18. Septembre 1995 - Mort de mon père
La voilà enfin, la Parle-nous de ton père ? Disons-nous ce que tu en penses . Disons-nous tout ce que tu sais . Je n'ai jamais compris comment les Policier avaient pu oser poser de telles questions à un enfant de cinq ans. Il faut dire que j'étais le seul témoin de ce triste drame. Je m'en souviens comme-ci, c'était hier. Mon père & moi avait décidé d'aller faire un petit tour dans le parc pour ce lancer un peu la balle comme il disait toujours. C'est petit moment entre père et fille nous faisait beaucoup de bien. On se pose sur le terrain de basket et a joué pendant des heures entières. C'était notre habitude, notre moyen de garder un contact alors que mon père n'était presque jamais là. Avant de prendre de l'âge, je n'avais jamais vraiment compris le vrai travail de mon père, aujourd'hui, je sais qu'il ne faisait rien de bien catholique. Je me souviens bien ce jour, j'avais mis du temps à trouver mes chaussures, ma mère hurlait qu'il fallait que ne je ne cherche plus loin que le bout de nez et mon père commencé à s'impatienter. Et avec cette atmosphère électrique, je n'arrivais rien. Vous savez, plus on est pressé et moins on va vite. Je refusais de faire attendre mon père, j'avais attendu cette sortie depuis presque un mois entier.Un mois où il ne rentrait que le week-end et encore, il n'était pas tellement présent. Caché sous mon lit à la recherche de ma deuxième basket, j'entends mon père crier, je t'attends dans la voiture. Soudain, je retrouve ma basket et je cours dans l'aller où mon père avait mis en route la voiture. Lorsque j'ouvre la porte, j'entends un gros boum, ce bruit résonna un moment dans mes oreilles et je ne pus m'empêcher de fermer les yeux. Quand je les ouvre enfin, la voiture de mon père était en feu et un homme se met à courir dans ma direction. Habillé de noir et armé, je ne savais pas quoi faire. Tout à coup, ma mère sort de la maison en hurlant, je la regarde inquiète et lorsque je me retourne pour retrouver l'homme, il n'était plus là. Les pompiers arrivent, mais il est trop tard, mon père venait d'être brûlé vif sous mes yeux. Cet événement m'a marqué à vie et le pire, c'est que j'ai passé la plupart du mois suivants entre la morgue et au poste de police. Il n’arrêtait pas de me poser de nombreuses questions dont je ne pouvais pas répondre. Mes voisins trop terrifiés pour témoigner avaient fini par déménager. Ma mère, elle refusait de m'expliquer quoi que ce soit, elle me disait trop jeune pour comprendre. Elle n'avait pas tort, mais cet événement fut que le commencement.

20 Septembre 1995 - Perte de ma voie
Après l'explosion de la voiture de mon père et de la menace d'une arme sous mes yeux, j'avais rendez-vous chez de nombreux psychologues. J'avais la sensation de tomber chez des personnes les plus folles les unes que les autres. Ce jour précis à changer ma vie, j'étais devant la télévision pendant que ma mère dormait encore. Je n'aurais jamais dû regarder cette émission, elle était interdite au moins de dix-huit ans, mais j'avais remarqué le visage de mon père durant les bandes-annonces. J'ai donc été emporté par la curiosité. C'est à ce moment que j'ai appris que mon père avait été tué par vengeance. La voix off n'arrêtait pas de dire que mon père été un homme affreux qui était recherché dans nombreux pays d’Afrique. Ce fut le grand choc de ma vie, mon père avait toujours eu la figure paternelle modèle, certes travaillant un peu trop, mais clean. Je le voyais dans les affaires étrangères ou même travaillant pour des œuvres de charité, tout, mais pas ça.À partir de là, je n'arrivais plus à parler. Plus aucun son ne sortait de ma bouche, j'étais choquée, ma voie était bloquée et pour certains psychologues cela n'allait plus jamais revenir. Je réalisais à quel point cette situation blessée, ma mère, mais rien, ni, ne faisait, je n'arrivais pas à parler. Je n'étais pas présent à l'enterrement de mon père, je n'en avais aucune envie et ma mère non plus. Elle m'avait laissé avec une nourrice peu professionnelle qui se bécotait avec son petit ami sur le canapé de mon salon. Moi j'étais sur la table de la cuisine à lire, je lisais le petit poucet. Un livre qui aujourd'hui encore me passionne.

20 Avril 2006- Nouvelle perturbante
Je m'en voudrais toujours de cette affreuse nuit. Je m'étais encore enfui, j'avais encore fugué après avoir picolé comme jamais. J'étais juste derrière chez nous près des décombres de la voiture de mon père. Ma mère n'a jamais pu s'en débarrasser et moi, j'aimais beaucoup y rester des heures sans vraiment comprendre pourquoi. Je m'étais endormi parce que j'avais dépassé un certain stade d'alcoolémie. Cela doit faire bien faire quatre ans que je m'endors seulement avec l'alcool ou avec des somnifères. Quand je me réveille, je trouve la maison vide et je commence à m'inquiéter. Ma mère n'a jamais eu l'habitude de me laisser seul ou encore moins de découcher. Je décide de parcourir la ville à sa recherche. C'est qu'après trois heures de recherche que je la retrouve en boule dans une petite rue déserte. Elle est à moitié nue et elle pleure, je cours vers elle, elle me frappe et je me mets à pleurer. Je comprends ce qui s'est passé et c'est de ma faute. Je l'enroule de mon manteau et je l'emmène au poste de police le plus proche. Elle pleure et moi, je n'arrive pas à parler. Aucun son ne sort de ma bouche, pourtant, j'ai le sentiment de crier, mais rien ne sors. Je me déteste, je me trouve si pathétique, ma mère souffre et je n'arrive pas à l'aider. Les policiers décident de rester seule avec ma mère et de prendre sa déposition. Mais le mal est fait, un homme à sali ma mère, a sali la seule femme qui compte à mes yeux et je la vengerais. Je suis assis dans la salle d'attente, j'attends ma mère et je cherche la façon la plus rapide de retrouver son agresseur. Je cherche comment lui faire payer ce qu'il a fait. J'ai une telle rage en moi où je suis prêt à faire un meurtre et en même temps, je suis tellement énervé contre moi de mettre mis dans des états pareils. Si je n'avais pas trop bu, ma mère ne serait jamais sortie et elle ne se serait jamais fait violer. Si j'avais réussi à parler quand elle m'appeler à tue-tête, elle n'aurait jamais vécu ça. Surtout que ma mère ne mérite rien de tout ça, c'est une femme exemplaire qui fait tout pour aider son prochain. Je la vengerais, et même si je dois y passer tout le reste de ma vie.

05 Novembre 2006 - Naissance de ma petite soeur
Quelques mois plus tard, je n'ai toujours pas arrêté de boire et autres drogues. Je suis une honte pour ma mère même si elle ne me le dit pas. Je le vois dans ses yeux, mais plus elle me regarde comme ça et plus j'ai envie de boire pour évacuer ce stress. C'est durant un moment de lucidité qu'elle m'apprend qu'elle est enceinte et qu'elle va le garder. Je ne comprends pas du tout son choix, elle a été violée et elle souhaite garder cet enfant. Mais quand on connaît la religion de ma mère, on sait pourquoi. Pour elle tuer ce bébé serait comme de tuer un être humain et elle s'y refuse. Elle me tenait la main avec une telle force, je ne savais pas qu'elle en était capable. Personne n'arrive à la lire, moi, j'y arrive, enfin durant mes rares moments où je suis sobre. Le jour de l'accouchement, j'avais respecté l'accord de ma mère, ne pas boire et assister à l'accouchement. Certes, je n'étais pas d'accord avec ce geste, mais je me voulais présent pour ma mère.Pour cette femme extraordinaire qui donnerait sa vie aux autres. Ce fut difficile surtout pour ma mère, elle souffrait, je le sentais. Elle me tenait la main avec une telle force, je ne savais pas qu'elle en était capable. L'accouchement se passa sans aucun accrochage, c'est bien une première. Puis les sages-femmes me mirent ma petite sœur dans les bras et ce fut comme un déclic. Elle était si belle, toute fripée mais à mes yeux elle était si belle. Je n'avais jamais compris comment on pouvait trouver un nouveau-né beau, il est tout fripé, il ne ressemble à rien et il dort toute la journée. Mais, ma petite sœur doit être l'exception parce que c'est la plus belle des bébés. Trop légère pour sa taille avec une petite jaunisse, mais elle était quand même parfaite.

Décembre 2011 - Recommence à parler
Quand j'y pense, c'est grâce à ma petite sœur que j'ai retrouvé plus ou moins gout à la vie. Je lui dois beaucoup plus qu'elle ne pourra jamais imaginer. Un jour, nous étions dans le jardin à jouer à la balançoire quand soudain, je me suis assoupi. Quand j'ai ouvert les yeux, elle était sur la route pour récupérer son ballon. Soudain, une voiture arrivant à toute vitesse s'élance dans notre rue, je me lève le plus vite possible tout en criant. « ARIA ! ». Je la prends dans mes bras en évitant de justesse la voiture. Sans vraiment réaliser ce qu'il venait de ce passé. C'est Aria qui réalisa la première ce qui venait de cette produite. Je venais de parler, je venais de retrouver l'envie de parler. Je ne me souviens plus trop qui de nous deux étaient le plus heureux, elle qui allait enfin avoir des réponses lors de nos conversations où moi qui pourrais enfin avoir une vie normale. Quand on annonça la grande nouvelle à ma mère, elle n'était pas plus heureuse que ça. Puisque la seule chose qu'elle avait retenue, c'est que je m'étais endormi durant ma garde journalière d'Aria. Il est vrai que ce fut un comportement peu responsable, mais je n'avais pas prévu de m'endormir.