ON MARCHE VERS LE SOLEIL
DANS LES COULEURS DE L'HIVER
qu'on se le dise. c'était pas un joyeux départ. mes parents ne s'aimaient pas tant que ça. en fait, à la base, je crois qu'ils ne se connaissaient quasiment pas. qu'il était un type un peu coureur. un mec un peu comme moi. sauvage, inaccessible. qu'elle, elle était trop belle. trop jeune. trop rêveuse pour lui. et surtout trop jeune. qu'ils se sont croisés dans un bar. ma mère m'a souvent dit que c'était « un endroit ravissant » mais je sais qu'elle idéalise. parce que pour elle, c'était important. dix-sept ans. lui, vingt-et-un. une soirée alcoolisé. un « bon coup ». puis la disparition. elle l'a retrouvé un mois après. pour lui dire qu'elle était enceinte. en fait, ils ont pas eu trop le choix. je crois qu'elle en est tombée amoureuse, mais elle en parle peu, en fait, maman, de lui. parce que quelques semaines avant ma naissance, il est parti. un seul mot, laissé sur l'oreiller, pour s'excuser. lui expliquer son besoin de voir ailleurs. de courir, toujours. contre la montre, contre le temps. elle ne l'a jamais revu. je ne l'ai jamais connu.

IL SE CONSTRUIT UN EMPIRE
IL EST FAIT D'OMBRE, ET DE LUMIÈRE
« balthazar ! » c'est la seule qui m'appelle comme ça. mais j'lui en veux pas, à maman. c'est elle qui a choisit ce prénom infect, mais je le lui pardonne. elle était seule et désemparée, quand j'suis arrivé. les autres m'appellent balto. c'est plus court. et plus classe, avouons. balthazar, ça fait religieux (merci les rois mages) et démoniaque. balto, c'est ce dessin-animé quand j'étais gosse. un chien-loup. ni vraiment chien, ni totalement loup. qui ne trouve sa place nulle part. alors ouais, 'comprenez, ça me va vraiment bien.
uc

DEPUIS LE TEMPS QU'ON ESPÈRE
RETROUVER DANS UN SOURIRE TOUTES LES LOIS DE L'UNIVERS
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