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 (d.s) ⊱ someone needs to talk.

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MessageSujet: (d.s) ⊱ someone needs to talk.   (d.s) ⊱ someone needs to talk. EmptyVen 30 Mai - 20:26



Dans une cuisine beaucoup trop petite pour s’adonner à sa passion, Sorenza terminait d’empaqueter quelques recettes italiennes et japonaises de son enfance tout en jetant un œil à l’horloge murale qui affichait fièrement les huit heures du soir. A côté d’elle, sa chienne - laisse dans la gueule - se trouvait déjà sur le pied de guerre pour l’heure de la promenade. « Quelle ponctualité ! » s’exclama la sicilienne en la gratifiant d’une caresse sur le sommet de sa tête, faisant ainsi remuer la queue du Golden Retriever. La kinésithérapeute glissa les boîtes en plastique d’une marque mondialement connue dans un sac en carton, attacha la laisse autour du cou d’Hanoï et se mit à arpenter les rues après s’être assurée que sa maison était correctement verrouillée. En constatant que l’itinéraire ne ressemblait en rien à leur promenade habituelle, la chienne tourna aussitôt un regard vers sa maîtresse qui n’eut aucun mal à y déceler ce qu’elle apparenta à du scepticisme. Sorenza lui sourit. Hanoï n’avait pas besoin de lui parler ; la sicilienne comprenait instantanément ce qu’elle voulait lui dire. Et réciproquement, car sa chienne avait été spécialement dressée pour anticiper les besoins de Sorenza lorsque la jeune femme se trouvait encore en fauteuil roulant. « Godzilla. » dit-elle simplement. Le quadrupède dressa aussitôt les oreilles, penchant légèrement la tête sur le côté et se remit à marcher d’autant plus vite. Godzilla était le nom du chat de Dean. Curieusement, Hanoï était beaucoup plus réceptive au nom de l’animal qu’à celui de son propriétaire…

L'eurasienne avait croisé Dean un peu plus tôt dans la matinée. En effet, même si elle travaillait dans un Centre de Rééducation indépendant de l’hôpital, il lui arrivait de s’y rendre de temps de temps pour remplacer certains kinésithérapeutes et les deux amis se croisaient souvent au détour d’un couloir, prenait parfois le temps de discuter autour d’une bonne tasse de café bien chaude et bien corsé pour repartir du bon pied. Sauf ce matin. A cause de sa fonction très prenante au sein de l’hôpital, elle concevait que le chirurgien soit débordé, mais qu’il soit fatigué à ce point ne voulait dire qu’une chose ; il n’avait pas – ou très peu – dormi. Sorenza en connaissait la cause. C’était la guerre. Cette foutue guerre qui prend des vies. Celle d’un frère, d’un père et, dans le cas de Dean, d’un meilleur ami. Les années s’étaient écoulées depuis, mais l’américain ne s’était toujours pas remis du décès de Michael et, bien que ce ne soit pas leur sujet de conversation favori, la Sicilienne était persuadée qu’il s’en jugeait responsable. C’était parfaitement ridicule à son sens ; il avait tout fait pour lui sauver la mise, y compris désobéir à un ordre direct qui lui coûta son renvoi de l’armée. Renvoyé à la vie civile, Dean pouvait toujours exercer en tant que chirurgien. Il excellait dans son domaine à n’en pas douter, mais Sorenza craignait que ce fantôme du passé et le manque de sommeil généré par ses cauchemars ne lui fassent commettre une bavure.

Quelques minutes plus tard, la Sicilienne s’arrêta devant l’immeuble où vivait Dean et jeta aussitôt un coup d’œil sur le parking ; à sa place habituelle était parquée l’imposant 4x4 du chirurgien. Il était rentré. Probablement plus fatigué que jamais. Sorenza se pinça les lèvres, hésitante. Elle ne voulait pas le déranger (en particulier s’il avait besoin de repos), mais ne pouvait pas le laisser seul non plus à broyer du noir. Elle baissa la tête et fut surprise de voir qu’une paire d’yeux chocolat la fixait avec insistance, puis sans que Sorenza ne lui ordonne quoi que ce soit, Hanoï se mit sur ses deux pattes arrière et gratta le mur à proximité de l’interphone comme pour l’y encourager. « Tu as raison. » dit-elle, composant alors le code de l’appartement 28, situé au deuxième étage. Un « Dean ? C’est Sorenza… », suffit à déverrouiller la porte principale.

Par habitude, elle préféra emprunter les escaliers plutôt que l’ascenseur et manifesta sa présence en frappant trois petits coups contre la porte du n°28 qui ne tarda pas à s’ouvrir sur le trentenaire aux cheveux en bataille. « Oh. Salut… » dit-elle, un peu prise au dépourvu par ses traits tirés. Sorenza avait vu juste : il avait l’air encore plus épuisé que lorsqu’elle l’avait croisé le matin-même. Peut-être avait-elle interrompu la sieste qu’il s’était accordé ? En y songeant, l’eurasienne afficha aussitôt un air navré et lui tendit le sac en carton comme pour se faire pardonner d’avance. « En te croisant à l’hôpital, j’ai pensé que tu n’aurais pas trop le cœur à cuisiner ce soir alors je t’ai rapporté ça... ». Ne voulant pas s’imposer, Sorenza tira un peu sur la laisse d’Hanoï qui s’était avancée, truffe en l’air, guettant sûrement la présence de Godzilla dans les parages.

 


Dernière édition par Sorenza Di Marco le Sam 31 Mai - 22:12, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: (d.s) ⊱ someone needs to talk.   (d.s) ⊱ someone needs to talk. EmptySam 31 Mai - 13:17



Il n'attendait qu'une seule chose actuellement, que cette journée se termine. Dean avait arpenté les couloirs de l'hôpital toute la sainte journée, jonglant entre les arrivées des urgences et ses propres patients. Évidemment, dans une ville comme Pasadena, les urgences n'étaient pas des choses terribles, souvent de la bobologie d'ailleurs, mais elles arrivaient à lui décaler tout son emploie du temps de ministre.
La voix stridente de sa patiente le tira de ses pensées. Il était avec elle depuis dix bonnes minutes maintenant. Cette dame s'était pointée aux urgences en se plaignant de douleurs musculaires, ce qui en soit ne consiste en rien à une urgence. Parfois, il se demande vraiment pourquoi il est devenu médecin. Personne ne le croirait si il raconté ce que cette femme était en train de lui dire. La dame lui expliquait qu'elle était allée faire une randonnée la veille, et que depuis, ses jambes et ses bras lui faisait mal. Lui-même avait du mal à croire que cette femme vienne le voir pour de simples courbatures. « Vous êtes sportive ? » Lui demanda-t-il, la coupant dans sa phrase. « Non, mais justement je... » Il la coupa une seconde fois dans sa phrase. « Alors vous allez rentrer chez vous, vous mettre sous une couette avec un bon chocolat chaud et ne plus bouger jusqu'à demain. » Le docteur se leva pour attraper son carnet d'ordonnance. Il n'était pas pour filer des médicaments comme ça, mais elle ne le lâcherait pas avant d'avoir eu sa signature en dessous du nom d'un antidouleur. Il nota le nom d'un décontractant musculaire, ça ferait l'affaire. « Prenez une gélule trois fois par jour pendant deux jours, ça ira mieux. » Et il fini par lui coller l'ordonnance dans les mains avant de quitter la salle, lui adressant un faux sourire. « Au revoir madame. »
En sortant de la salle, il laissa échapper un long soupire, avant de voir son interne lui courir après. « Non ! Ma garde est terminée, va emmerder quelqu'un d'autre Robbins ! » Dean n'attendit pas sa réponse avant de partir dans l'autre sens, et de prendre la direction des vestiaires. Il avait eu sa dose pour la journée, et ce dont il avait besoin à l'heure actuelle était d'un bon bain chaud.

L'eau chaude lui collant le long de la colonne vertébrale lui fit le plus grand bien. La fatigue ne l'avait pas lâché de la journée, il sentait que ses yeux pouvaient se fermer à chaque instants, mais il ne les laissaient pas faire. Si il s'endormait maintenant, il allait faire un cauchemar et se réveiller au beau milieu de la nuit pour ne plus se rendormir, il attendrait un peu, avec un peu de chance, il dormirait jusqu'à cinq six heure du matin.
Attrapant une bière dans le frigo, le chirurgien prit place dans son canapé. Il n'opérait plus beaucoup en ce moment, et ça lui manquait cruellement, mais ce n'était pas la bonne période, et il le savait parfaitement. Dans une semaine, ça fera deux ans que Michael est mort, et il a encore beaucoup de mal à encaisser tout ça. Il se sent responsable, vraiment responsable, et Dean n'en parle à personne parce qu'il sait pertinemment que tout le monde lui dira le contraire. Et ça, c'est tout ce qu'il ne veut pas entendre. La sonnerie de l'interphone le sortit de ses pensées. Posant sa bière sur sa table basse, le médecin le décrocha au bout de quelques secondes. « Oui ? » « Dean ? C’est Sorenza… » Il ne lui en fallut pas plus pour ouvrir la porte de l'immeuble.

Quelques secondes après, Dean ouvrit la porte sur sa meilleure amie qu'il avait croisé un peu plus tôt dans les couloirs de l'hôpital. Même si elle n'y bossait pas régulièrement, il la croisait de temps en temps, et elle illuminait ses journées, tout comme elle venait d'illuminer sa soirée. « Oh. Salut… En te croisant à l’hôpital, j’ai pensé que tu n’aurais pas trop le cœur à cuisiner ce soir alors je t’ai rapporté ça... » Cette fille est un ange tombé du ciel, pourquoi elle n'est pas encore mariée ?
Dean prit le sac, un sourire aux lèvres, ça sentait extrêmement bon. « Parce que si tu crois que je vais manger ça tout seul, tu rêves... » Dean lui désigna le chien à ses pieds, Hanoï. Le médecin avait longtemps essayé de gagner le cœur de cette chienne, mais elle préférait largement la compagnie de Godzilla, son chat. « Et tu vas pas briser le cœur de la pauvre Hanoï, n'est-ce pas ? Et puis Godzi a besoin de compagnie lui aussi... Entre Sorenza. » En fait, il ne lui laissait pas tellement le choix au fond. Entraînant son amie à l'intérieur de son appartement, il déposa le sac dans la cuisine. « Tu veux une bière ? J'ai autre chose sinon. »

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MessageSujet: Re: (d.s) ⊱ someone needs to talk.   (d.s) ⊱ someone needs to talk. EmptySam 31 Mai - 19:41



Malgré le sourire qu’il affichait, Sorenza gardait son air à la fois gêné et inquiet ; il fallait avouer que la jeune femme avait longuement hésité avant de lui rendre visite et de troubler ainsi le calme dont il avait sûrement besoin, mais depuis quand n’avait-il pas dégusté un repas digne de ce nom ? Un moment, si l’on se fiait à ses joues plus creusées que d’ordinaire. Le sac en carton fut très bien accueilli ; Sorenza se félicita même de voir un sourire animer ce visage terni par la fatigue. En tout cas, l’italienne n’avait pas lésiné sur les portions et une fois congelé, Dean en aurait pour plusieurs jours. Ce dernier sembla détecter une certaine réticence chez son amie ; il la connaissait depuis assez longtemps pour sentir qu’elle ne voulait pas le déranger. « Parce que si tu crois que je vais manger ça tout seul, tu rêves... » reprit-il, désignant la chienne que Sorenza maintenait en retrait. « Je n’ai pas très faim. Tout ça, c’est pour toi. Tu as l’air d’en avoir plus besoin que moi. Depuis quand n’as-tu pas mangé un véritable repas ? En congelant les parts, tu en auras pour plusieurs jours. C’est de l’italien et du japonais, j’ai varié un peu pour que ça ne te lasse pas trop. » expliqua-t-elle. Sorenza était comme ça ; elle aimait faire plaisir et Dean avait été d’une aide précieuse pour elle à l’époque de la fac de médecine. Combien de fois l’avait-il aidé à réviser ses cours ? Il lui avait déjà assuré l’avoir fait de bon cœur, mais l’eurasienne se sentait toujours aussi redevable envers lui. Peut-être parce qu’il était l’une des rares personnes – homme, plus particulièrement - en qui Sorenza avait véritablement confiance. Ses parents l’accueillaient même comme s’il faisait partie intégrante de la famille et elle les soupçonnait même de comploter pour les mettre ensemble. Pas que Dean n’était pas son type d’homme : il avait tout pour lui, mais leur amitié était trop précieuse pour que Sorenza ne le considère autrement. « Et tu vas pas briser le cœur de la pauvre Hanoï, n'est-ce pas ? Et puis Godzi a besoin de compagnie lui aussi... Entre Sorenza. ». L’intéressée pouffa de rire en secouant la tête de gauche à droite, amusée par le prétexte de Dean pour l’inciter à pénétrer dans son appartement. Le pire, c’est que ça fonctionnait. Sitôt lâchée, Hanoï se mit en quête du chat qu’elle trouva dans son panier à côté duquel elle s’allongea allégrement. Godzilla ne tarda pas à se faufiler entre ses pattes, s’allongeant à son tour tandis que le Golden Retriever posait sa tête sur lui. De toute évidence, le chat faisait un oreiller « vibrant » très confortable.

Sorenza se fraya donc un chemin à l’intérieur et attendit qu’il referme la porte pour le suivre dans la cuisine immaculée. Dean ne devait pas cuisiner très souvent. Son appétit n’était plus le même depuis quelques années et son emploi du temps à l’hôpital n’avait rien arrangé : Sorenza espérait ainsi satisfaire l’estomac qu’il avait appris à ignorer. « Tu veux une bière ? J'ai autre chose sinon. » proposa-t-il, tandis qu’elle prenait place sur l’une des chaises en faisant mine de réfléchir à sa proposition. « Je prendrais la même chose que toi. ». Sorenza ne buvait pas d’alcool en temps normal, mais les deux amis n’avaient pas passé de soirées ensemble depuis des lustres : il lui semblait donc tout naturel de boire un verre avec lui. « On n’a pas eu le temps de discuter ce matin. Comment tu vas ? Ta garde s’est bien passée ? ». Autant entrer dans le vif du sujet, pensa-t-elle. Cependant, elle savait que Dean était assez pudique concernant ses sentiments et qu’il faudrait plusieurs verres pour venir à bout de la barrière qui entourait son cœur. Plus qu’une protection envers lui-même, elle était une protection pour les autres. Dean était un brin solitaire depuis sa dernière conquête. Ils avaient l’air bien ensemble, mais Sorenza avait ouïe dire que le stress post-traumatique y était pour beaucoup dans leur séparation.

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MessageSujet: Re: (d.s) ⊱ someone needs to talk.   (d.s) ⊱ someone needs to talk. EmptySam 14 Juin - 11:01



Dean avait parfaitement entendu les questions de son amie par rapport à son dernier repas, mais il n'y répondit pas, préférant insister pour qu'elle entre avec sa chienne. Elle avait vu juste, il n'avait pas prit le temps de se mettre à table depuis un petit moment, mais ça ne le dérangeait pas vraiment, il avait l'habitude de manger sur le pouce, alors une fois de plus ou de moins, ça ne lui changeait pas grand chose à ses habitudes d'homme célibataire depuis plusieurs mois. Mais finalement, elle céda, et entra dans l'appartement du médecin. Dean se laissa attendrir quelques secondes par le comportement du chien et de son chat, de véritables amis ces deux là, tout comme leurs maîtres, le monde est particulièrement bien fait parfois. Hanoï posa rapidement sa tête sur Godzilla, qui semblait adoré ça en plus, la chienne devait lui tenir chaud, et Godzi devait montrer une sacrée ressemblance avec un coussin masseur. De quoi finir dans un bêtisier diffusé le soir de noël tout ça.

Et puis, le jeune homme se décida finalement à reprendre son rôle d'hôte d'un soir et de demander à Sorenza ce qu'elle prendrait. Il savait qu'elle ne raffolait pas d'alcool, mais que les exceptions confirmaient aussi cette règle. « Je prendrais la même chose que toi. » Et puis, il avait du mal à se souvenir de la dernière fois qu'ils avaient passés un moment tout les deux autour d'une bonne bière, alors des retrouvailles, ça se fête. Dean la rejoignit rapidement dans le salon, la bière de So' et quelques biscuits secs dans les mains, sa bière à lui était encore sur la table basse, à moitié pleine. « Et voilà pour madame. » Lui dit-il en lui posant sa bière juste devant elle, attrapant la sienne au passage. « On n’a pas eu le temps de discuter ce matin. Comment tu vas ? Ta garde s’est bien passée ? » Dean bu une gorgée de sa bière avant de plonger son regard dans le sien pour répondre à sa deuxième question, celle qui lui éviterais sûrement une engueulade. « Tu devineras jamais pour quelle raison une femme est venue aux urgences ce matin, des courbatures. La vieille a fait une randonnée la veille, elle s'inquiétait, elle avait l'air tellement active qu'elle ne savait plus ce que s'était. Ça te donne un aperçu de comment ma garde s'est passée. » A la fin de sa phrase, le médecin laissa un sourire apparaître sur ses lèvres. Sur le coup, il n'avait pas rit, mais finalement, la situation était plutôt drôle. « Mais bon, parlons de toi, on connaît les urgences hein. Comment vont tes petits patients ? » Dean se souvenait qu'il lui en avait envoyé plusieurs suite à certaines opérations, mais impossible de se souvenir de leurs noms, alors il se contentait de lui demander globalement. Et puis, le médecin n'aimait pas tellement se plaindre devant Sorenza, elle a connue bien pire que lui, il n'a pas à pleurer pour des choses si minimes comparées à sa vie. Si lui s'était retrouvé en fauteuil roulant, sans la conviction de remarcher un jour, il ne l'aurait probablement pas supporté, et dieu sait ce qu'il aurait été capable de faire pour mettre fin à son cauchemar. Sorenza lui inspire un respect que personne ne lui a jamais inspiré. « Et Jayden Pierce ? C'est toujours ton patient n'est-ce pas ? » Dean se souvenait très bien de Jayden. Ils n'étaient pas de grands amis tout les deux, mais il était là quand ce dernier s'est retrouvé blessé au combat, alors il suit un peu son dossier de loin, et puis, ils étaient quand même dans la même unité, les liens de l'armée, ce n'est pas rien.
Dean prit une nouvelle gorgée de sa bière. Il essayait de boire doucement, vu la fatigue qu'il avait depuis quelques temps, il serait vite saoule, et il n'en avait pas la moindre ce soir. Il n'avait pas vu Sorenza depuis bien trop longtemps, il voulait profiter de ce moment au maximum.

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MessageSujet: Re: (d.s) ⊱ someone needs to talk.   (d.s) ⊱ someone needs to talk. EmptySam 14 Juin - 23:16



En général, Dean n’avait pas besoin de lui parler. Sorenza ne prétendait pas lire en lui comme dans un livre ouvert, mais elle avait passé assez de temps en sa compagnie pour reconnaître les signes de détresse. Il n’était pas au meilleur de sa forme et, au vue de la date qu’affichait le calendrier, elle ne pouvait que comprendre : aujourd’hui était un bien triste anniversaire pour lui et ça lui brisait le cœur de ne pas être en mesure de l’aider. Alors, elle se contentait de quelques petites attentions.

Pendant qu’il s’était éloigné pour lui ramener une boisson de son choix, Sorenza prit le temps de regarder l’appartement et y reconnut la trace du passage de Sam : à savoir un bordel monstre par endroit. Bien sûr qu'il était revenu. Tout comme elle, il avait senti que son frère aurait possiblement besoin de lui à cette époque de l'année. « Et voilà pour madame. » dit-il en posant la bière juste devant lui. « Merci Monsieur. » dit-elle en exagérant volontairement son accent italien, juste pour l’amuser. Dean s’en était toujours amusé sans qu’elle ne sache pourquoi. A sa demande, il lui raconta sa garde en évitant soigneusement de répondre à sa première question, ce qui ne l’étonnait pas vraiment venant de lui. Dean était passé maître en matière de détournement de conversation. Elle leva sa bouteille de bière pour faire mine de trinquer avec lui et but une première gorgée de sa bière. « Tu devineras jamais pour quelle raison une femme est venue aux urgences ce matin, des courbatures. La vieille a fait une randonnée la veille, elle s'inquiétait, elle avait l'air tellement active qu'elle ne savait plus ce que s'était. Ça te donne un aperçu de comment ma garde s'est passée. ». Sorenza lui sourit, le plus doucement du monde. « Je comprends ton point de vue de docteur, mais si tu veux mon avis, si cette personne s’est mise à faire des randonnées c’est pour sortir de sa solitude. Peut-être qu’elle a perdu son mari ou l’animal de compagnie à qui elle avait l’habitude de conter ses malheurs. Peut-être avait-elle besoin d’une personne à qui parler et que ton écoute l’aura mieux soulagé que les anti-inflammatoires que tu lui as sûrement prescrits. » dit-elle en haussant les épaules d’un air nonchalant. Sorenza était empathique. Un peu trop parfois.  « Mais bon, parlons de toi, on connaît les urgences hein. Comment vont tes petits patients ? » demanda-t-il, lui retournant ainsi sa question. « Same old same. Certains cas sont plus difficiles que d’autres, mais je suis assez contente des résultats de chacun. Jimi a retrouvé l’envie de se battre, Lola a presque terminé sa rééducation et le petit Bryan a retrouvé un peu d’autonomie dans son bras… » expliqua-t-elle, un sourire aux lèvres. Sorenza connaissait le dossier de chacun sur le bout doigts et mettait beaucoup de cœur dans son métier. « Et Jayden Pierce ? C'est toujours ton patient n'est-ce pas ? » s’enquit Dean. Brusquement, le sourire de Sorenza se figea et son visage s’assombrit ce qui ne lui ressemblait pas. De tous ses patients, Jayden avait été celui qui lui avait mené la vie dure jusqu’à lui faire douter de sa vocation. « Non. Non ce n’est plus mon patient. » déclara-t-elle sur un ton plus froid qu’elle ne l’avait voulu. Ses mains se mirent à trembler de nervosité et sentant que les choses allaient bientôt échapper à son contrôle, Sorenza tâcha de se ressaisir, se racla la gorge et désigna un tas de vêtements éparpillés à terre. « Je vois que Sam est revenu… » dit-elle, changeant de conversation avec moins d’aisance et de naturel que son meilleur ami. Cependant le message était clair : elle ne voulait pas parler de Jayden.

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