, encore. Seulement, à cet instant précis, ouvrir les yeux était une action bien trop difficile. J’avais du mal à me recentrer et surtout à rassembler mes souvenirs. Comment avais-je pu déconner à ce point là, je ne comprenais pas comment je pouvais être si stupide. Tandis que j'observais les alentours, j’entrepris de bouger afin de sortir de la voiture qui était littéralement retournée. Je ne tenais pas spécialement à rester dedans si elle explosait ou s'enflammait inopinément. Tentant de bouger mes jambes, un grognement sortit de ma bouche sans même que je puisse m’en rendre compte. Ce n’était pas bon, pas bon du tout. Passant une main dans mes cheveux, j’enlevais tant bien que mal ma ceinture avant de voir mon t-shirt tâché de sang. Ça non plus, ce n’était pas bon. J'étais complètement encastrée dans l’autre voiture et de ce fait, coincée dans la mienne. Ce fut dans un sanglot que je tentais de me retourner, plus mon corps se réveillait, plus la douleur était intense. J’avais bien trop peur de soulever mon haut afin de voir l’ampleur des dégâts, je préférais me focaliser sur comment sortir de cette carcasse. Prenant appui sur le volant, je m’extirpais de l’habitacle en soupirant. Non seulement j’avais l’abdomen en sang mais en plus ma jambe gauche refusait de répondre à l’appel de mon cerveau. Il me fallut plusieurs minutes avant de pouvoir en sortir et je me laissais immédiatement glissée contre le véhicule. Seulement là, ce fut le choc, je sentais simplement ma tête heurter le bitume et rien d'autre.

PASADENA + mai 2005.
Il y avait énormément de questions qui se bousculaient dans ma tête lorsque je me réveillais après cinq jours sans pouvoir me souvenir de quoi que ce soit. La première chose que j'avais ressenti était une atroce douleur au niveau du dos qui me tiraillait au moindre petit mouvement. La deuxième était ma jambe que je n'arrivais pas à bouger. Les jours passaient sans que je ne sorte réellement de ma torpeur jusqu’à ce que la voix inquiète de Dean résonna dans la chambre d’hôpital. « Mead ? Mon coeur, réveille toi. » Je lâchais un long soupir tandis que je sentais une main me caresser le front afin de m'aider à émerger. J'entendis une voix féminine murmurer quelque chose d'inaudible, ouvrant instantanément les yeux, il me fallut pourtant une bonne heure avant d'être en pleine possession de mes moyens. « Comment tu te sens ? » Levant les pouces en l'air avec un léger sourire, j'arrivais enfin à distinguer Sienna. La jeune femme poussa le plus long soupir de toute l'histoire des soupirs. « Tu m'as fait peur espèce d'idiote ! » Lâcha-t-elle alors en me tapant l'épaule. « Mais aie ! T'es pas bien, pourquoi tu me frappes ? » - « Tu mérites que je t'enterre vivante. » - « Ah carrément, merci bien, espèce de tarée. » - « Mead, y'a un soucis, il va falloir que t'encaisses. » Arquant un sourcil, je me relevais soudainement en l'observant avec insistance. L'air de dire : parle ou je t'arrache la tête. Avec mes dents. Seulement là, la petite brune se contenta d'un petit sourire avant de sortir de la chambre. C'était une blague, elle se moquait de moi. Allez savoir pourquoi, elle ne daigna même pas me dire autre chose. Ça c'était de l'amitié, je devais l'avouer. Sur le moment, je ne savais pas trop qui ou à quoi m'attendre. Premièrement parce que Sienna n'était pas le genre de personne à vous affoler pour un oui ou pour un non. Deuxièmement parce qu'elle savait que m'affoler était quelque chose à ne jamais faire. J'étais donc là, seule, à ne pas savoir de quoi ma meilleure amie pouvait bien parler. C'était génial, tout simplement génial. Quelques minutes plus tard, un médecin fit irruption dans la pièce avec un grand sourire. Me demandant si je me sentais mieux, j'hochais simplement la tête sans dire un mot. Il continuait son laïus sur mes "blessures" qui ne l'inquiétaient pas plus que ça. Pas plus que ça ? Je détestais réellement les médecins. « Mademoiselle Walker, suite à cet accident nous avons trouvé quelque chose d'anormal au niveau de votre rein droit. » - « C'est à dire ? » - « Nous en avons parlé à votre ami, il ne vous a rien dit ? » Oh bah si. Mais je te regarde avec un air de chien battu juste pour te faire rire là. Le fusillant du regard, je me contentais de secouer la tête. « Votre rein ne fonctionne plus qu'à vingt pour cent. C'est une malformation que vous avez depuis toujours et malheureusement elle n'a pas pu être détectée plus tôt. » - « Concrètement, ça veut dire quoi ? On fait quoi maintenant ? » Demandais-je totalement abasourdie. Il avait l'air de prendre ça par dessus la jambe, cela dit, ce n'était pas vraiment son problème. « Maintenant on attend. Vous avez été opérée lorsque vous êtes arrivée ici mais nous ne savons pas exactement comment la suite va se dérouler. Vous allez sans doute devoir faire surveiller ça toute votre vie, ça peut ne pas changer comme ça peut s'empirer. » Super. Et ça, ça fait dix ans d'études pour dire qu'il ne sait pas comment ça va se passer. À ce rythme là, je pouvais rentrer directement chez moi et attendre tout bêtement devant Grey's Anatomy histoire de détecter mon soucis. Il finit tout simplement par me dire de ne pas m'inquiéter, c'était bien un médecin ça. Dean ne tarda pas à revenir avec un café dans chaque main et des petits pains à la cannelle. « Alors, ça va ? » Demanda-t-il sur un ton qui se voulait rassurant. Pour le coup, je ne savais pas trop quoi répondre à ça.

PASADENA + septembre 2007.
Plus j’observais Dean, plus je me disais qu’il allait sans doute me faire un coma éthylique en moins de deux. Il n’avait pas son pareil pour faire la fête et lorsque ses amis se joignaient à lui, c’était plutôt comique. Son élan d’amour et de romantisme de ce matin m’avait presque fait douter de ses actes de la veille, après tout, il m’avait habitué à des conneries aussi grosses que lui alors je préférais m’en assurer. « Qu'est ce qui c'est passé pour que tu sois si gentil ? » - « Figure toi que je suis toujours très sage ma chère, tu sais bien que tu ne risques rien du tout avec moi ! » Lâcha-t-il avec un petit sourire narquois. Secouant la tête avec un petit sourire, je ne pus m’empêcher de lui donner un coup d’épaule. Sage. Comme si Dean pouvait être réellement sage. Cela dit, il n’avait pas dû lésiner sur la quantité d’alcool ingéré étant donné qu’il était capable de nous faire un remix de l’armée des morts-vivants à lui tout seul vu la tête qu’il avait. C’était plutôt drôle de le voir dans un état pareil, il était toujours quasiment déconnecté de la réalité et avait des réactions du genre épique. Tout sauf banal en somme. « Tu sais que, vu ta tête, tu devrais arrêter d’ingurgiter le triple de ton poids en alcool. Tu fais presque peur. » Voyant le petit sourire du jeune, j’haussais simplement les épaules pour affirmer ce que je venais de dire. Il avait vraiment une tête de cadavre. « Bizarrement, t'as pas l'air en forme non plus, t'as fait quoi hier soir ? » - « J'étais chez Sienna ! Et merci d'avoir poliment avancé le fait que je ne ressemble à rien. » Dis-je faussement outrée. Pour faire bonne figure, j’aurais quand même pu daigner passer la soirée avec lui, mais le fait que je ne boive pas une seule goutte d’alcool l’aurait forcément fait tiquer. Non pas que je sois une alcoolique notoire, simplement, nous avions toujours été de très bons partners in crime comme le dit si bien mon adorable mère. « Tu m'as manqué hier soir, tu aurais pu venir avec Sienna ! » 'Tu m'as manqué.' Cette phrase résonna au fond de moi comme si il venait lui même de m’obliger à me faire cracher le morceau. Comment lui dire que ça allait être comme ça pendant quelque temps, comment lui dire que ses soirées, il allait devoir s’habituer à y aller seul ? Et surtout comment lui dire qu’à un moment donné, il faudra qu’il songe réellement à freiner ses envies. Tout s’enchaina si vite dans ma tête que je ne savais pas vraiment si c’était le moment ou non. Quelque part, Sienna devait avoir raison, je devais faire face à mes responsabilités et arrêter de me voiler la face. Après tout, il était le principal intéressé et comme elle me l’avait dit un million de fois, je n’allais pas pouvoir lui cacher plus longtemps. Prenant une profonde inspiration, je desserrais l’étreinte du jeune homme avant de planter mon regard dans le sien. « Dean, il faut qu’on parle. Sérieusement. » Le regard du jeune homme changea instantanément. Lorgnant mon sac du coin de l’œil, j’hésitais à lui brandir l’échographie sous le nez histoire de pouvoir m’enfuir si il commençait à ne plus savoir quoi dire ni quoi faire. Prenant mon courage à deux mains, je me penchais sur lui avant de réussir à attraper cette satanée lanière. Sentant sa main courir le long de mon dos, je poussais un soupir avant de le repousser lentement et de m’asseoir en tailleur face à lui. « C’est super important et si l'envie de te barrer en courant te prend, crois moi, je crois que je comprendrais. Ne serait-ce qu’un peu. » Commençais-je avant de fouiller dans le sac et de serrer l’enveloppe en papier kraft que j’avais eu la veille. Je jouais le tout pour le tout, autant notre relation que son aptitude à gérer une des plus grosses surprises de sa vie. Quoique, je n’étais pas certaine qu’il allait considérer cette nouvelle comme une 'surprise' mais je ne pouvais plus rester dans le silence. J’avais besoin de savoir si il était capable d’accepter tout ça et surtout je ne pouvais pas lui mentir impunément. Lui tendant l’enveloppe, ce fut avec un sourire presque forcé que je lui intimais de l’ouvrir. Là, je crois que j’étais vraiment dans une mouise totale.

PASADENA + février 2008.
« Il va arriver Meadow, tu sais bien qu'il était à l'autre bout du pays. » Hochant la tête, je lui lançais un petit sourire, pour tout avouer je n'y croyais pas vraiment. Ça faisait plus d'une semaine que j'étais rentrée de l'hôpital et je n'avais toujours pas décidé comment nommer ce petit être. Sans Dean, j'avais la vive impression d'être seule au monde. Depuis qu'il s'était engagé dans l'armée, je vivais dans la peur constante d'allumer la télévision ou tout simplement la radio. « Je sais comment tu pourrais appeler ton fils. » Commença-t-il alors avec un sourire en coin. « Ta mère serait ravie qu'il porte le nom de son père ! » Pouffant de rire, je n'imaginais pas l'appeler Corto, je savais pourtant qu'il en avait parlé à Dean. Celui-ci m'avait tannée durant deux mois pour que j'accepte, il trouvait ça original. Ça pour être original, c'était même un euphémisme. Tout à coup, on frappa à la porte, sursautant presque malgré moi je me décidais à me lever du canapé. « Vous êtes bien mademoiselle Walker, Meadow Walker n’est-ce pas ? » Le regard froid et perçant du militaire me faisait froid dans le dos, me tournant instantanément vers mon père, je me demandais ce qu’ils avaient pu faire à la mairie pour qu’ils viennent le chercher ici. Haussant les épaules pour me faire comprendre qu’il ne les connaissait pas, il arqua un sourcil avant de se tourner vers eux. Incrédule, il se mit devant moi avec une aisance que je ne lui connaissais pas. « Que peut-on faire pour vous ? » - « Écoutez, ce n’est jamais une chose facile à dire. » Commença l’homme en noir qui se tenait comme un piquet aux côtés des militaires. « Nous sommes navrés de vous annoncer cela de cette façon mais votre fiancé ne rentrera pas, nous vous présentons toutes nos condoléances. » Les seules phrases que j’avais retenues de son speech étaient celles-ci. Mon cerveau n’avait pas prit la peine d’enregistrer le reste. Je revoyais simplement mon père me serrer contre lui sans prendre la peine de dire quoi que ce soit. Soudainement secouée par les sanglots, je ne pris pas la peine de lui répondre, tambourinant simplement le torse de mon père. Peut être parce que je n’avais aucune réponse à peu près correcte à lui fournir. À ce moment précis, le sol venait de céder sous moi. Mon monde venait de s’écrouler, au moment même ou il avait décidé de prendre sa vie en main et de suivre sa voie, voilà qu’il disparaissait. Malgré ce que cet homme essayait de me dire, je savais parfaitement que non, 'ça n'aillait pas bien ce passer'. Il y en a qui disent que c'est tout simplement le cycle de la vie, qui pensent qu'ils n'ont pas d’autre choix que de subir durant tant d'années leur petite vie et d'autres qui ne s'y attendent pas. Généralement, ils partent les premiers. Parce que ouais, les meilleurs partent toujours les premiers. Ils ne font jamais un très long chemin à vos côtés. Ils ne vous disent même pas ou ils vont mais du jour au lendemain ils ne sont plus là. Ils laissent un vide à vos côtés et vous, vous devez subir chaque seconde passée sans eux. Mais ça, lorsque vous êtes enfant, vous ne le vivez pas de la même manière que lorsque vous avez dix-sept, dix-huit ans. Pour les enfants, ce n'est que du passé, ils n'en tirent pas les mêmes conclusions qu'un adulte. Au contraire, ce sont même eux qui vont passer des heures entières à vous consoler parce que vous êtes au fond du gouffre. C'est plutôt paradoxale, parce que se sont les parents qui sont censés prendre soin de leurs enfants et pas inversement. Seulement parfois, il y a des moments ou seul leurs grands yeux brillants et rieurs, peuvent vous faire du bien. C'est peut être ça justement, l'innocence. Pouvoir être capable de passer outre tout ce que l'on peut ressentir. Ne pas devoir tenir compte de tous les tenants et les aboutissants de nos actes. Prendre le temps de grandir, justement. Lorsque vous perdez un être cher à cet âge là, cela n'aura pas forcément les même répercutions sur votre futur. Tandis que si cela vous arrive à vingt ans, vous passerez votre temps à vous poser des tonnes de questions sur le pourquoi du comment, pourquoi lui, pourquoi maintenant, comment cela a-t-il pu arriver. Malheureusement, vous ne pouvez pas avoir de réponses à tout ce méli-mélo qui vous kidnappe le cerveau. Alors vous attendez, que cela passe, parce que sois disant, la douleur fini toujours par s'estomper, un jour vous allez pouvoir y penser sans fondre en larme, sans que votre gorge se resserre subitement. Je ne suis pas certaine que cela soit vrai. Je ne crois pas au fait que les blessures cicatrisent complètement. Parce qu'il y aura toujours des évènements, des actes ou tout simplement des paroles qui vont renverront dans votre passé. A cet instant précis ou tout a commencé. Et cette scène vous revient en mémoire, comme un requiem qui n'a jamais vraiment disparus, comme une symphonie inachevée, comme si vous y étiez. Cette mère qui pleure son fils, ces hommes qui ne savent pas comment vous l’annoncer et vous le voyez, vous voyez l'abandon, la tristesse, la colère dans les yeux de cette femme. Mais vous, vous ne savez pas comment réagir, alors vous restez sur le haut des escaliers, vous restez sur le palier de peur de déranger, de peur d'affronter la réalité. Vous ne savez pas comment réagir, parce que vous ne comprenez toute cette agitation. Vous ne savez pas pourquoi elle pleure autant, vous ne comprenez pas le regard embué de votre mère. Vous êtes simplement là, à attendre que quelqu'un vous explique ce qu'il a bien pu avoir. La seule chose qui vous titille et le fait de vous sentir abandonné. Parce que cette personne faisait partie de votre vie, simplement, vous n'avez pas encore réalisé, il y a trop d'évènement qui se suivent, trop de famille présente, trop de larmes, de sanglots, de brutalité et colère. Parce que non, ce n'était pas censé ce passer de cette manière. Il devrait être là, lui aussi, à cette table, personne ne devrait le pleurer. Personne ne devrait être dans cet état de choc, de mépris. Mais du haut de cet escalier, il y a quelque chose qui vous échappe, sans vraiment comprendre vous suivez le mouvement, vous vous faites emporter par la tristesse de chacun, comme un ballon de baudruche embarqué par le vent. Oui. C'est ça doit être ça l'innocence. Ne pas être capable de mesurer la gravité de la situation, pouvoir être dans cette église sans s'effondrer. Pouvoir se tenir devant cette tombe ouverte sans réussir à verser une seule larme. Au fond de vous, il est là, il ne vous a pas quitté, vous n'avez pas réalisé. Vous ne réaliserez pas avant longtemps ce qu'il vient de ce passer. Il vous faudra un temps d'adaptation, parce que votre petit cœur n'est pas fait pour endurer tout ça. En rentrant à la maison, vous irez instinctivement dans sa chambre, vous attendrez son arrivé comme à votre habitude. Mais cette fois, il ne sera pas là. Il ne sera plus là pour vous raconter des histoires, pour inventer des situations loufoques, pour vous montrer à sa manière que même si vous être un enfant, il vous aime. Il y aura un manque qui se creusera, petit à petit, sans que vous puissiez réellement vous rendre compte. A cet âge là, vous arriverez à le combler, parce qu'il y a toujours une part d'incrédulité. Mais en vieillissant, vous vous rendrez compte de ce qu'il a manqué, qu'il vous a manqué. Parce qu'il y aura des moments dans votre vie, ou vous allez vouloir avoir son avis, parce que c'est important pour vous. C'est à partir de ce moment là, lorsque vous vous rendez compte que vous ne l'entendrez plus jamais rire, qu'il ne vous racontera plus de bêtises, qu'il ne sera plus à vos côté, que vous vous rendez compte à quel point il vous a manqué toutes ces années. A quel point vous étiez seul, vulnérable et inconditionnellement triste sans lui. Et cette fois, je sais que je serais bien plus triste, je me sentirais bien plus seule que si j’étais encore une enfant. Parce que je ne suis plus une petite fille, parce que mon frère a été présent dans tout les moments de ma vie, parce que je suis en mesure de comprendre exactement ce qu’il vient de se passer. J’aurais voulu avoir dix ans, ne pas comprendre ce que voulaient ces hommes en uniformes mais je le sais, je m’y attendais, nous y étions préparés. À ce qu’un jour, on vienne nous dire qu’il été mort. ‘Au combat’ comme ils aiment le dire, comme si cela changeait vraiment quelque chose. Dean était mort, peu importait la raison. Ils l'avaient tué.


Dernière édition par Meadow Walker le Lun 26 Mai - 15:18, édité 1 fois
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Meadow Caldwell
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MessageSujet: Re: i melt hearts like water (✻) meadow.   i melt hearts like water (✻) meadow. EmptyDim 25 Mai - 20:17

life isn't measured in the amount of times we breathe, but the moments that take our breathe a away.
Like I said this is not a story about forgiveness.

CARMEL + janvier 2009.
« J’me suis toujours demandé.. Pourquoi les arbres perdent leurs feuilles en hiver alors qu’il fait super froid, alors qu’ils sont tout touffus en été et qu’on meurt de chaud ? » Sienna venait de débiter tout ça avec un air plus que sérieux collé sur le visage avant de boire une nouvelle gorgée de bière. Allez savoir pourquoi, j’étais tout à fait d’accord avec elle. Brandissant mon verre, j’acquiesçais en silence avant de perdre mon regard sur la maison pleine à craquer qui faisait office de lieu pour la fête de fin d’année. Nous étions à Carmel depuis quasiment deux jours et la première sortie étudiante était improbable. Premièrement parce qu'il nous avait fallu une toute petite pour finir sans dessus dessous, deuxièmement parce que je ne savais plus du tout ou j'étais. « Y’a pas un seul mec potable ce soir c’est pas possible. » - « Parce que tu veux te taper un mec de ta promo peut être ? » - « Uh. Non. » Il fallait dire que la moitié était en couple, l'autre gay. Elle n'allait pas aller loin ça c'était une évidence. « Regarde, ton premier amoureux est là ! » Minauda la petite en finissant son verre d’une traite. Suivant son regard, je voyais en effet cet abruti qui se pavanait avec sa conquête de la soirée. « Il s’est pas excusé y’a deux jours sur les propos qu'il a tenu sur Dean et ton fils lui ? » - « Si. Il s’excuse depuis des semaines. Il s’excuse au téléphone, il s’excuse avec des fleurs, il s’excuse avec des chocolats, il s’excuse auprès de toute l'université. Pourquoi ils ne font pas en sortent de ne pas avoir à s’excuser ces abrutis ? » - « Ils nous prennent juste pour des salopes. » Dit –elle en engloutissant un énième shot sous mon nez. « Tu viens d’énoncer une vérité ma sœur. » Lâchais-je avant de me lever comme prise d’une décharge électrique. « Tu vas oùùùù ? » - « Chercher quelque chose de plus fort. » - « Alcoolique. » - « C’est la fille à moitié à poil qui me dit ça ? » Éclatant de rire, je me frayais un chemin entre tous les invités tandis que Sienna tentais tant bien que mal de me poursuivre à travers la foule. Los Angeles était une véritable bouffée d’air frais mais cette "sortie annuelle" nous faisait vraiment du bien. Sortant de la maison, je mis bien cinq bonnes minutes avant de réussir à m’allonger dans l’herbe, rapidement rejointe par mon amie qui avait de plus en plus de mal à tenir sur ses jambes. Observant les étoiles, je profitais une toute dernière fois de ce silence qui m’avait paru effrayant durant de longues années. Il y avait quelque chose de reposant, même complètement saoule, j’étais capable de profiter de ça. « Comment va Corto ? » - « Très bien d'après ma mère. Mais tu l'a connait, je me prends encore un tas de reproche sur le fait de faire études alors que c'est elle qui m'a littéralement obligée à acceptée. » - « Ta mère est folle. » - « C'est un euphémisme ça ma petite. » - « Tu sais, moi je trouve que tu gères plutôt pas mal. Je veux dire, la mort de Dean et tout ça. » Me relevant en m’appuyant sur mon coude, je regardais ma meilleure amie comme si elle venait de se transformer en poulpe géant. J'arquais un sourcil avant de secouer la tête, pas spécialement convaincue. « Je sais pas trop. Tu vois, à un moment il va me demander où est son père. Je ne sais pas trop comment je vais pouvoir lui expliquer tout ça. » - « Tata Sienna s'en occupera ! » Dit-elle en souriant. Il était vrai que sa diplomatie était plus que légendaire, mais de là à réussir à expliquer cette situation à un petit garçon, c'était une autre histoire. « Il va forcément poser des questions, tu vois ce que je veux dire, souvent quoi. » - « C'est normal, c'est un bébé. Mais c'est pas comme si son père s'était tout simplement barré. Il est mort au combat, c'est pas n'importe quoi, il pourra être fier de lui même si il ne l'a pas connue. » - « J'ai juste pas envie de faire d'erreur avec Corto. » - « Bah tu sais ce qu’on dit : deviens un canard ! »

SANTA BARBARA + septembre 2010.
Prostrée sur le canapé, j'étais à deux doigts de tout mettre à sac dans cette maison. Sienna se contentait de me lorgner du regard, sans vraiment oser dire quoi que ce soit. Soudain, la port d'entrée s'ouvrit à la volée et mon père arriva dans le salon avec Corto. Celui-ci se rua immédiatement sur moi tandis que je ne pouvais pas m'en détacher. Levant la tête vers mon père, je le fusillais du regard alors que celui-ci baissa les yeux, la mine honteuse. « Elle est où ? » Crachais-je, acerbe. Haussant tristement les épaules, il sortit du salon sans dire un mot. La porte d'entrée claqua à nouveau et cette fois, je me levais immédiatement suivit de Sienna qui me prit par le bras avec un regard entendu. Ma mère fit alors irruption avec un énorme sourire. « Comment tu oses venir ici, la mine radieuse ? » - « Ne me parle pas comme ça, je suis encore ta mère ! » Articula-t-elle difficilement en prenant appuie sur le fauteuil devant elle. Un rire amer s'échappa de ma gorge alors que je n'avais qu'une envie : la gifler de toute mes forces. « Vous devriez vous coucher Valeria. » Dit-alors Sienna en se mettant devant moi. Elle devait avoir compris qu'à ce stade là, personne ne pouvait plus rien pour moi. Ma mère secoua alors la tête en levant une main en ma direction. « ¡ Siéntate mamá ! » Mon ton était bien plus dur que ce que j'avais prévu. La voyant tituber sous nos yeux, je ne ressentais à cet instant que de la honte. La voir comme ça me rendait tout simplement dingue. J'aurais voulu la secouer comme un pommier afin qu'elle se rende compte de la gravité de la situation. Pourtant, j'avais la vague impression que pour elle, tout était parfait. Il fallait qu'elle se rende compte que ses actes n'étaient pas sans conséquence. « Non ! Je dois vous expliquer. » Me retournant une minute afin d'essayer de me recentrer, je voyais Corto à l'autre bout du salon en train de jouer avec ses petites voitures. Vision qui ne fit qu'amplifier la rage à l'égard de mon adorable génitrice. « Expliquer quoi ? Comment t'as pu finir complètement bourrée à dix heures du matin ? » Lâchant ça en lui faisant face, je pouvais sentir cette odeur ignoble qui avait imprégnée ses vêtements. Je ne pouvais pas croire qu'elle était capable de faire une chose pareille. « Tu étais bourrée et tu allais chercher mon fils ! Putain mais tu te rends compte ? Tu aurais pu le tuer ! T'as eu un accident parce que t'étais pas assez alerte et tu étais en train de chercher Corto ! » - « Mi hija.. Lo siento Meadow. » - « Mais j'en ai rien à foutre que tu sois désolée ! Tu aurais pu le tuer, tu comprends ça ou je dois te faire un dessin ? » Les bras ballants, je ne savais plus quoi dire pour qu'elle réagisse. Ce n'était plus une histoire d'avoir un peu trop bu lors d'une soirée, c'était beaucoup plus grave que ça. J'avais l'impression de ne pas pouvoir la faire réagir. Le fait de chercher son petit-fils dans la matinée totalement saoule ne semblait pas la choquer plus que ça. C'était au dessus de mes forces de devoir lui faire prendre conscience qu'elle avait un véritable problème. Mon père, sans doute alerté par mes cris, venait d'arriver dans la pièce. Je pouvais lire dans ses yeux qu'il ne m'en voulait pas de réagir comme ça. Après tout, ce n'était pas anodin. Pointant un doigt accusateur sur elle, il me fallut quelques secondes pour ne pas lui en coller une. « Jamais je ne te pardonnerai ça, jamais tu m'entends ? » Sortant du salon tel un boulet de canon, je prenais mon fils dans mes bras avant de descendre sur la plage. J'avais besoin de prendre l'air et je ne voulais pas qu'il se retrouve dans la même pièce qu'elle. Il état hors de question qu'elle se pavane dans cet état devant lui. « Je suis désolée Mead. » La voix de Sienna me fit immédiatement sursauter. Lui souriant faiblement, je haussais platement les épaules. Elle n'y pouvait strictement rien si ma mère commençait à devenir dingue. Prenant Corto sur ses genoux, elle le serra contre elle en m'observant pendant un bon moment. « Tu sais, il est là, c'est tout ce qui compte. » - « Elle doit comprendre qu'elle a un problème, il faut qu'elle se fasse soigner. Un jour, on va la retrouver morte dans un ravin. » Répondis-je avec un trémolo dans la voix. Il était temps qu'elle se réveille et malheureusement, je ne pouvais plus l'aider.

LOS ANGELES - CALABASAS + octobre 2013.
« Attends, tu veux placer mes parents à côtés de ceux de Rachel ? » - « Ça risque de virer en Scream ? » - « Sans aucun doute, ils ne s'aiment pas vraiment tu sais. » - « Tu m’étonnes.. Ça va être facile ça. » Murmurais-je presque malgré moi sous le regard interloqué de Luke, arquant un sourcil il me lança un grand sourire avant de me pousser de son épaule. Le regard qu'il me lança me fit instantanément réaliser que je venais une fois de plus de dire une bêtise. « Non mais, ce n'est pas que Rachel soit invivable, c'est juste qu'elle n'est pas vraiment facile.. En ce moment. » Achevais-je en me raclant la gorge. Tu t’enlises Meadow, ça en devient terrible. Un jour il va falloir faire quelque chose pour ta diplomatie légendaire, parce que là, ça ne va plus du tout. « Enfin je veux dire, avant un mariage c’est compréhensible. » Tu t’es enterrée toute seule ma grande. Bravo. C’est de mal en pis avec toi. Laissant échapper un petit rire, le jeune homme haussa les épaules d’un air de dire qu’il n’y pouvait rien. Sur ce point, j’étais tout à fait d’accord avec lui, il ne pouvait pas faire grand chose face à elle. C’était sans doute ça le principal problème. Lui tendant l’essai du faire part, je me mordillais machinalement le pouce en observant chacune de ses réactions. J'étais encore bien étonnée qu'il ne m'ait pas encore décapitée suite à toutes mes affreuses allusions sur sa.. Bien-aimée. « C’est très.. Jaune et rose quoi.. » Balbutia-t-il en écarquillant les yeux. Il semblait tout simplement décontenancé devant les choix de la jeune femme. « Ce sont ses choix. Rien ne vient de moi. » - « Réellement ? » Se passant une main sur le visage, j'avais la vive impression qu'il aurait préféré que ce soit un simple essai. « Chacun son mauvais goût. » Luke éclata de rire devant mon air dépité tout en essayant de chercher ses mots. Je n’avais pas tout à fait tort, quelle personne censée pouvait associer ce genre de couleurs pour un mariage. J’avais plus l’impression de préparer un carnaval. Cette jeune femme était décidément très spéciale et son côté "princesse sous heroine" était tout bonnement hilarant. D'un côté elle voulait quelque chose de grandiose, de royale et pourtant dans le même temps, elle me demandait des choses improbables. Voyant Sienna descendre les escaliers, je me mordis la lèvre inférieure afin de ne pas éclater de rire devant sa mine décomposée. Levant la tête, la jeune femme me lança un regard par dessus l’épaule de Luke avant de faire un demi-tour totalement contrôlé et de passer la tête devant la porte. Levant les pouces en l’air avec un sourire de petite fille dégénérée, je tentais de reporter mon attention sur le jeune homme qui semblait bien concentré. Pourtant, la petite brune faisait tout pour me déconcentrer et lorsque je daignais enfin lever les yeux elle me fit un clin d’œil associé à une superbe grimace. « Il est hot ! » Murmura-t-elle en secouant les mains devant sa bouche avant de sautiller sur place. « Tu veux bien m’excuser une petite seconde, il y a des.. Nuisibles dans cette maison. » Je me levais immédiatement en entrainant Sienna qui tentait de se débattre avant de jeter un nouveau coup d’œil dans le salon. « C’est lui ton fameux client richissime ? » - « Tu oublies tout Sienna. C'est un client, répète après moi : cli-ent. » Dis-je en détachant chaque syllabes. Je ne la connaissais que trop bien, elle était capable de me rendre complètement chèvre. « Regarde moi ce corps et cette bouille.. » - « Oui, merci. Je le vois tous les jours depuis plus d'un mois. » - « Et comment tu fais ? » - « Je sais pas. » Admettant ceci dans un soupir, elle se mit à danser sur place avec un grand sourire. « Sienna, je t’en supplie, tu ressembles à un véritable zombie, retourne te coucher ou va occuper Corto, s'il te plait. » - « Je dérange c’est ça ? Très bien madame, je vais aller voir ou en est ton fils. Occupe toi bien de ce charmant jeune homme ! » Minauda-t-elle fièrement. « C’est un rendez-vous professionnel. » - « Un rendez-vous professionnel avec un mec qui a l'air d'avoir des pecs en acier et qui a un sourire à se damner. » - « Sienna putain ! » Dis-je dans un cri étouffé en lançant un regard sur le jeune homme. « Toi.. Je te connais tu.. » Mettant une main sur sa bouche, je l’entrainais dans les escaliers en lui faisant mon regard qui signifiait : barre-toi avant que je t’égorge. « Tu es dans la mouise ! » Murmura-t-elle avant de monter les escaliers quatre à quatre en riant. Passant une main sur mon visage, je tentais de me recentrer afin de ne pas passer pour une véritable demeurée. Ce qui allait être problématique.

« Cette nana est juste un gobelin d’un mètre cinquante, j’aimerais l’attraper par les cheveux et la secouer vraiment, vraiment très fort. » Je venais de débiter ça avant de jeter un bouquet de rose sur le canapé. Poussant un grognement dépité, celui-ci déclencha l'hilarité de Sienna qui ne pouvait rester sérieuse devant ma mauvaise humeur. « Ce n’est pas drôle. Je suis à deux doigts, à deux doigts hein, de la tuer. » - « Elle est angoissée, elle se marie c’est normal. » - « On l’a pas obligée à ce que je sache. » Grommelais-je en me laissant tomber dans un des fauteuil avant d’allumer une cigarette. Pianotant des doigts sur un coussin, je poussais soudainement un cri rauque qui fit sursauter la petite brune. « Je vais l’enterrer dans le jardin celle-là, ça va être vite vu. » - « Je prépare la pelle. » Levant les yeux vers mon amie, je ne pus m’empêcher d’éclater de rire avant de secouer la tête en tirant une bouffée sur ma cigarette. La vérité était simple : cette jeune femme était la pire jeune mariée qu’il m’avait été donné de côtoyer. C’était une véritable hyène et je ne pouvais pas la voir, même en peinture. Je n’étais pas réellement le genre de personne à ressentir une aversion aussi violente à l’égard de quelqu’un mais cette fois-ci, c’était tout simplement au dessus de mes forces. « C’est Luke le problème ? » - « Je sens des ondes négatives soudainement ! » Répliquais-je en me levant immédiatement tout en faisant de grands signes en sa direction. « Remarque, ça ne m’étonnerait pas tu sais. J’ai bien remarqué vos petits regards en coin. Puis il est pas mal du tout ! Puis tu verrais comme il te dévore du re.. » - « J’ai dis que je sentais des ondes négatives. » Maugréais-je en lui tirant la langue. Sienna éclata de rire et fit la moue, arrêtant de bouger quelques secondes elle se mit à m’observer sous toutes les coutures. « Avoue le, il te plait ! » - « Sérieusement Sie' ? Il va se marier. Arrête ça tout de suite. » Je venais de cracher ça tout en faisant volte face, je ne voulais pas me lancer sur ce terrain là sachant trop bien comment cela allait se terminer. N’étant absolument pas d’humeur à commencer ce genre de discussion je l’intimais d’un geste de la main de ne pas continuer avec ça tout en me laissant retomber sur le fauteuil. Elle n’avait pas tort, mon amie n’était pas stupide et elle était du genre à tout savoir simplement en me lançant un regard. Ça avait toujours été comme ça entre nous mais pour une fois, j’aurais voulus que cette manière de me connaître par cœur et son entêtement s’essoufflent, ne serait-ce que quelques heures. Pourtant, Sienna n’allait pas en rester là, elle continuerait à me confronter à la vérité jusqu’au moment ou j’avouerais enfin ce qu’elle voulait tant entendre. C’était sans compter sur mon côté plus que têtu. « C’est con quand même de tomber sous le charme d’un mec sur le point de se marier. » - « Je t’aime mais là, tu m'énerves profondément. » Sortant du salon comme une véritable tornade, je n’avais qu’une seule envie : marcher. Descendant sur la plage, je me mis à faire les cents pas devant l’océan tout en grommelant dans ma barbe. J’avais besoin de faire le vide et bifurquant sur la droite, je me laissais porter par l’air marin et le magnifique coucher de soleil qui s’offrait à moi. Je ne savais pas trop combien de temps j'étais rester à observer les vagues déferler sur le rivage, peut être une heure, peut être plus. Soudainement, un bruit de pas sur la sable me sorti de ma rêverie. « MAMAN ! » Un large sourire apparu sur mon visage tandis que je me relevais pour prendre Corto dans mes bras. « Qu'est ce que tu fais là mon amour ? Tu ne devais pas passer la soirée chez tes grands-parents ? » Secouant la tête avec véhémence, mon fils me serra dans ses bras en faisant la moue. Lui, il avait été une fois de plus témoin de la folie de ma mère. Parfois, je me demandais pourquoi elle ne pouvait pas se contenter de lui faire des centaines de cookies. C'était tout de suite plus approprié que de lui faire une thèse sur notre merveilleuse famille qui a aidé à la fondation de la ville. Comme si un enfant de six ans pouvait comprendre de quoi il s'agissait. Il y avait des moments ou elle m'inquiétait vraiment.

PASADENA + mars 2014.
« Encore. Ça m’aide à rien ressentir. » Tendant mon verre à Sienna, je lui intimais du regard de me resservir lorsque celle-ci secoua la tête avec un air désapprobateur. « Mead.. » Je levais alors immédiatement une main en sa direction, comme pour lui demander de ne pas commencer. Je savais exactement ce qu’elle allait me dire mais je n’avais pas la force, pas tout de suite. La jeune femme venait enfin de se décider de remplir mon verre de tequila et ce fut avec un sourire plus que forcé que je le penchais en sa direction avant de le boire d’une traite. Nous avions quitté Los Angeles deux jours auparavant et il était inutile de préciser que ce retour inopiné à Pasadena ne me faisait pas spécialement plaisir. Mais j’avais eu besoin de mettre un minimum de distance entre cette ville et moi. Ou plutôt, entre lui et moi. Croyez moi, quarante minutes dans un état comme la Californie, c'est le bout du monde. Pasadena avait beau être proche de la cité des anges, nous étions quasiment en pleine campagne. Le choc avait été plus que rude, il était inutile de le préciser. Je n’avais pas prévu de tomber amoureuse d’un homme sur le point de se marier, je m’en voulais et me détestais de ressentir une chose pareille. Néanmoins, si il y avait bien une chose qui me faisait encore plus enrager, c’était sans doute le fait que Sienna m’ait suivie. Revenir ici à cause de moi n’avait pas dû être une chose facile et pourtant, elle ne me l’avait pas reproché. Parfois, il m’arrivait de penser qu’elle avait vraiment énormément de courage pour me supporter et surtout pour rester mon amie malgré mon caractère de cochon. « Il va falloir qu’on en parle. » Laissant échapper presque malgré moi un petit rire, je lui lançais un regard bourré de sous-entendus avant de saisir une cigarette. Je passais mes genoux sous mon menton avant de tirer une longue bouffée et de regarder mon amie qui semblait bien dépitée. « J'en ai vu d'autre Sienna, tu le sais parfaitement. Et puis pourquoi tu voudrais qu'on en parle ? » - « Parce que je ne vais pas te laisser dans cet état pour te retrouver recroquevillée sur le canapé tous les jours pendant six mois. » - « C’est vrai que c’est vachement mon genre. » La coupais-je avec ironie. Non, je n’étais pas le genre de personne à se laisser dépasser de cette façon. Si je souffrais, c’était toujours en silence. Depuis la mort du père de mon fils, je n'étais plus tout à fait du genre à me laisser submerger par mes émotions. « Tu es bouleversée. » - « Je ne suis pas bouleversée. Être bouleversée c'est autre chose. » - « Si. Ça t’emmerde qu’il soit avec quelqu’un d’autre. » - « C’est une question piège ? » S’attendait-elle vraiment à ce que je lui dise non ? La jeune femme prit alors place à mes côtés en poussant un long soupir. « Tu sais, il ne m’avait pas l’air vraiment convaincu par toute cette histoire de mariage. » - « Ça fait plus d’un an, tu appelles ça ne pas être convaincu ? » Ouvrant plusieurs fois la bouche, elle semblait chercher ses mots sans pour autant savoir quoi dire ni quoi faire. Passant une main dans ses cheveux, elle se mit à mordiller son pouce en m’observant longuement, comme si il y avait quelque chose qu’elle ne me disait pas. Je voyais bien que Sienna était plus que gênée par tout ça. « T’es pas obligée de rester là avec moi tu sais. » - « Tu veux que j’aille où ? Je ne te laisse pas c’est tout. » Lâcha-t-elle en saisissant ma main. Au vu de son comportement, j’avais presque l’impression d’être en deuil, je détestais me sentir comme ça, faible et impuissante. C'était comme si elle avait peur que je fasse une rechute inopinée. J’avais une véritable aversion pour la perte de contrôle et je savais que j’allais avoir une période qui n’allait pas me plaire. Le premier jour où j’avais rencontré Luke, je ne savais pas que c’était lui la star du base-ball qui avait fait appelle à moi. Je l’ai juste vu lui, son sourire et ses yeux. Surtout ses yeux. Il m’avait déstabilisée en un quart de seconde et lorsqu’il s’était présenté j’avais littéralement senti mon cœur se serrer. Vous connaissez ce sentiment, lorsque vous êtes dépité au plus haut point et que vous ne pouvez rien y faire ? C’était exactement ce que j’avais ressenti. Sienna avait été la première à me taquiner sur le sujet, à dire que c’était vraiment stupide d’être sous le charme d’un homme quasiment marié. Elle n’avait pas tort, c’était une véritable connerie. Il ne s'était rien passé d'extraordinaire mais il y avait tout de même eu des gestes et des actes qui n'avaient pas lieu d'être. C'était surtout pour ça que j'avais décidé de quitter la ville. J'aurais tout à fait pu partir à l'autre bout du pays, mais je ne pouvais pas faire ça à mon fils. Après tout, il avait sa vie, ses amis à Los Angeles, je ne pouvais pas le priver de tout ça du jour au lendemain juste à cause d'une de mes connerie.

« MEADOW ! » La voix cassée de la petite brune résonnait dans toute la maison depuis bien dix minutes avant qu’elle ne se rende compte que je hurlais à mon tour du jardin. Sortant tel un boulet de canon, la jeune femme s’appuya sur un des sièges afin de reprendre son souffle. « Wow, tu t’entraines pour le marathon de New York ou quoi ? » Demandais-je en fermant mon ordinateur d’un coup sec. Elle avait l’air sur le point d’imploser et il n’y avait pas grand chose qui se passait à Pasadena en cette saison pour la mettre dans cet état. Sienna n’était pas le genre de jeune femme à s’exciter pour un oui ou pour un non. Arquant un sourcil en faisant un mouvement d’épaule, je lui lançais un regard qui voulait dire : tu parles oui ou merde ? « Tu ne devineras JAMAIS qui j’ai vu en ville ! » Prenant ma tasse de café je faisais mine de réfléchir avant de faire la moue. « Devine ! » - « Tu viens de me dire que je ne devinerais jamais ! » - « Fais un effort bordel Mead’. » - « Faut savoir aussi.. » - « Meadow. » - « Mais j’en sais rien moi ! Le maire à poil ? » - « Je te rappelle que le maire, c’est ton père. » - « Outre le fait que cette vision va me hanter toute ma vie, ça pourrait être drôle. » - « Les chargés de presse d'une boite de pub que tu voudrais oublier ! » Hurla-t-elle alors en levant les bras au ciel et en sautillant sur place. Une minute de silence, comment ça 'les chargés de presse ? Tous ? Je veux dire tous, tous ? Vraiment toute l'équipe ? « Me dit pas que.. » - « Je sais pas ! » - « Pourquoi t’as l’air d’être toute excitée ? » - « Parce que je suis toute excitée ! » - « Depuis quand tu t'intéresses à ce genre de nouvelle toi ? T'es heureuse de voir débarquer des petits nouveaux ? » Dis-je d’un air plus que détaché en reclassant quelques papiers et en allumant mon ordinateur. Je l’entendais soupirer et maugréer dans sa barbe lorsque soudain elle se planta devant moi, un poing sur les hanches. « Tu sais ce que ça veut dire..? » - « Que tu vas baiser ? » Je venais de lui dire ça avec un naturel désarment mais je ne pouvais m’empêcher d’éclater de dire devant son regard dépité. D'accord, elle n'était pas comme ça. Plus fidèle que Sienna, ça n'existait pas. Cela dit, la présence d'une boite pareille à Pasadena soulevait une question plus qu’importante : étaient-ils recherchés par le FBI ? De plus, je savais parfaitement ce que cela allait impliquer. Je n’étais pas certaine de pouvoir assumer la présence de Luke par ici. Deux mois que nous étions ici, deux mois que je faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour m’occuper le plus possible afin de penser à autre chose. Cela dit, ça aurait été plus qu’ironique de le retrouver en ville. « Non pas baiser. » Dit alors Sienna avec une moue boudeuse. « Ça veut dire que Luke est forcément là. Je te conseil donc de rester cloitrée ici, tu ne pourras pas te cacher longtemps. À moins de te planquer dans un bosquet au moindre bruit suspect. » Pourquoi venait-elle de confirmer ce qui m’inquiétait le plus. Pourquoi était-elle toujours aussi excitée en annonçant ça ? Et pourquoi elle était si heureuse de leur présence ? Beaucoup de questions auxquelles la demoiselle ne répondrait pas. Néanmoins, je ne comptais pas me terrer chez moi afin de ne pas faire de mauvaise rencontre. Je sentais que Pasadena allait soudainement devenir un témoin du désastre de ma vie sentimentale. Fermant les yeux durant quelques minutes en me massant les tempes, j'entendais mon amie éclater de rire. Relevant immédiatement la tête, je voyais Sienna prendre Corto dans ses bras avant de lui murmurer quelque chose à l'oreille. Souriant presque malgré moi, je ne pouvais m'empêcher de penser que ça aussi, ça allait être la surprise de l'année.
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