Lorsqu'il vit Anna s'écrouler par terre il attrapa violemment les rebords de la table et serra de toute ses forces pour ne pas sauter sur son beau-père. La colère grandissait dans sa poitrine et prenait tant d'ampleur que ça lui faisait un mal de chien, comme s'il n'avait pas assez de place dans son cœur pour autant de haine. Il respirait fort, tentait de se contrôler et faisait les cent pas sans entendre la voix de sa mère qui le priait de se calmer. Finalement il se rua sur son beau-père et le plaqua par terre en l’attrapant avec force par les épaules, il agrippa les pans de sa veste et le secoua tandis que les larmes roulaient sur ses joues. « Elle t'aime. Elle t'aime et toi tu le vois pas, murmura t-il incrédule. » Il abattit son poing au niveau de sa lèvre et continua de cogner jusqu'à avoir du sang sur les phalanges, autant le sien que celui de son beau-père. « Mais putain mais qu'est-ce que tu fais ?! Pourquoi t’arrive pas à l'aimer autant qu'elle t'aime ?! » Il hurlait à présent et sa voix était étouffée par les sanglots qu'il ravalait. Il l’attrapa à la gorge, le plaquant contre le sol tout en coupant sa respiration, son visage était déformé par la colère et lorsque sa mère tenta de l'éloigner il le repoussa d'un coup de coude. « Bah vas-y qu'est-ce que t'attends, murmura son beau-père d'une voix rauque. »  « T'es qu'un petit enfoiré tu sais, dit-il en le regardant dans les yeux, rien qu'un petit enfoiré et si je m'acharnais sur toi je vaudrais pas mieux. Je te promets que si tu la frappes encore une fois je t'arraches la tête. » Jack le lâcha et se releva, avec une froideur terrifiante dans les yeux, puis se dirigea calmement vers sa chambre, attrapa un sac, quelques vêtements et se dirigea vers sa moto. Et il disparut dans la nuit, ne revint plus.


Jack émergeait doucement d'un sommeil profond et sans rêve quand il remarqua la fille nue qui dormait dans son lit. Le soleil perçait doucement à travers les stores à demi ouverts et il devait être une heure de l'après-midi à en juger par la chaleur étouffante qui régnait dans l'appartement. Un soupir lui échappa et il enfila un boxer avant de se lever et de se diriger vers la cuisine où il prépara du café pour achever de se réveiller. Après ça, il fit glisser son doigt le long du dos de la fille -inconnue- pour qu'elle se réveille. Quand elle ouvrit les yeux, un sourire apparut sur son visage et il s'assura qu'elle ne se fasse pas de faux espoir. « Debout princesse, le bar ouvre dans à peine deux heures » Il consulta la pendule de l'autre côté de la pièce et ajouta avec un sourire : « Ce qui veut dire que tu as exactement deux heures pour t'en aller. J'ai fais du café et la salle de bain est à l'autre bout du couloir. » Son regard incrédule lui confirma qu'elle ne pensait pas qu'il la mettrait dehors, mais ce n'était ni la première, ni la dernière. C'était sa règle, il ne s'attachait pas, faisait tout ça sans aucun sentiments et ça s'arrêtait là.