Chaque matin était pareil. Satheen se frottait les yeux, s’étirait doucement et se relevait légèrement pour vérifier si rien n’avait changé. Elle posait la main sur le drap blanc immaculé où était censé être Aiden, avant d’avoir une vague de souvenirs et de laisser les larmes déborder sur son visage. Puis, elle se levait, mettait ses tongs en cuir noir et se rendait dans sa cuisine style américaine où elle se servait un café noir. Puis, elle prenait deux sucres, une petite cuillère et touilla inconsciemment le café, en allant s’asseoir sur le canapé de cuir blanc, s’empara de la télécommande et mit les infos. L’appartement était impeccable car elle l’avait nettoyé de fond en comble le soir précédent. En même temps, elle n’avait rien de mieux à faire ! Lyssae & sa filleule étaient en vacances en Australie, donc, Roksanna se retrouvait un peu seul. Auparavant, elle avait Maxine, mais désormais, la blondinette refusait de lui parler: Elle avait fait la même chose à Thomas que Aiden lui avait fait: L’abandonner à l’autel. A cette pensée, la blonde sentit son cœur se serrer. Il lui manquait. Roksanna commençait à broyer du noir, donc, elle partie vers la douche, se lava les cheveux, puis le corps, avant le sortir de la douche, emmitouflée dans une serviette. Sur la pointe des pieds, elle se rendit dans son dressing, attrapa de justesse un jean artistiquement délavé de marque, puis, un haut rayé noir et blanc, et s’empara de sous vêtements. Elle changea de coin pour observer les cinquantaines de chaussures étalés dans une armoire avant d’opter pour des escarpins noirs à talons hauts. Plutôt contente de ce choix qui la rendrait belle sans être vulgaire, elle retourna dans la salle d’eau et s’habilla, se chaussa puis se sécha les cheveux. Elle les laissaient tranquille, afin que de jolie petites boucles blondes entourent son visage. Ses cheveux ondulaient toujours après avoir été mouillé. Ce jour là, elle devait se rendre à la banque de LA pour un arrangement financier avec son conseiller, mais la sonnette de la porte d'entrée retenti. Elle fit claquer trois fois ses talons pour arriver jusqu’à la porte, l’ouvrit avec un grand sourire aux lèvres. Mais ce dernier disparu dans la seconde qui suivit. En face d’elle se trouvait le bourreau de son cœur. Elle inspira un grand coup, lança un regard noir et ferma immédiatement la porte. Elle se retourna, se plaqua contre le bout de bois et mit sa tête entre ses mains le temps de réfléchir. Puis, elle rouvrit la porte, assena une claque à Aiden avant de lâcher froidement: « Tu entres, tu t’installes sur le canapé, tu m’expliques tout et si tu ne souhaite pas le faire, tu peux partir. Tu as 5 secondes pour réfléchir. 4...3...2 …» Il regardait la blondinette de ses yeux pénétrant avant de s’asseoir sur le canapé. Ça, c’était tout sauf prévu. Roksanna serra les dents pour ne pas pleurer. Il était obligé de revenir ? Il était obligé de lui infliger ça ? Il y a deux mois, elle aurait rêver de le revoir. Désormais, elle en cauchemardait. Satheen savait qu’elle ne pouvait pas l’oublier. Déjà, parce qu’elle refusait l’idée d’oublier Aiden. Et aussi parce que 6 ans de bonheur, ça ne s’oublie pas. Elle pouvait essayer de vider son esprit, ça ne marchait jamais. L’image de bonheur entre ces deux être lui revenait comme un boomerang. C’était dur et agréable à la fois. « Le cœur à ses raisons que la raison ignore. » Sa raison, elle lui disait de le laisser dépérir de solitude, de lui faire subir à son tour ce qu’il lui avait fait subir, ce manque totale de la personne qu’on aime. Et son cœur… Eh bien comme il adore faire tout le contraire de la raison, il lui disait de pardonner directement à Aiden puisqu'il venait de revenir, de l’aimer à en mourir, tout ce qui était possible et inimaginable. Comme bien souvent, la blondinette décidait d’être raisonnable et de trouver le juste milieu. Alors, Roksanna se gardait bien de le juger dès maintenant. Si on y réfléchissait posément, il devait avoir une excellente raison, non ?! Il n’aurait pas pu détruire sans raison la femme qu’il aime ? A moins qu’il ai menti, qu’au fond, il ne l’aime pas ? Non, un homme ne peut pas mentir avec tant de sincérité dans les yeux. Lentement, il sortit une photo et la balança sur la table basse. Puis, de sa voix suave et sans accent, il dit dans un souffle: « Je ne pouvais pas venir Satheen, j'avais les bras pris par cette fille. » La blondinette retenu son souffle. Ainsi, il y avait une autre femme dans sa vie, il partait pour la tromper ? Sath’ se raidit et déglutit doucement. Qu’il le dire d’une telle façon la déroutait. Mais cela passa dans son esprit avant qu’il ajoute: « Ma fille. » Tout d’un coup, Roksanna était non en colère, mais étonné, désorientée. Elle alla s’asseoir auprès d'Aiden, attrapa la photo les larmes aux yeux et regarda avec un sourire cette magnifique petite fille. Roks ne l’avait jamais dit à Yoann, mais elle rêvait d’avoir un enfant de lui. Que ce petit être soit le fruit de leu amour. Qu’il garde la beauté de son père, et la ténacité de sa mère. Un brun aux yeux verts, ou une brunette aux yeux bleus qui briserait des cœur. Et voilà cet ange de perfection qui était de lui, mais pas d’elle. Ce qui la rassurait c’est que cette fille avait 6-7 ans, donc, Aiden ne l’avait pas trompée. Voilà qu’un autre de ses rêves partaient en fumée. Il y avait peu de chances que Aiden voudrait d’un enfant après sa fille. Roksanne se souvient encore de la première fois où Candice, sa nièce, a posé ses jolies yeux bleus dans les siens. Dès lors, Roks rêvait d’avoir un enfant. « Pourquoi…Pourquoi ne m’as-tu rien dis ?… Pourquoi ? Pourquoi m’as-tu laisser ? » Et s’effondra dans ses bras. Tout chez Aiden lui avait manqué. Son odeur, sa voix, sa présence, son visage… Sa vie ne s'était résumée a écouter des chansons tristes, regarder des films à l'eau de roses, où, contrairement à son histoire, tout finissait avec un happy end fabuleux, et elle se cachait dans sa chambre pour pleurer toutes les larmes de son corps, parce que sa vie à elle, sans lui, n'était rien. La lettre qu'il lui avait laissée était toujours avec elle, dans une poche, près d'elle, dans son tiroir. Pour ne jamais oublier celui qu'il l'avait quitté. La lettre était intact, hormis quelques traces de larmes sur l'écriture d'Aiden. Chaque soir, quelque soit sa fatigue, elle s'obligeait à la relire. Comme pour se blesser un peu plus, se faire du mal innutilement. Elle était masochiste. Même Lyssae s'était enervée lorsqu'elle avait découvert la lettre: « Pourquoi tu ne la pas jetée Satheen ? » Froidement, la blondinette répondit: « Ca ne te regarde pas. » Ce jour là, Lyssae était partie sans un au revoir en claquant la porte. Depuis, elle était revenue, évidemment, les deux soeurs n'arrivaient pas à se faire la tête, et puis Candice était folle de Satheen. Bien sûr, le sujet de la lettre ne fut plus jamais évoqué ! Tabou, désormais. Tout comme Aiden. Dès que quelqu'un lui demandait comment elle allait, elle ne répondait pas par bien, ni par mal, elle disait simplement qu'elle était pareille qu'Hier. Les jours se ressemblaient inlassablement, laissant la demoiselle partir dans des dérives, des chemins sinueux, mais à chaque fois, Lyssae la sauvait de ses déboires. Même s'il fallait chercher sa soeur dans un bar à 4 heures du matin dans un bar, alors qu'elle était saoule, elle le faisait. Tout revenait à Aiden, le garçon qui était en face d'elle. Celui qui lui avait brisé le coeur et qui revenait aujourd'hui, avec une raison valable. Mais pourquoi les mères n'expliquent pas à leur fille que faire lorsque votre ex-fiancé revient vers vous ? Hein ? Après vous avoir abandonné à l'autel, vous avoir brisé le coeur, comment savoir s'il vous aime ? Le coeur de Satheen fit un bond quand Aiden la prit dans ses bras. Naturellement, elle nicha sa tête sur son épaule et se detendit, frissona lorsqu'il l'embrassa dans le cou, prise d'un désir incontrolable de l'embrasser. Mais elle n'en fit rien, même si elle ressentait toujours le même effet quand Aiden la prennait dans ses bras, posait doucement sa main sur la hanche de la blonde...« J'ai rien dit, car je ne suis pas fier de la manière dont est née Zoey !! Je regrette la manière, mais je l'aime plus que tout...mais si tu veux que je t'explique tout je suis prêt, à plus te mentir et tout t'avouer. » Il resserra son étreinte sur la jeune fille, poursuivant ses baisers tandis que la jeune fille tentait de rester de marbre. Puis, il desserra sa prise et regarda les yeux bleus océans de la blondinette, avant de retirer l'une des larmes de la jeune fille. Il ajouta: « Etant jeune, tu me connais j'étais plutôt volage. Je faisais la fête tous les soirs, et finissait mes soirées accompagné. Mais une soirée, la fille que je ne connaissait que depuis deux heure, tomba enceinte. Je l'ai découvert quelques jours avant le mariage, et en m'habillant, j'ai paniqué. Tu sais, sa mère est décédée dans un accident de voiture, et elle a fait son testement à la naissance de Zoey en précisant que j'étais le père, qu'il faudrait me retrouver si elle mourrait. Je suis parti, je t'ai laissé une lettre qui n'expliquait rien parce que je n'étais pas prêt, pas sur d'être père, et je voulais que tu te marries à un homme bien. Pas à un imposteur. Aujourd'hui je suis la, j'ai fait un test de paternité, Zoey est ma fille et je l'aime. Je suis revenu te voir parce que maintenant, je suis sûr d'être père, sûr de ma personne, et sûr de notre couple. Je n'ai pas cessé de penser à toi mais je ne peux vivre sans ma fille. Et ma vie sans toi, ne représente rien, c'est le néant. » Satheen se redressa, laissa son dos droit, puis reflechissa à comment formuler tout ce qu'elle voulait lui dire. Quelques conditions, quelques obligations, quelques demandes... « Déjà, je veux absolument voir Zoey. C'est un très joli prénom d'ailleurs ! Elle est vraiment belle, elle a ton visage... Un sourire se dessina sur le visage de Roksanna lorsqu'elle porta une nouvelle fois son regard sur la photo. « Ensuite, on lui fera une jolie chambre, après tout, il va falloir l'occuper cette chambre d'amis ! Si tu veux rester avec moi, tu t'occupe de Zoey. C'est à prendre ou à laisser. Bref. Ensuite, je refuse que tu payes une chambre d'hôtel. La chambre d'amis est libre à toi. Le temps que je reposes mon esprit pour savoir si je te pardonne ou pas. Ensuite, je ne te l'ai pas dis encore, mais tu m'as terriblement manqué et même si tu m'as démoli avec ton silence, moi aussi je ne veux pas te perdre. C'était trop dur sans toi. »