Bienvenue dans la famille Walsh. Il est déjà arrivé à la plupart d’entre nous de se demander pourquoi on ne choisissait pas sa famille, et moi le premier. Mais. Il n’empêche que je suis très fier d’être né dans cette famille. Mes parents se sont rencontrés quand ils avaient dix-neuf ans et, ne se sont plus jamais quittés depuis. Mon père, Oswald Walsh, a été le seul et unique héritier de l’entreprise familiale, une agence qui a su évoluer avec les années, étant aujourd’hui une des principales agences de communication de la région. Ma mère quant à elle, Ashley, travaille dans un café en plein centre de Pasadena. Les valeurs que m’a inculqué mon père durant mon enfance étaient justes, et je m’étais juré de toujours les poursuivre, même si il n’était pas question pour moi de reprendre l’agence. Je n’étais pas de ce genre. Dès mon plus jeune âge, je préférais l’aventure, les jobs qui demandaient plus de ressources que de donner des décisions lors de réunions. Je me souviendrais toujours de cette journée où avec mon père et ma mère on avait visité la caserne de pompiers de Pasadena. Ces couleurs vives, ces gens qui rigolaient tout en prenant leurs missions à cœur. C’était ce genre de choses qui me faisait rêver. Mon père avait très vite fini par comprendre que je n’étais pas intéressé pour reprendre le flambeau, et il était hors de question pour sa fierté et lui de laisser les cousins se charger de cette histoire. Deux ans plus tard, mon petit frère venait de faire surface, avec son sourire innocent et ses yeux bleus, si fragile. A son arrivée, je n’étais pas en âge de pouvoir me poser beaucoup de questions, mais connaissant mon père, il y avait de forte chance que mon petit frère ai été conçu pour réussir là où j’avais échoué. Sacré Allan. Depuis qu'il est sur Terre il ne cesse de me charrier en me disant que notre père le préfère à moi. Dans un sens il n'a pas tort ce petit con. Mais j'aime ma famille pour ça aussi.

« Tu sais Desmond, tu n’a pas à être jaloux de ce que tu es ou de la famille dans laquelle tu es né. Ne va pas croire que ces tarés de Rosens aient plus de chances que nous. Leur père n’est qu’un ringard. Je ne sais pas comment ses enfants finiront, mais je ne miserais pas sur eux ! » Toujours la même rengaine. Depuis mon plus jeune âge mon père nous bassine encore et toujours les mêmes choses, ma mère, mon frère et moi-même entendons cette histoire depuis des décennies et des décennies. Au final, je n’ai jamais vraiment su ce qu’il c’était passé entre ces deux hommes pour qu’une guerre soit né. Je me disais juste que dans ma désinvolture ultime, je n’avais rien de mieux à faire que de faire connaissance avec l’ennemi. Tout a véritablement commencé lors de mes années au lycée. Durant plusieurs années, j’étais dans la même classe que l’un des fils Rosens, nous avions le même âge tous les deux. Je n’aimais pas du tout, mais alors pas du tout sa tête. Entre lui et moi c’était un peu la course à celui qui aurait le plus de classe que l’autre. Séduction, sport, cours… Une vraie course à celui qui sera meilleur que l’autre dans n’importe lequel des domaines. C’était drôle au début, mais cette compétition ne faisait qu’alimenter en moi cette haine non justifiée pour les Rosens. Les hormones qui travaillaient dans mon cerveau et qui faisaient de moi une sorte de machine de guerre ne pensant qu’à la gente féminine et la bière.

« Si nos pères apprenaient ça, ils nous enverraient probablement sur une île déserte. Quoi que, ça pourrait être une bonne solution ! » Je sentais le souffle d’Hazel parcourir ma nuque, où le vent et le silence suffisaient pour nous faire sentir heureux. Je ne pensais pas qu’un jour je pouvais autant m’accrocher à une personne de la famille Rosens, et bien évidemment, il aura fallu que ce soit Hazel, la seule fille du père Rosens. Au début, nous ne cherchions même pas à comprendre qui était l’un ou l’autre.  On ne se supportait pas, question de principes. Et on s’arrêtaient là. Depuis cette haine incomprise, Hazel et moi nous avions commencés par nous fréquenter. J’en avais eu pas mal des relations, mais des comme celle-là, c’était bien la première fois. Nous étions tous les deux obligés de nous cacher pour nous embrasser, ou simplement nous dire bonjour. A chaque fois que je la retrouvais, c’était comme-ci je la redécouvrais, encore et encore. Appréciant chaque secondes du temps que l’on pouvait passer ensemble. Nos sorties incognito, les journées que l’on passait ensemble quand nos parents n’étaient pas chez nous… C’est une histoire atypique que je vis avec elle, et Hazel est une femme tellement complète et parfaite qu’à mes yeux, je suis prêt à tout pour elle. Bien entendu qu’il m’est déjà arrivé plusieurs fois de vouloir montrer notre relation au grand jour, Facebook j’taime pas, mais le mystère qu’il planait dans notre couple n’avait rien de dangereux. Nous nous aimions, et c’était le principal à nos yeux.

Nous commencions tous les deux à devenir des adultes. J’avais beau avoir trois années de plus qu’Hazel, nous avions des souhaits communs. Je me sentais tellement bien avec elle plus les jours passés, plus je mourrais d’envie de lui sauter dessus dès qu’on se croisait. Je me souviendrais toujours de cette journée, il y a quelques mois, alors que nous surfions tous les deux dans une petite baie de la côte dont nous avions le secret. Nous étions étendus sur le sable, les vagues fracassant sur le sol, mouillant nos pieds et notre dos, qui n’était plus couvert par notre combinaison. « Hazel… Merci. Si je le pouvais, je remercierais sincèrement tes parents de t’avoir conçu, et nos pères d’avoir cette rage commune. Sans tout ça, nos regards ne se seraient sûrement jamais croisés. Et même si tu as des algues dans les cheveux en ce moment même, tu reste toujours tellement sexy. Dis-moi tous tes secrets Hazel Rosens ! Tout de suite ! » Je continuais de me comporter comme un de ces mecs totalement accrocs, mais c’était le cas. Cette journée était parfaite. J’avais basculé pour me retrouvé au dessus de celle qui partageait mon quotidien, et alors que je l’embrassais langoureusement avec un arrière goût de sel qui n’était pas prêt de me déranger. Je ne pouvais que me satisfaire de ces moments que nous passions ensemble.