dirty pleasure. (e/a)

"I will not beg for an outcome
I’m not even certain I want."
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Pas loin des cinq heures du matin. Ton pote te laisse au bas de l'immeuble, continuant sa route un peu déviée par les fléaux de la fête : l'alcool, le joint, les filles. T'as pas vraiment draguer ce soir. Ton esprit tournait un peu ailleurs, non, nul part en fait. T'avais pas envie. Et elles étaient trop ouvertes, trop sûres d'elles. T'aimes les inaccessibles, ta superbe Norrie. Tu essuies le filet de bave qui coule, qui coule de ta bouche. Tu essayes d'ouvrir un peu plus grands les yeux, ton ami est déjà loin, peut-être entre deux voitures. Tu ouvres la porte du bâtiment, montant les marches une à une, à moitié à quatre pattes. Tu as oublié l’ascenseur. Quoi que si tu l'aurais pris, tu aurais été incapable de l'utiliser correctement. Tu serais monté au mauvais appartement, au mauvais étage. Alors tu montes, tu grimpes ces marches, pensant à Antigone qui a dû t'attendre. Tu l'avais pas prévenu, tu le fais tout le temps habituellement. Tu avais été entraîné par tes collègues faut dire, pas eu le temps de réfléchir, pas eu le temps de penser que ta colocataire était en train de manger sa salade, seule, regardant l'assiette vide en face d'elle. Puis tu penses à elle nue. Tu l'as surprise une fois, sous la douche, avec la buée estompant ses formes. Une sirène. A cette pensée, tu te sens à l'étroit dans ton pantalon. C'est l'effet de la beuh. Tu es vachement résistant à la base, avec l'expérience, tu arrives à supporter des décolletés un peu trop ouverts, des coups de langue un peu trop claquants. Tu essayes de repousser cette montée avec ta main, impossible. Alors tu continues, pensant que ça va descendre. Ça descend assez rapidement. Tu as l'esprit qui divague facilement, du coup, avec tout ce que tu as pris ce soir. Tu es peut-être allé un peu trop loin. Un trop plein d'émotions à vider, ou de l'émotion à ressentir. C'est paradoxale ce que tu ressens, ce que tu penses ressentir et ce que tu as envie de ressentir. Tu finis la dernière marche, comme une victoire. C'est un peu plus droit que tu arrives enfin à ta porte, porte que tu as dû mal à ouvrir, comme toujours. Parce qu'elle ferme toujours votre putain de porte à clé ! Parce qu'elle est complètement parano. Tu t'acharnes, frappant à la porte, ronchonnant. Horrible. Quand tu y arrives enfin, par surprise, tu tombes. Littéralement. Pathétique. Tu arrives à te diriger un peu plus loin dans l'endroit. Tu suis ton instinct. Ce que tu fais toujours quand tu ne sais pas où aller. Son lit. Il te faut son visage, sa respiration, il faut que tu t'apaise. Tu pousses la porte, fort. Elle est là, tu l'as remarque. Tu l'observe. Elle est sublime en fait. Comment peux-tu passer à côté de ça, à côté de cette créature ? Tu te tiens contre son armoire. Besoin de maintien. Tu délires un peu, t'arrive pas vraiment à tenir debout. Tes pensées s'embrouillent, tu as besoin d'elle, vite, vite qu'elle vienne à toi. « Antigone.. » Sale cri du cœur.

dirty pleasure.

Tu regardes la place en face de toi vide et tu fulmines intérieurement parce que tu sais très bien où il est allé, dans le fin fond de la ville pour se bourrer la gueule avec ses amis. T'en rages, t'as envie de taper dans quelque chose, au lieu de ça tu te maitrises et tu commences à manger tes pattes dégueulasses, tu sais toujours pas cuisiner, c'est une calamité. Tu regardes sur l'horloge, il est vingt-deux heures, tu lèves les yeux au ciel et tu continues à manger ton truc que t'avales avec difficultés. Tu sais pas vraiment pourquoi, mais tu lui en veux, il fait toujours ça, il part et ne revient pas avant un long moment, alors pourquoi aujourd'hui ce serait différent ? Et pourtant tu es énervé et en colère contre lui, pour aucune raison existante. Alors tu te contentes de ranger son assiette et de ranger la tienne par la même occasion, tu jettes le reste du plat dans la poubelle, car tu sais très bien que tu le laisseras pourrir si tu le gardes et que lui aussi. Erice n'était pas exactement le colocataire rêvé, non il était plutôt le contraire en fait, mais en réalité tu aimais bien sa compagnie, vos disputes, son corps.. non, pas son corps, non, non tu ne l'aimais pas. Pendant quelques secondes tu songes à lui torse-nu, puis tu finis par revenir sur terre en te secouant la tête. « t'es complètement folle ma pauvre fille. » puis tu vaques à tes occupations, comme prendre ta douche, puis tu vas te coucher avec une mine sérieuse, avec cette mine de fille qui s'ennuie horriblement depuis qu'elle a perdu sa sœur, mais aussi son meilleur ami, entre autre son amant. Tu te tournes, puis tu te retournes, tu trouves pas le sommeil, car comme à ton habitude, ton esprit est ailleurs, tu penses trop, tellement que ça t'en fais presque perdre la tête. Tu vois l'album photo en face de toi et tu détournes rapidement les yeux, parce que là encore tu te fais bouffer par tes souvenirs, par tous ces trucs qui n'ont jamais eu aucun sens. Tu t'allonges sur le dos et tu penses à erice, à ce qu'il est en train de faire, avec qui il est. Une femme peut-être ? Ça ne serait pas étonnant. Alors tu te surprends à serrer tes draps, par énervement, jalousie, tu ne sais pas, tu sais juste que ça te rend perplexe et que ça te frustre. Tu grognes et tu sais que c'est pas du tout féminin, mais tu t'en fous royalement, parce que de toute façon tu es seule. Pourquoi toi tu ne vas pas t'amuser ? Faire la fête ? Profiter des personnes qui t'entourent ? Oh tu connaissais l'amère réponse qui accompagnait cette question et tu ne voulais pas y penser, non ça te faisait trop mal. La mort de tes parents avaient tendance à te refroidir, à te blesser, à te rendre vulnérable et plus jamais tu ne voulais être dans cet état. Trois ans merde, trois ans qu'ils t'avaient quitté, il était temps que tu fasses ton deuil, mais bon sang que c'était dur. À ces pensées tu sentis tes paupières se fermer lentement et toi sombrer dans un sommeil sans rêve. (…) tu te réveilles en sursaut quand t'entends quelqu'un taper contre la porte, tu sais pas exactement où t'es, mais tu te doutes que tu te trouves dans ton lit. T'es prête à attraper la batte de base-ball à côté de toi, oui tu es légèrement paranoïaque, mais tu entends ce petit bruit qui te fait tout de suite comprendre que c'est lui, qu'il est rentré. Il se dirige dans ta chambre comme à son habitude, il avance un peu chancelant s'appuyant contre ton armoise et tu l'entends dire « Antigone.. » tu réagis pas d'abord, parce que tu es toujours en colère contre lui, mais à la fois tu as besoin de son réconfort comme il a besoin du tien. « tu pues l'alcool erice. » t'es sèche d'abord, puis tu te rends compte que ça vous amènera à rien, alors tu poursuis « tu comptes rester debout pendant longtemps ? » c'est une invitation, tu veux te blottir dans ses bras, mais t'es pas sûr qu'il comprendra avec le ton que t'as employé.

Elle dormait. Elle dormait paisiblement et tu l'as réveillé, connard que tu es. Si t'étais pas sorti, si t'avais pas fais le gamin encore une fois tu ne serais pas dans cette situation, elle continuerait de dormir paisiblement, comme une princesse. Tu serres la mâchoire parce que tu te rends compte que t'es vraiment nul. Elle a des cernes, l'esprit renversé. Tu te doutes de quelque chose sans vraiment y prendre en compte. Elle a peut-être pleuré, crié, elle est triste. Peut-être. Mais ça ne te remue pas tant que ça. T'es surtout attiré par son corps, par ces draps doux dans lesquels tu aimes te blottir. Ses draps sentent toujours le frais, la légèreté, c'est bon. Les tiens sont mal étendus, rêches et sentent ton odeur, odeur mélangé de clope, de parfum et souvent de transpiration. Désagréable. Un vrai camionneur. Mais elles aiment ça. Et t'aime qu'elles aiment. Tu enfonces tes ongles contre l'armoir, t’agrippant à la poignée également. C'est ignoble à voir. « Tu pues l'alcool Erice. » fit-elle désespérée. Tu tentes un son, un murmure, il n'en sort rien qu'un bruit étrange, incompréhensible. Tu as sûrement essayé de prononcer un non, un non désespéré parce que ça se voit. Tu as bu, pire que ça tu t'es enivré d'alcool. Tu te frottes le nez. Sensation de picotement. Affreux. « Tu comptes rester debout pendant longtemps ? » Tu hoches la tête, continuant à la regarder comme un idiot, comme si tu ne comprenais rien, comme un gamin qui vient d'apprendre quelque chose d'extraordinaire. « Non.. » articules-tu en la regardant dans les yeux. Elle est belle. Elle devrait pas avoir ce regard fatigué, ce regard mystérieux. Elle devrait pas. T'avances comme tu peux, tu calcules mal la distance et t’écroules sur le lit. Tu te sens ignoble. Se comporter ainsi devant elle, ça te répugne. Elle n'est pas censée supporter tes conneries. Tu rampes un petit moment, histoire d'être à sa hauteur. Mais tu restes allongé sur la couette, tu as trop chaud, on remarque même -malgré l'obscurité – de grosses auréoles, de la transpiration un peu partout sur ton corps. Tu t'approches cependant d'elle, la couette comme simple séparation. Ô quelle est belle. Et tu la regardes toujours, dans les yeux, l'esprit complètement perdu. Tu ne penses à rien, tu ne réfléchis à rien. Tu caresses sa joue, ses cheveux, doucement, avec un côté presque paternel, sentimental. « Antigone.. » continues-tu. Pas très expressif. Ta main se faufile à l'arrière de son crâne, serrant ses cheveux dans ton poing, la forçant à approcher son visage du tien. Rien de violent pour autant. Tu serres la mâchoire. T'en peux plus. Ta une bosse dure qui se forme déjà. Tu t'en fous si elle l'a voit en fait. Tu serres encore plus cette poigne, l'obligeant à se serrer encore plus à toi. Un grognement sort de ta bouche, tu te mords la joue. Tu tiens plus. C'est quoi ce bordel ?

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Tu sais pas trop ce que t'attends de lui, peut-être rien, peut-être que t'aimerais être comme lui, complètement bourré et ne pas savoir où tu es, au lieu de ça tu es sobre et tu ne sais pas exactement ce qu'il veut, ce qu'il attend de toi. Il est chancelant, il pue la transpiration, il pue l'homme et t'es pas sûre que ça te déplaise, mais ça bien sur tu te gardes bien de le dire, parce que de toute façon t'es trop fière et lui aussi, même si là il n'a pas l'air exactement en fonction de parler ou encore de discuter. En réalité t'as envie de l'avoir dans tes bras, lui dire que tout va bien, qu'il suffit seulement qu'il dorme comme un grand garçon, mais tu sais bien que ça se passera pas forcément comme ça, parce que vous êtes compliqués, et que les complications ça a toujours été votre truc. Vous préférez vous prendre le choux, plutôt que de vous entraider, parler comme des vipères au lieu de discuter calmement, c'est ton tempérament, c'est le sien, et rien n'y changera. En quelque sorte tu sais pas vraiment quoi faire, pour le moment tu ne ressens bien, tu veux juste aller lui chercher un verre d'eau, parce qu'il n'est pas erice, non là il est un vulgaire mec bourré qui est complètement dépaysé. Tu lui offres de venir dans ton lit et tu sais pas exactement ce que ça va donner, il a l'air incontrôlable, mais tu comptes sur toi-même pour savoir te maitriser et le maîtriser aussi. Ça fait tellement longtemps que vous faîtes ça, que vous vous réfugiez dans le lit de l'autre sans rien faire, vous êtes sages et vous l'avez toujours été peut-être parce que t'étais avec caesar ou tout simplement parce que tu veux pas dépasser cette barrière. Chaque gars qui te touche, qui se rapproche de toi, tu le fais fuir, ou il t'envoie chier, alors tu préfères pas, non tu veux plus. Il s'allonge à côté de toi, tu sens son souffle sur ta peau, tu vois sa silhouette dans le noir et tu peux pas t'empêcher de te dire que t'es contente qu'il soit là malgré tout. La couette, barrière qui vous empêche de mêler vos corps, il a chaud, tu le sens grâce à sa proximité, puis tu sens sa main glisser sur ta joue, tu frissonnes, mais tu ne dis rien, car tu sais où il veut en venir, et tu sais très bien que tu vas résister. Tu n'es pas une fille facile et malgré le fait que tu veuilles t'amuser t'es pas prête de le faire avec ton colocataire bourré, autant de fois que tu en as rêvé. « Antigone.. » le souffle court tu ne sais pas quoi répondre. Il te serre fort, fort, il te rapproche, votre étreinte devient plus qu'une étreinte et tu sens quelque chose, tu sens un truc dur se former, alors tu t'éloignes et tu dis « erice si tu crois que ton odeur d'alcool et de transpiration te rend désirable tu peux te le mettre là où je pense. » t'avais le don pour manier tes mots avec classe, mais tu le pensais, tu savais juste pas le faire passer plus gentiment. Bien sur qu'il t'attirait, et bien sur que tu voulais te laisser aller, mais pas avec lui dans cet état. Non tu ne rêvais pas du prince charmant, mais tu étais pratiquement sûre qu'il ne se rappellerait pas de ce moment demain matin, alors que tu voulais qu'il se rappelle et qu'il te désire, mais sobre, pas bourré. T'essayes de t'éloigner, mais toi aussi t'as du mal, parce qu'au fond t'as besoin de sa proximité, alors pour éviter tout autre rapprochement, car tu voulais être sur de ne pas céder, tu te redresses et tu dis « t'façon tu tiendrais même pas cinq minutes je suis sûre. » puis tu souris, mais tu sais qu'il ne le verra pas, parce que vous êtes dans la pénombre.

Tu sens pourtant son corps s’éloigner du tien, ta poigne devient moins ferme, tu la laisses faire, surprit tout de même de son acte. « Erice si tu crois que ton odeur d'alcool et de transpiration te rend désirable tu peux te le mettre là où je pense. » tu lèves les yeux au ciel, légèrement blessé par ses paroles. Mais tu ne t’empêches pas de sourire, elle te fait rire. Tu t’approches d’elle, tout de même. Comme elle, tu essayes de te surélever un peu, en vain. Tu dois trouver appui. Compliqué.. Tu respires un bon coup, laissant échapper une odeur d’alcool. Ta main retourne vers son visage, son visage de poupée qui te rend fou. Une folie dont tu n’as pas trop conscience. « T’es belle dans le noir. » fais-tu avec une pointe de romantisme. Romantisme qui tombe un peu à l'eau, car ça n'a rien vraiment de valorisation. Mais t'es juste un peu dans les vapes, du coup, ta voix se fait plus douce, plus rauque. Romantique, bof, oui. Tu lui affiches un franc sourire, un peu gamin. Elle ne doit certainement pas le voir, il fait un peu noir. Tu caresses le bout de son nez de ton pouce. Nouvelle découverte. « T’es belle tout le temps, tu le sais. » cette fois c’est plus franc. Il n’y a plus cette pointe d’amusement. On pourrait croire que tu es sincère, beaucoup plus sobre. Il n’en est rien, tu es toujours sous le fléau de l’alcool et ce, tant que tu n’auras pas bu un bon verre d’eau et dormi un minimum. Tu regardes ta bosse lorsqu’elle en fait référence. Nouveau sourire. Elle est drôle ce soir. Mais elle s’éloigne encore plus, tu perds l’équilibre, tombant légèrement sur le côté. Pas vraiment de force. « t'façon tu tiendrais même pas cinq minutes je suis sûre. » Tu rigoles. Jamais tu n’avais ri aussi franchement à ses côtés. Vous vous disputez toujours faut dire, puis vous n’avez pas vraiment de délire commun. Dommage, parce que vous vous ressemblez beaucoup.. Tu t’allonges, tu prends tes aises. Tu poses une main sur son genou, caressant doucement cette partie du corps dénudée, ton autre main se pose à l’intérieur de ta cuisse. Tu essayes de te calmer, en vain pourtant. Elle est vraiment belle. « Tu as raison, ouais ! » Tu lui lances ce petit regard, ce regard de dragueur que tu fais à toutes ces petites minettes en soirée. Du n’importe quoi ce soir, vraiment. Tu espères tout de même dormir à ses côtés, tu as besoin d’elle plus qu’à n’importe quel moment. Complètement fragile en fait. « Mais j’ai d’autres atouts. » Affirmes-tu avec une certaine sûreté. Tu tentes une approche, un peu direct, tout de même. Tu tires la langue, jouant avec elle pour lui partager tes attentions. Très mauvaises faut dire. Mais au moins tu les assume. Non, tu ne sais pas. T’es bourré. Tu ne comprends pas vraiment ce qui t’arrive. Tu espères, au fond de toi qu’elle vous contrôlera. Tu comptes sur elle. Mais sur ses lèvres aussi. Tu veux ses lèvres. Tu t’approches encore plus, la langue toujours affichée, ta main caressant toujours son genou. Tu la veux.