Rhoda ∞ Dean

Une nuit d'enfer, voilà exactement ce qu'il venait de passer. Dean s'était réveillé plusieurs fois en sursaut à cause de ses cauchemars réguliers, mais là, trois dans la même nuit, c'est quand même une rare exception, mais une dont il se serait bien passé pour le coup. Surtout qu'aujourd'hui, il enchaînait 24H de garde, et trois opérations, il n'avait pas droit à l'erreur.
Dean arriva à l'hôpital ce matin là, d'immense poche sous ses yeux, et son troisième café en une heure et demie dans la main, la journée allait être particulièrement longue. Heureusement, il sait qu'il ne travail pas seul, du moins, il l'espère. Et le doute s'estompa assez rapidement quand il vu le nom de son interne à côté du sien sur le planning de la journée. Rhoda Ackroyd bosse avec lui depuis un an maintenant, et il ne se lasse pas d'elle, c'est un très bon médecin, même si il la trouve un peu envahissante par moment, enfin, surtout depuis qu'elle l'a surpris dans la salle de repos. Dean était en grand moment de faiblesse par rapport à la mort de Michael, son meilleur ami. Il aurait aimé qu'elle ne pose pas de question, mais elle ne l'a pas écouté, et sans vraiment savoir pourquoi, Dean s'est confié à elle comme il ne l'avait jamais fait. Et ce qui est bizarre avec elle, c'est qu'elle l'insupporte autant qu'elle l'intrigue. Un jour il a une terrible envie de l'embrasser, le lendemain il a envie de l'étrangler, et il n'a pas encore trouver pourquoi. D'un certain côté, ils se ressemblent tout les deux, et c'est peut-être ça qui le perturbe le plus dans toute cette histoire, il a l'impression de se retrouver face à son lui féminin, et croyez le ou non, c'est plutôt bizarre, vous verrez le jour où ça vous arrivera !
Enfin bref.
Dean se dirigea dans les vestiaires pour se changer, il en profita d'ailleurs pour terminer son café noir, café qui ne serait très certainement pas le dernier de la journée. Sam fume, lui il boit du café, chaque frère à son truc, même si le sien est un peu moins destructeur. Il faudra qu'il se débrouille pour le faire ralentir d'ailleurs, mais obliger Sam à faire quelque chose, c'est un peu comme exiger quelque chose d'un dictateur, quasi impossible. Il a déjà fait une fois, mais ce ne fut pas si simple que ça, alors il préfère tâter le terrain avant de le mettre devant le fait accompli. Il verra ça en temps et en heure.

Dean se présenta finalement dans le hall des urgences où il était de garde pour aujourd'hui, et la première personne qu'il vu fut Rhoda, toujours à l'heure celle-là, elle marque un bon point. « Bonjour docteur Ackroyd, vous avez déjà commencer les visites ? » Lui dit-il en arrivant près d'elle. Cette femme le perturbait vraiment, alors il préférait parler immédiatement boulot avec elle, histoire de ne pas se laisser envahir par un sentiment qui ne serait pas acceptable dans le cadre de son job. Après tout, elle est interne, lui chef de service, donc titulaire, il ne peut pas se permettre de s'engager dans une telle relation. Et puis, il garde un très mauvais souvenir de sa dernière relation amoureuse. Il a bien manqué de tuer la femme qu'il aimait à cause d'une crise de somnambulisme, les cauchemars de l'armée l'ont totalement envahi, ils ont prit le contrôle de son être, et il a bien faillit l'étrangler. Un coup de lampe dans la tête à réussi à le réveiller, mais quelle aurait été la situation si elle avait été trop loin de la lampe de chevet, ou si il n'y en avait pas eu ? Il l'aurait tuée, et cette idée ne cesse de le hanter.
« Des cas intéressants ? Si j'suis de bonne humeur je vous emmènerai peut-être au bloc aujourd'hui. » Chassez le naturel, et il revient au galop.

Dean ∞ Rhoda

Rhoda entamait sa deuxième année de travail au sein de l'hôpital. Ce jour-ci, elle était de garde aux urgences avec son titulaire, Dean Daniels. Avec les choses étaient difficiles, elle avait toujours l'impression de marcher sur des oeufs, alors encore avec lui que d'habitude, elle tenait à être très en avance. Ponctuelle, était un qualificatif qui lui allait bien, elle n'était jamais en retard, quitte à partir bien trop en avance et à s'ennuyer ensuite. Enfin pour ça elle avait toujours un bon roman dans son sac. Envahissante, aussi. On le pensait souvent quand on parlait d'elle, mais de lui dire, pratiquement personne n'osait. C'est toujours comme cela les relations entre les êtres humains, ils se disent la moitié des choses et s'en cache l'autre moitié, si ce n'est pas plus. De peur de blesser, de mettre en péril leur relation, leur amitié... Et voilà comment du jour au lendemain des couples se brisent, réalisant tout d'un coup que l'autre est un parfait étranger. On croit se connaître, et puis un jour une facette laissée de côté fait son apparition et on prend ça comme une trahison, un coup de couteau. Mais pour en revenir à Rhoda, c'était une gentille fille, très sympathique, consciencieuse, qui voulait bien faire, qui voulait trop bien faire. Elle en arrivait à être terriblement envahissante. Toujours là pour se porter volontaire pour faire des heures supplémentaires, pour venir en aide... Au début c'est agréable, et puis ça devient vite trop pesant, comme si elle cherchait à tout prix à se faire bien voir, à fayoter.  Elle s'était donc mis à tuer en le temps dans le hall des urgences, laissant son esprit divaguer. « Bonjour docteur Ackroyd, vous avez déjà commencer les visites ? » Rhoda se retourna pour voir apparaître son tuteur. Il n'avait pas le visage très rayonnant, de toutes manières Rhoda ne se souvenait pas vraiment l'avoir beaucoup vu sourire. Il était très sérieux, toujours très sérieux, et exigeant. Mais Rhoda adorait cela, elle aimait être repoussée au-delà de ses limites, être challengée, elle savait que tout ceci était pour son bien et que c'était là le meilleur moyen de progresser. Elle savait qu'elle ne progresserait jamais autant avec un autre docteur, elle allait énormément apprendre à ses côtés. Docteur Ackroyd... forcément elle était flattée. Tous les titulaires n'appelaient pas leurs internes "docteur". « Des cas intéressants ? Si j'suis de bonne humeur je vous emmènerai peut-être au bloc aujourd'hui. » Rhoda tenta d'éviter de sourire, elle en mourrait d'envie mais elle savait qu'elle devait maintenir ses émotions, surtout devant lui, il détestait les expansions de sentiment. « Bonjour docteur Daniels, oui, j'ai vu une patiente atteinte d'intoxication alimentaire. Et sinon on a un patient souffrant de tachycardie, un jeune de dix-sept ans, à priori ce serait du à la consommation de boissons énergisantes. »