≈ surrender (théodore)

« Comment ça t’es occupée ? T’as quoi de prévu ? » Ashley se mordilla la lèvre, par pure anticipation. Pour la première fois de sa vie, elle avait hâte de devoir bosser. « Cours particulier d’espagnol. » Son petit-ami – ou du moins c’était ce qu’il pensait être en ce moment – fronça les sourcils et passa ses bras autour d’elle de manière possessive. Elle détestait ça. Cette façon que les hommes avaient de vouloir s’approprier sa personne, ou plutôt son corps. Elle n’appartenait à personne, pas même à son beau-père, même si en l’occurrence, les mains de ce dernier l’auraient déjà beaucoup moins dérangée. « Je croyais que tu t’en sortais en espagnol ? » Ash leva brièvement les yeux au ciel. Bien sûr qu’elle s’en sortait en espagnol, elle était même excellente, mais ce n’était pas ce que ses notes des derniers temps laissaient croire. Elle avait été trop déconcentrée en cours pour faire véritablement attention, sans compter qu’elle avait volontairement rater des questions lors des dernières interrogations, dans l’espoir justement d’obtenir des cours particuliers ou tout au moins des cours de rattrapages. Il fallait croire que le sort avait décidé de jouer en sa faveur puisque le professeur d’espagnol dont elle avait choisi le cours donnait lui-même des cours particuliers et ne faisait pas appel à des tuteurs parmi ses élèves. Elle avait hâte de voir la tête de son « beau-père » quand il verrait qui était sa nouvelle élève en difficulté. « Non, c’est en français. » Mentit-elle en lançant son plus beau sourire au jeune homme qui avait toujours ses mains sur sa taille. Il haussa les épaules, lâchant l’affaire. De toute évidence il n’était pas content de devoir se séparer d’elle, il avait dû avoir d’autres plans en tête pour eux deux, mais il allait falloir qu’il survive. Cet après-midi, elle allait titiller son beau-père préféré. « Tu m’accompagnes ? » Proposa-t-elle avant de se mordiller malicieusement la lèvre. Elle avait récemment découvert que Théodore avait développé une certaine possessivité envers elle et ça l’amusait plus que tout le reste de le faire enrager. Elle avait toujours aimé collectionner les hommes et les femmes, mais depuis quelques semaines, c’était encore pire. Elle les enchaînait sans se poser de questions, faisant bien souvent exprès de s’afficher avec devant son professeur d’espagnol et beau-père. S’il ne réagissait pas constamment, ni même souvent, ça ne coûtait rien de remuer une nouvelle fois le couteau dans la plaie. Ou du moins de tenter le coup. Le quaterback de l’équipe de football américain qui lui servait accessoirement de jouet du moment hocha la tête et la prit par la taille pour l’entraîner, suivant ses indications jusqu’à arriver devant la salle de classe prévue pour son petit cours particulier. Elle frappa à la porte et entra avant d’en avoir eu l’autorisation, souriant en voyant Théodore relever les yeux vers elle. « Je viens pour mon cours particulier. » Lâcha-t-elle d’un ton légèrement amusé, avant de se tourner et d’attraper le t-shirt de son petit-ami. Elle le tira vers elle et l’embrassa sans la moindre gêne pendant quelques secondes avant de le repousser gentiment. « Je t’appelle en sortant. » Promit-elle tout en sachant qu’elle n’en ferait rien. Du moins, elle espérait avoir mieux à faire que de traîner avec lui. Le quaterback lui lança un clin d’œil avant de sortir de la pièce et de refermer la porte derrière lui. Ash attendit d’être sûre qu’ils étaient désormais seuls pour aller s’asseoir aux côtés de son beau-père. Elle portait un débardeur et une mini-jupe en jean volontairement très courte, juste pour s’amuser à voir le regard de Théodore dériver sur ses jambes nues.

Travailler cela ne comprend pas qu’avoir des cours avec des amphithéâtres blindés de personnes ou même à moitié remplis, cela ne concerne pas qu’une classe basique comme on peut en avoir quand on est enseignant en primaire ou encore au collège, lycée mais ça inclus aussi de devoir prendre du temps sur sa journée tout en sachant qu’heureusement on est payé, pour pouvoir aider des élèves qui n’ont pas le niveau ou alors qui des fois ont des difficultés par rapport à certaines leçons qui ont été précédemment faites. Pour le coup il tente d’aider les élèves du mieux qu’il peut parce qu’il ne fait pas le métier juste pour être payé. Bien évidemment on essaye de trouver un job pour rentabiliser sa vie et pouvoir vivre correctement mais si on parvient à faire un métier qui nous plait c’est avant tout pour le faire avec plaisir, avec cœur. C’est le cas de son métier de professeur et peu importe la matière qu’on lui donne à enseigner du moment qu’elle l’intéresse. Aujourd’hui il avait une longue série de cours à donner à des classes, des amphis enfin bref une journée banale tout simplement mais il avait dans son emploi du temps et en dernière activités de la journée, un cours particulier à donné. Il était installé à son bureau en train de s’avancer un peu sur ce qui était à faire pour le lendemain à vrai dire il n’y avait pas énormément de chose à faire mais bon c’est toujours mieux de terminer d’ajuster quelques trucs alors qu’il n’est pas rentré chez lui plutôt que de le faire justement chez lui alors qu’il pourrait profiter autrement.

Il y a bien mieux à faire que de s’acharner sur le travail quand on rentre à la maison. Regarder la télévision, se doucher, se reposer un peu, profiter des personnes que l’on a pas vu de toutes la journée et a qui on a envie de poser des questions sur sa journée, on veut aussi peut être raconter sa journée. Enfin bref il y a tout le temps quelque chose à faire quand on rentre à la maison après une longue journée de travail. Il était donc concentré en train de faire ces petites affaires quand il entendit frapper à la porte de sa salle, il relève la tête et quelle surprise de voir sa belle-fille entrer dans la salle de classe. Le pire était quand même qu’elle n’avait même pas prit la peine de le laisser dire s’il était disponible et donc si elle pouvait rentrer dans la salle de classe. Bon ceci dit si c’est à cette heure là qu’elle a le cours particulier bien évidemment qu’il est disposé à donner son cours mais bon c’est une question de respect.

« Ton cours parti… »

La tutoyer avait été un réflex après tout il ne sont pas en classe enfin ils sont dans une salle de classe mais pas pendant un cours avec tout un tas d’élève et d’ailleurs si c’est bien elle qui doit avoir le cours particulier alors que va-t-il adopter ? Le tu ou le vous ? C’est à voir mais la logique serait d’utiliser le vouvoiement mais comme il imagine que même au travail elle ne va pas lâcher l’affaire, il risque d’y avoir des tu tout de même. Finalement il la regarde qui se retourne vers un garçon qui semblait l’accompagner jusqu’à la salle, ils se serrent mutuellement et se font un baiser qu’il se passerait bien de voir et baisse d’ailleurs les yeux pour revenir à ses fiches. Finalement la porte est refermée par le jeune gars qui l’accompagnait et il la laisse venir prendre place où bon lui semble ce qu’elle semble faire avec plaisir puisqu’elle s’installe à côtés de lui. Bien évidemment histoire de mettre en évidence sa façon de s’habiller.

« Ta mère tolère de te voir habiller ainsi ? Qu’est-ce que le but maintenant avec les cours ? Obtenir son diplôme ou se faire sauter par la moitié de l’établissement. »

Il lui lança un sourire en coin en balançant cela. Certes ce sont des paroles qu’il dit en tant qu’homme mais aussi en tant que beau-père et concrètement elle ne pourra pas ressortir ces phrases en dehors de la salle après tout elle ne devrait déjà pas chercher à l’atteindre physiquement et c’est elle qui a commencé ce petit jeu lors du déjeuner de famille la première fois qu’il a mit les pieds chez eux alors si elle venait à balancer ces paroles ailleurs, il aurait de quoi jouer là-dessus. Il sortit alors les cours fait dans la semaine et lui dit sérieusement.

« Alors qu’est-ce que tu n’as pas comprit dans tous les cours que nous avons abordé dernièrement que je sache par où nous devons commencer. »

Ashley n'avait pas manqué la façon dont son professeur d'espagnol préféré avait baissé les yeux au moment où elle embrassait son quaterback. Il pouvait se défendre autant qu'il le voulait et jurer sans ciller qu'il se fichait bien de savoir qui elle fréquentait, elle savait que ce n'était pas vrai. De toute façon, elle se souvenait trop bien de sa réaction quand il était venu l'interrompre avec Wade la dernière fois pour ne pas en être persuadée. Cette connaissance lui apportait une sorte de pouvoir qu'elle adorait, et ne faisait que l'encourager à continuer à le titiller. Après tout, ce n'était drôle que s'il réagissait, et elle tenait à lui montrer à quel point elle était capable de le faire craquer si elle le souhaitait vraiment. De toute façon comme elle ne supportait pas qu'on lui résiste, il était désormais hors de question qu'elle lâche l'affaire, peu importe ce qu'il pourrait lui dire ou combien de fois il pourrait la repousser. Elle n'essaya pas de réprimer un petit sourire en coin tandis qu'elle venait s'asseoir juste à côté de lui, faisant même exprès de rapprocher sa chaise de la sienne au maximum. D'ici elle pouvait sentir l'odeur de son après-rasage et elle se doutait qu'il pouvait également sentir son parfum à elle. Elle lâcha un petit rire en entendant ses réflexions, se penchant légèrement vers lui avant de chercher à lui répondre. « J'ai vingt-et-un an, ma mère ne choisit plus ce que je porte. » Lui rappela-t-elle, comme s'il avait oublié qu'elle n'était pas une enfant et que sa mère n'avait pas son mot à dire sur sa tenue du jour. « Et les deux options ne sont pas mutuellement exclusives. Je peux apprendre et me faire sauter par la moitié du campus si j'en ai envie. » Ajouta-t-elle, un nouveau sourire malicieux au coin des lèvres. Ce n'était pas parce qu'elle venait ici pour bosser qu'elle n'avait pas le droit de prendre du bon temps, et oui, draguer la moitié de la fac en faisait partie. Encore plus quand son beau-père pouvait la voir faire. Elle passa lentement sa langue sur ses lèvres avant de croiser les jambes de manière sensuelle, se rapprochant encore un peu plus de lui, jusqu'à ce que son genou touche quasiment la cuisse de son professeur. Elle soupira en l'entendant essayer de ramener la conversation sur les cours d'espagnols. Elle n'avait aucune envie de travailler, mais il allait bien falloir qu'elle fasse un effort si elle ne voulait pas qu'il la vire directement de la salle. « J'ai rien compris. » Lâcha-t-elle d'un ton faussement innocent avant de hausser les épaules. C'était le contraire, elle avait tout compris, mais elle ne pouvait pas exactement être honnête sur ce plan là, et elle savait qu'elle aurait plus d'occasion de rester avec lui s'il se sentait obligé de tout lui faire revoir. « Ou plutôt je n'ai rien écouté. J'avais mieux à faire il faut croire. » Glissa-t-elle d'un ton provocateur avant de relever les yeux vers son professeur, affrontant son regard sans la moindre gêne tandis qu'elle venait poser sa main sur sa cuisse. Elle se doutait que Théodore n'allait pas la laisser faire, mais ce n'était très certainement pas ce qui allait l'empêcher d'essayer. Sans compter que si ses avances avaient réellement dérangé son beau-père, il le lui aurait fait comprendre depuis le temps. Mais non, au lieu de la repousser et de lui faire comprendre que son comportement était complètement inapproprié, il en redemandait. Pas à haute voix, pas clairement, mais par ses regards et par ses paroles, par la façon dont il était rentré dans son jeu, il lui faisait comprendre qu'il aimait autant ça qu'elle. « Alors peut-être qu'on ferait mieux de reprendre depuis le début. Vous n'aviez rien de prévu cet après-midi j'espère ? » Elle comptait bien le garder dans ses filets plus longtemps que ne nécessitait un simple cours particulier d'espagnol, mais avec un peu de chance, ils auraient l'occasion de faire autre chose qu'étudier. Enfin ça, ça dépendait de Théodore.

Bien évidemment que les fréquentations de la jeune femme agaçait notre cher professeur d’espagnol et cela autant en prenant son profil d’homme ou bien de beau-père. Mais vu la situation qui les lie tous les deux ont a du mal à se dire que c’est en tant que beau-père et pourtant pourquoi cela ne serait pas le cas ? Pourquoi cela ne serait pas possible quand on sait que sa mère se fiche bien de connaitre de près ou de loin les fréquentations de sa fille que ce soit du sérieux ou au contraire rien de très intéressant et concret. D’un côté quand on est censé être le beau-père de quelqu’un et que l’on a rien contre l’enfant de sa conjointe à la base on se dit qu’il faut s’y attacher et se tenir un peu au courant de la vie de cette personne sans pour autant en devenir intrusif et il est loin d’être ce genre de beau-père qui fouille dans la vie de sa belle-fille. Cependant cette agacement viens également d’autre chose et même s’il ne le dit pas cela semble être une évidence pour la fille unique de Mary. Mais bien évidemment que cette remarque sur sa tenue est faite également pour l’emmerder parce qu’elle pense qu’il n’y a qu’elle qui dans le contexte peut agir pour lui pourrir la vie. FAUX ! La chaise en main, elle la posa à côté de son professeur et beau-père. L’odeur du parfum de la jeune femme vint titiller les narines de notre professeur qui resta neutre face à cela même s’il fallait avouer qu’en matière de parfum, elle avait de bon goût mais là n’était pas du tout la question, il fallait se concentrer sur le cours, qu’on lui reproche pas de faire des heures supplémentaires pour être payer ou qu’au contraire on ne lui paye pas son temps supplémentaire passé ici.

Elle se mit à lâcher un léger rire, répondant avec plaisir à Théodore qui l’écoutait. Ce n’est pas parce qu’elle était censé être une élève, parce qu’elle est bien plus jeune que lui et qu’elle est sa belle-fille qu’il n’y a pas de respect à avoir. Le fait de laisser parler quelqu’un jusqu’au bout demeure entre eux quoiqu’il arrive. Du moins normalement et il fronça le regard à ces paroles.

« C’est vrai…c’est tout à fait légitime mais bon après c’est toujours moins glorieux de voir les commentaires laisser par ces camarades de classes dans l’album à la fin des études et de montrer ça à ces enfants comme signe de fierté…enfin bon toi et la fierté ça fait deux je crois. »

Il lâcha effectivement cela avec un petit sourire en coin avant de reprendre un pseudo sérieux et de lui demander ce qu’elle n’avait pas comprit afin de trouver parmi tout ce qu’il a dans ses affaires ce qu’il pourrait bien faire pour l’aider à s’améliorer et surtout à comprendre. En plus il est clair que normalement elle n’a pas de problème dans cette matière, ces notes ne disent pas cela du moins pas dernièrement. Il attendit alors une réponse à sa question et quand cette dernière lui dit qu’elle n’avait rien comprit, il espérait de son côté avoir soit mal entendu, soit mal comprit. Elle enchaina en disant qu’elle n’avait tout bonnement et surement rien écouter ce qui aidait à comprendre pourquoi elle n’avait soit disant rien comprit du cours qu’il donnait.

« Ah oui ? Et qu’a-t-on de mieux à faire quand on est une jeune élève comme toi ? Envoyer des messages à ces prétendants pour faire monter la tension et les faire exploser dès qu’on les retrouve dans les toilettes de l’établissement ? Je ne sais pas bien si c’est ceci qui va aider à la réussite scolaire mais bon… »

Alors que précédemment c’était son genoux qui venait cogner contre sa jambe et qu’elle n’ôtait pas pour autant, à présent c’est sa main qu’elle se permet de mettre sur la cuisse de son professeur mais plus beau-père qu’autre chose à ces yeux. Ce n’était pas du tout la première fois qu’elle faisait ce genre de chose, ce type de geste pour le déstabiliser et pourtant elle devrait savoir que ce n’est pas cela qui va le faire réagir. Recommencer dès le début c’est ce qu’elle était en train de lui demander en lui faisant croire que cela ne devrait pas le dérangeait et qu’elle espérait qu’il n’avait rien de prévu.

« Tu penses bien que cela me fascine d’être ici pour un cours d’aide et de rattrapage avec une élève…sachant éperdument que je perd effectivement mon temps avec toi Ashley…si tu penses que ta mère ne m’a pas parlé de ton incroyable talent à gérer l’espagnol. Il faut croire que tu maitrises l’art DES langues. »

Phrase à double sens ? Peut être bien mais en même temps n’est-ce pas ce qui se joue entre eux à chaque fois. Que ce soit gestuel ou verbale il faut bien choisir l’un ou l’autre si ce n’est de temps en temps les deux. Il rangea alors ces affaires et croisa les bras la laissant avec sa main sur sa cuisse.

« Et bien tu sais très bien que je préférais être à la maison plutôt qu’ici…mais si tel est ton désir et surtout mon travail et surtout si tu as envie de perdre du temps avec ton beau-père plutôt qu’avec tes proies alors j’espère que tu as ramener l’intégralité de tes cours parce que je ne m’amuse pas avec l’intégralité du programme dans ma sacoche. Je te laisse préparer tout ce qu’il y a à préparer et ensuite tu me diras ce qui ne va pas. »

Il se pencha juste pour prendre un stylo dans sa trousse et attendit avec impatience que cette dernière lui explique ce qu’elle n’avait soit disant pas comprit sachant que certains cours étaient franchement des plus basiques et stupides.

La remarque sur l'album de fin d'année réussit à tirer un nouveau petit rire bref à Ashley, et elle leva rapidement les yeux au ciel, se sentant un peu conne de le laisser la faire rire aussi facilement. Mais bon, ça faisait partie du jeu, non ? Si elle se montrait trop froide, elle n'arriverait à rien, et puis c'était tellement facile de se laisser charmer par Théodore. Il avait ce petit je-ne-sais-quoi qui avait le don de lui faire perdre ses moyens, ce qu'elle détestait. Elle avait beau essayer de se convaincre qu'elle contrôlait parfaitement la situation, qu'elle n'essayait de le draguer que pour le fun, pour lui montrer qu'elle était meilleure que lui, elle savait que ce n'était pas vrai. Il l'attirait, désespérément, et elle n'était pas habituée à ne pas obtenir les hommes qu'elle voulait. Et lui, elle le voulait. Elle ne prit en tout cas pas la peine de répondre à sa petite pique sur sa fierté. Elle était fière, mais elle ne voyait pas pourquoi elle devrait avoir honte de sa vie sexuelle. Elle était humaine. Elle avait des organes génitaux et des envies comme n'importe quelle femme, comme n'importe quel être humain. Il n'y avait aucune raison d'avoir honte, elle se sentait même fière d'assumer ses désirs. C'était quelque chose qu'elle aimait particulièrement chez elle et elle se fichait de savoir si son beau-père, ou qui que ce soit d'ailleurs, était d'accord avec elle ou non. C'était sa vie après tout, ses décisions et le plus important c'était qu'elle les assume pleinement. Elle commença en revanche à se mordre l'intérieur de la joue en entendant la suite. Elle ne savait pas si elle était censée se sentir vexée ou au contraire, encore une fois, fière. En tout cas elle releva les yeux vers lui quand il eut terminé sa petite tirade d'insultes. « Vraiment ? Tu penses que je passe mon temps libre à chauffer n'importe qui et à baiser dans les chiottes de la fac ? » Elle soutint son regard pendant de longues secondes avant de baisser les yeux. Ça n'avait pas d'importance ce qu'il pensait, et elle l'avait mérité après tout. Elle faisait exprès de parader ses conquêtes sous ses yeux alors forcément c'était l'opinion qu'il avait d'elle. Elle ne savait pas à quoi elle s'était attendue, et elle ne savait surtout pas pourquoi ça l'atteignait. Elle aurait dû être contente que son beau-père la prenne pour une salope, en quelque sorte. Elle serra légèrement les dents et se força à se reconcentrer sur autre chose. Il était hors de question de le laisser l'atteindre et prendre le dessus. Elle se força à sourire quand Théodore lui rappela que sa mère l'avait prévenu qu'Ash était bonne en langues et particulièrement en espagnol. Elle n'y avait même pas pensé à vrai dire, mais tant mieux, comme ça elle n'aurait pas besoin de jouer les idiotes. Il savait déjà qu'il allait perdre son temps. « C'est même ma spécialité. Je te montrerai un jour. » Répliqua-t-elle presque par pur réflexe, sans chercher le regard de son professeur cette fois-ci. Ce n'était pas comme ça qu'elle allait réussir à le faire craquer et elle le savait, mais il lui avait tendu une trop belle perche pour qu'elle refuse de la prendre. Elle soupira et sortit finalement ses cours. Elle n'avait pas tout ramené comme il avait semblé l'espéré, mais ils avaient déjà largement de quoi progresser. Elle n'osa pas sortir les premiers cours de l'année, sachant très bien que ce serait vraiment du foutage de gueule de recommencer avec les bases. Même elle, tout en sachant qu'elle faisait semblant, en aurait eu honte. Elle sortit donc les cours qui commençaient à la moitié de l'année à peu près, ils avaient travaillé sur des conjugaisons un peu particulières et qui n'étaient pas forcément évidentes à retenir ou à comprendre. Au moins il ne pourrait pas lui reprocher de le prendre pour un con. Elle posa le tout sur la table, entre eux, saisissant ainsi l'occasion de se pencher vers Théodore pour pouvoir lire ses notes et les phrases sur le livre qu'elle avait sorti. Cela faisait presque une minute qu'aucun des deux n'avait rien dit quand finalement, Ash reprit la parole. « Mes proies ? Sérieusement ? C'est insinuer qu'il y en a qui me résistent assez pour que j'ai besoin de les chasser. Et c'est pas le cas. » Elle se mordilla la lèvre inférieure sans chercher à lever le nez de son bouquin. C'était vrai. Tous les hommes à qui elle faisait des avances craquaient sans réfléchir et sans opposer la moindre résistance. Tous sauf Théodore. Elle appréciait ce petit jeu entre eux, vraiment, mais il y avait des jours où elle aurait voulu qu'il craque. Il avait le don de la faire douter d'elle et ça, elle n'aimait pas. Elle commença à lire les phrases d'un exercice où il fallait deviner quel temps, quelle personne et quel verbe étaient utilisés, dans un espagnol parfait bien sûr. Elle fit volontairement une erreur sur l'une des phrases pour forcer Théodore à la corriger, ramenant doucement mais sûrement sa main vers l'intérieur de la cuisse de son professeur. Pourquoi est-ce qu'il lui opposait autant de résistance ? Elle savait qu'il en avait autant envie qu'elle, alors pourquoi ne pas craquer ? Mais elle savait que si elle lui disait ça franchement, il y avait toutes les chances pour qu'il se moque d'elle en niant tout en bloc. Ce n'était pas ce qu'elle voulait, alors au lieu de ça, elle glissa sa main tranquillement sur l'entrejambe de Théodore, continuant l'exercice sans montrer le moindre signe de gêne.

La remarque sur l’album de fin d’année est franchement une remarque dans le vent parce que franchement il s’en tamponne complètement de ce qu’elle voudra dire dans le futur à ces enfants et si jamais déjà elle souhaite en avoir après tout elle semble plus fascinée par le fait d’accumuler les mecs, de sortir et de faire sa belle plutôt que de se soucier de son avenir qu’il concerne la famille ou alors le travail. Et puis concrètement il y a des personnes qui porte un grand intérêt à cet ouvrage qu’on a à la fin de l’année mais d’autres le mette à la cave ou dans le grenier et ne le sorte plus du tout sauf s’ils viennent à fouiller leur passé, à ranger un peu les lieux. Bref, il est sûr et certain ou du moins il pense franchement qu’elle serait le genre de personne à se foutre complètement de cet album et limite à l’abandonner n’importe où chez elle. Cependant la jeune femme laissa échapper un léger rire, cela étonnait un peu Théodore qu’elle se mette à rire ainsi parce qu’après tout il pensait que ça allait la surprendre plus qu’autre chose qui lui parle ainsi et parle de cela mais bon ce n’est pas plus mal comme réaction, il a hâte de savoir ce qu’elle veut rétorquer à ce propos. Cependant la jeune femme ne semblait pas être décidé à répondre à ce pic qu’il venait de lancer, loin de là l’idée que cela déranger son professeur d’espagnol mais il aurait bien aimé savoir ce qu’elle avait en tête pour lui. Disons que ce sera pour un autre petit pic, pour plus tard et puis si elle se met à répondre à tout elle n’est pas couché quoique cela peut être fort drôle de l’entendre réplique aux moindres commentaires de son beau-père.

Elle répliqua finalement sur une remarque et c’était surtout celle qui concernait les propos où Théo parlait du fait que se faire les mecs du bahut était beaucoup plus intéressant que d’écouter le cours. Il ne put encore une fois s’empêcher d’afficher un petit sourire en voyant qu’elle répondait à cette remarque.

« Je me fou de ce que tu fais à la fac avec les mecs à vrai dire…tout ce que je sais c’est que tu viens de me dire que tu avais mieux à faire que d’écouter le cours et j’ai l’impression que ce qui t’amuse plus que les cours ce sont tes amis, ton téléphone et les gars des environs alors concrètement je ne fais qu’émettre des hypothèses. Après si tu m’amènes la vrai raison…je le saurais à l’avenir. »

Il la regardait quand elle parlait et à vrai dire il la vit soutenir son regard mais ce n’est pas ce comportement qui allait le faire détourner le regard justement il voulait voir si elle était capable d’aller loin sur ce point…quoique cela peut aller très loin et être très long quand on réfléchit bien. Le fait qu’elle baisse alors les yeux l’amusa mais il garda son sourire pour lui. Il est bien surpris par contre sur le fait qu’elle ne réagit pas à certaines remarques ou du moins justement qu’elle ne se relève pas en lui renvoyant des pics, c’est quelque chose à vrai dire qui amuse fortement Théodore qui considère cela comme un petit bout de victoire. Ce n’est pas une victoire à proprement parler, pas entièrement mais c’est déjà pas mal. Il prendra le soin de garder ces rares fois où elle a gardé le silence pour pouvoir lui renvoyer dès qu’il en aura l’occasion. Quand il aborda le fait qu’il savait très bien qu’elle était doué en espagnol et qu’il savait qu’elle était forte en langue, en jouant sur le double sens. Elle lui répondit alors que c’était sa spécialité et qu’un jour elle lui ferait une démonstration. Il s’adossa contre le dossier de sa chaise et s’étira les jambes en affichant cette fois un large sourire.

« Hum…et bien j’ai hâte de voir ça…tu m’en feras une bien belle démonstration j’en suis sûr. »

Il pensait qu’elle allait surenchérir sur des propos passés ou alors qu’elle allait s’amuser à lancer quelque chose tandis qu’il lui demandait de sortir ses affaires et pourtant elle s’exécuta. Il prit encore une fois cela comme une victoire et la regarda faire. Il se mit alors à lire le cours de la jeune femme et les exercices, écrit s qu’il avait demandé de faire. Il garda le silence le temps de voir ce qu’elle venait de sortir et se remémorer le tout. Il avait prit son sérieux tout comme elle lorsqu’elle avait prit ces affaires. Après tout si elle semblait prête à travailler malgré tout alors autant en profiter. Ce qu’elle se mit à dire par la suite amusa beaucoup Théodore car elle disait que si elle l’écoutait bien et faisait attention à ces propos, quand il disait proies c’est qu’elle était en train de chasser généralement et que parmi l’une d’entre elle, il en existe certaines qui lui résiste et encore une fois d’après elle ce n’est aucunement le cas. Théodore à quand même beaucoup de doute à ce propos, car en attendant cela fait quelques semaines si ce n’est mois qu’elle tente de le faire céder et jusque là il n’y a rien du tout.

« Ah oui ? Tu es bien sûr de ce que tu avances…je serais pourtant sûr et même certain du contraire moi. »

En attendant c’était sur un exercice plutôt basique mais peut être un peu agaçant et complexe si on a pas réussit à cerner la leçon qu’ils s’arrêtèrent un moment. Il vit qu’elle fit une faute, une faute sur une phrase et une réponse normalement assez évidente. Sentant la main de la jeune femme montait plus haut sur sa cuisse, il ne tiqua pas du tout après tout ce n’était pas le cas précédemment et cela ne changea pas du tout. Il posa sa main sur celle de la jeune femme et murmura.

« A quoi tu joues Ashley…si tu comptes toujours m’envoyer hors de la vie de ta mère tu sais que tu n’as qu’une chose à lui dire…que l’amour d’une mère envers ses enfants est plus fort que celui envers son compagnon…je jouais au même petit jeu que toi avec toutes mes autres conquêtes jusqu’à il n’y a pas longtemps…ton but c’est quoi alors ? M’ajouter à ta collection d’hommes ou bel et bien brisé la vie amoureuse de ta mère. »

Il amena alors ensuite sa main de libre vers les pages qu’il tourna pour arriver à un autre exercice en attendant de pouvoir poursuivre les « cours » de rattrapages.