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 (k.s) ⊱ worst. patient. ever.

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MessageSujet: (k.s) ⊱ worst. patient. ever.   (k.s) ⊱ worst. patient. ever. EmptySam 31 Mai - 21:28



Comme chaque matin, Sorenza se levait du bon pied. Le Pasadena Physical Therapy Center était un lieu de travail formidable : elle s’y rendait toujours de bon cœur en compagnie de sa chienne qui était un peu devenue la mascotte de l’établissement. Lorsque la sicilienne avait évoqué l’entraînement qu’Hanoï avait reçu pour l’assister dans son handicap, le Directeur avait aussitôt accepté son intégration. Ainsi, la Golden Retriever ne perdait pas ses acquis et la présence de l’animal était appréciée de tous, surtout des patients. En arrivant au centre de rééducation, Sorenza enfila aussitôt la tenue verte destinée aux kinésithérapeutes de l’établissement dont les couleurs différaient des autres rangs : du blanc pour les docteurs et du bleu pour les infirmières. Très sociable, la Sicilienne salua ses collègues un à un et discuta avec eux quelques instants autour d’une bonne tasse de café avant de gagner sa cabine : celle-ci était indissociable de celle de ses collègues, mais disposait d’une porte donnant sur la cour et d’un coin entièrement dédié à sa chienne. Son gobelet de café à la main, Sorenza accéda à son bureau et alluma son ordinateur pour consulter son planning de la journée. Depuis quelques mois, le centre de rééducation avait été équipé d’un logiciel dernier cri ; celui-ci, habituellement réservé aux hôpitaux, permettait en outre de consulter les plannings, mais aussi – et surtout – les dossiers médicaux de chaque patient afin d’établir un programme de rééducation adapté à leur cas. Le personnel du centre en était très satisfait : le gain de temps généré par ce simple logiciel n’était pas négligeable ! Son regard glissa sur l’écran où défilait les noms de ses patients du jour. Certains noms lui étaient étrangers, d’autres lui rappelaient vaguement quelque chose (sûrement les patients d’un collègue en congés) et d’autres encore – un, en particulier – lui arracha aussitôt un petit sourire en coin. Jusqu’à présent, Kellian Dayne était de loin son patient le plus têtu. Elle avait cru comprendre que ce dernier était très sportif, un accro à l’adrénaline, mais il avait tendance à ne pas respecter les sages conseils de sa kinésithérapeute. N’étant pas totalement remis de son traumatisme, la Sicilienne lui avait donc programmé des séances supplémentaires : Kellian était donc devenu un patient régulier. La journée se déroula plutôt bien. Hormis quelques refus d’obtempérer, Sorenza avait pu faire la majorité des exercices prévues au programme de chacun et ce fut bientôt l’heure de s’attaquer aux « blessés légers ». Ces rendez-vous commençaient généralement en fin de journée pour une question pratique : ses patients venaient directement au centre de rééducation en sortant du travail.

Après avoir libéré l’un de ses patients qui sortaient de son bureau par le jardin avec accès direct au parking, l’eurasienne ouvrit la porte donnant sur une salle d’attente décorée avec soin par les architectes. Elle ne fut guère surprise de voir Kellian assis sur une chaise et lui sourit dès l’instant où leurs regards se croisèrent. « C’est à nous. » dit-elle en l’invitant à entrer d’un signe geste de la tête. Le jeune homme fut aussitôt accueillit par la chienne. Il était tellement habitué que la kinésithérapeute n’avait plus à lui dire de se mettre en tenue – en short, donc – pendant qu’elle préparait le matériel. « De nouvelles folies depuis la dernière séance ? » demanda-t-elle. Question purement rhétorique, d’ailleurs. Au fil du temps, Sorenza avait fini par cerner la personnalité de Kellian et il n’était pas du genre à respecter l’autorité. La sienne, du moins. La Sicilienne était très douce, mais elle manquait parfois de fermeté avec certains patients et c’était le seul défaut que le directeur de la structure lui reprochait.

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