All I want from you is to see you ♣ MEADOW

Meadow x Tanner

Vous vous arrêtez une seconde et vous restez en arrière... Plus on tente d’aller de l’avant, plus le fait de ne jamais regarder en arrière est tentant. Le passé fait toujours surface pour nous botter le cul. Parfois on apprend de nouvelles choses sur le passé, qui changent tout ce que nous savons sur le présent.

Je fouille encore une fois dans mon armoire sortant un nouvelle chemise avant de la jeter sur mon lit avec une grimace. Non décidément rien ne vas dans cette armoire. Une chemise ? Un t-shirt ? Je suis bien incapable de me décider et c'est sans parler des quarante minutes qu'il m'a fallu pour choisir un jeans. Alors que je viens de sortir un nouveau t-shirt Ethan rentre dans la chambre, ses yeux se posent sur moi puis sur le tas de vêtements qui traînent sur mon lit. « Moi qui m'étais juré de ne pas habiter avec une fille avant mes trente ans... J'ai du me tromper en te choisissant comme coloc. T'es encore pire qu'une meuf, enfiles ce truc et arrêtes de faire ta précieuse. » Je lui adresse un grimace avant de suivre son conseille. Il a raison je suis entrain de me prendre la tête pour rien mais depuis que Sienna m'a donné son adresse j'ai l'impression d'être dans une sorte d'état de stress étrange.

Je lui ai promis de venir la voir dans la semaine – et si je repousse l’échéance depuis 6 jours – aujourd’hui je compte bien prendre mon courage à deux mains. « Je savais pas que l'idée de voir Sienna pouvait te mettre dans des états pareil. » Ethan me fixe son demi sourire de bobet collé au visage. « N'importe quoi. Je suis pas dans un état spécial » mensonge, mais je n'ai pas envie de dire à Ethan que ce qui me tracasse ce n'est pas Sienna mais sa colocataire. Je n'ai pas revu Medow depuis le jours avant mon mariage – ou devrais-je dire mon non-mariage – et si l'envie de la revoir m'a poussé plus d'une fois à prendre mon téléphone pour appeler Sienna, je n'ai jamais eu le courage de lui demander où je pouvais la trouver. Puis j'avais toujours l’excuse d'être loin de la Californie puisque parti avec mon équipe pour un tours des États-Unis .

Aujourd'hui je suis de retour et je n'ai plus d'excuse.

« Je prends Oggy avec moi à toute. » Je me dirige enfin vers la porte – suivi par mon chien – prêt à prendre la route. « A toute. » Et alors que je crois que la conversation est finie j'ouvre la porte et entends mon ami ajouter. « Et Hemingway ? Embrasse Meadow pour moi. » Enflure, j'aurais du me douter qu'il avait compris.

Il me faut à peu près vingt minutes pour me retrouver à l'adresse indiquée. Je reste quelques secondes dans ma voiture, réfléchissant à ce que je pourrais bien dire à Meadow si elle est là, puis l'idée me vient qu'elle pourrait aussi bien ne pas être là. Au fond je suis venu pour voir Sienna non ? C'est cette idée qui me donne l’impulsion pour sortir de ma voiture accompagné de mon chien.

Mon doigt appuie sur la sonnette est c'est trop tard pour faire demi tour maintenant. Évidement je pourrais partir en courant mais ça serait un peu idiot maintenant que je suis là. La porte s'ouvre d’ailleurs, alors que cette idée stupide c'est déjà envolée. Je reste quelques secondes sans voix face à la personne qui est devant moi. Un jeune garçon qui doit avoir à vu d’œil entre 6 et 8ans. « Heu – hem... Salut ? » Je ressors mon portable pour vérifier l'adresse que Sienna m'a donné. N°204, oui il n'y a pas de doute je suis au bon endroit. « Je cherche Sienna, je suis au bonne endroit ? » Je me sens d'un coup idiot j'aurais du vérifier le nom sur la boite au lettre ou au dessous de la sonnette. tiens bonne idée je jette un vif coup d’œil à l'étique qui indique le nom de Sienna et – et celui de Meadow. Mon ventre se tord. D'ailleurs le gamin hoche vivement la tête pour me confirmer que je suis au bon endroit, alors que je lui adresse un sourire un peu plus assuré cette fois. Pourtant une question me chiffonne – mais qui est donc ce gamin ? Un voisin ? Un cousin ? Un... non je chasse cette idée de ma tête, si une des deux fille avait un fils j'aurai été au courant non ? « Je m'appelle Tanner je suis un de ses amis. Est ce qu'elle est là ? » Je ne sais pas pourquoi mais je ne me sens vraiment pas à l'aise d'un coup sur ce pas de porte... J'aurais sans doute du appeler avant de venir, je dérange peut-être – quel idiot. Oggy quand à lui semble plutôt à l'aise et tire sur la laisse pour se rapprocher du jeune garçon alors que je le retiens calmement, sait-on jamais que le jeune ait peur des chiens. « Tu veux le caresser ? Il est gentil. »

tanner w/ meadow
i was made to keep your body warm, but i'm cold as the wind blows so hold me in your arms. kiss me like you wanna be loved, this feels like falling in love.
J’observais Sienna dans le reflet du miroir depuis une bonne demi heure, elle avait ce sourire énigmatique collé sur le visage que je détestais. Premièrement parce que ça voulait – en général – dire qu’elle avait fait une connerie, deuxièmement parce j’étais toujours la cible de la dite connerie. Ma meilleure amie avait un véritable don pour nous mettre dans des situations plus qu’étranges depuis des années et je commençais donc à me poser des questions. « Tu vas voir Neal ? » Demandais-je avant de m’asseoir en tailleur sur le rebord de la baignoire. La jeune femme secoua la tête avant de me lancer un petit regard moqueur. « Qu’est ce que t’as fait ? » Haussant les épaules elle se pinça les lèvres tout en se mettant à chantonner. Parfois, parfois j’avais vraiment envie de lui faire du mal. Fronçant les sourcils, je me mordillais machinalement le pouce en tentant de sonder la petite brune qui semblait avoir envie de me faire tourner en bourrique. À croire que c’était vraiment un de ces passe-temps favori. Soudainement, elle sorti de la salle de bain sans crier gare et j’entendais la porte d’entrée claquer. Comment dire que j’étais plus qu’interloquée. Poussant un énième soupir en repensant au travail que j’avais à faire, je jetais un rapide coup d’œil dans la chambre de Corto avant de descendre sur la terrasse. J’avais trois croquis à faire et malheureusement, je n’avais pas la moindre inspiration. La cliente qui m’avait commandé une robe était bien trop évasive sur ses envies et cela ne me facilitait pas la tâche. Me servant un café avant de farfouiller dans mon sac à la recherche de mon paquet de cigarette, je tentais tant bien que mal de me mettre au boulot. Bien que le temps que m’offrait cette journée me donnait plus envie de me prélasser au bord de la piscine mais ce n’était qu’un infime détail. J’avais dû passer deux bonnes heures à créer cette satané robe puisque mon fils pointa bientôt le bout de son nez à la recherche de son quatre heure. Il n’y avait pas à dire, cet enfant était réglé comme du papier à musique. Lui préparant son chocolat chaud, je cherchais la cannelle lorsque l’on sonna à la porte d’entrée. Corto fut bien rapide puisqu’il m’afficha un énorme sourire avant de courir dans le hall. Sienna devait avoir oublié ses clefs et le petit était toujours bien trop heureux de les lui cacher histoire de la rendre dingue. Parfois, j’étais vraiment reconnaissante d’avoir une amie pareille. Ça ne courait pas les rues les personnes acceptant quelqu’un et son enfant sans vraiment juger la chose. Peut être que le fait qu’on se connaissait depuis toutes petites changeait la donne. Quoiqu’il en soit, j’étais toujours en expédition à la recherche de la cannelle tout en chantonnant lorsque j’entendis mon fils m’appeler. Je ne pris même pas la peine de réagir, si c’était pour que la psychopathe me fasse un plan foireux, je préférais rester planquer. « MAMAN ! » Mais qu’est ce qu’il a cet enfant, depuis quand il a besoin de moi pour faire ses blagues. « Maman y’a un monsieur avec un chien, je veux un chien, on peux avoir un chien ? Maman tu as dis qu’un jour on aurait un chien. » Il venait de débarque soudainement tout en déblatérant ça à la vitesse de l’éclair avant de m’entrainer hors de la cuisine. Comment ça un monsieur avec un chien ? « Mon fils, parfois je me dis que tu devrais vraiment arrêter le chocolat, ça te rend hyperactif. » Lâchais-je sur le ton de la confidence avant de me retrouver face à.. Un chien. Puis, face à Tanner. Oui, Tanner. Le Tanner. Sous mon porche. Avec un chien. Tanner avec un chien devant ma porte. Mon premier réflexe fut de me mettre devant mon fils, comme si il allait soudainement se transformer en bestiole géante et nous tuer. Bien que c’était plus que conceptuel comme image, il fallait avouer que la situation était très gênante. « Corto, monte dans ta chambre mon chéri. » Dis-je après quelques secondes d’un silence pesant. Croisant les bras sur ma poitrine, j’observais le jeune homme avant de me décider enfin à l’ouvrir. « Qu’est ce que tu fais là ? » Demandais-je alors d’une petite voix. J’avais l’impression que mon cœur venait de s’écraser au fin fond de ma cage thoracique. Me raclant la gorge en me rendant compte de ma bêtise, je lui faisais signe de rentrer. « Sienna n’est pas là, mais je suppose qu’elle ne va pas tarder, si tu veux l’attendre à l’intérieur il n’y a pas de problème ! » Je prenais sur moi comme jamais. Je ne comprenais pas ce qu’il faisait ici et encore moins comment il savait que nous habitions dans ce quartier précisément. Quelque chose me disait que Sienna allait réellement finir enterrée au fond du jardin.

Meadow x Tanner

Vous vous arrêtez une seconde et vous restez en arrière... Plus on tente d’aller de l’avant, plus le fait de ne jamais regarder en arrière est tentant. Le passé fait toujours surface pour nous botter le cul. Parfois on apprend de nouvelles choses sur le passé, qui changent tout ce que nous savons sur le présent.

Je souris au gamin alors que Oggy est déjà entrain de lui lécher goulûment la main. Il n'a encore répondu à aucune de mes questions mais vu sa fascination pour mon chien je doute même qu'il les ait vraiment écouté. Puis il tourne la tête en direction de l’intérieur de la maison et commence à marcher dans cette direction en criant un grand. « MAMAN ! Maman y’a un monsieur avec un chien, je veux un chien, on peux avoir un chien ? Maman tu as dis qu’un jour on aurait un chien. » Je souris à la remarque du jeune garçon en me rappelant qu'à son âge j'étais exactement comme lui puis alors que je m'attends à voir une amie de Sienna et Meadow lui répondre, mon sang ne fait qu'un tour en reconnaissant la voix qui s'élève. « Mon fils, parfois je me dis que tu devrais vraiment arrêter le chocolat, ça te rend hyperactif. » Meadow....

Elle est là devant moi et quand son regard se pose sur moi je peux voir son expression changer. Pour ma part je reste pétrifié face à la scène qui se joue devant moi. Elle vient d'appeler cet enfant mon fils – Il l'a appelé maman – et moi je ne sais plus qui je suis. Incapable de sortir un mot je la fixe inlassablement... Il me faut quelques secondes pour comprendre que j'ai totalement arrêté de respirer et je laisse un peu d'air entrer dans ma bouche alors que Meadow semble se reprendre. « Corto, monte dans ta chambre mon chéri. » Le jeune homme disparaît très vite mais le silence est toujours aussi pesant. Je voudrais dire quelque chose mais j'en suis bien incapable. Puis qu'est ce que je pourrais bien dire... « Qu’est ce que tu fais là ? » Sa voix n'est pas agressive, j'ai plutôt l'impression de faire face à une enfant qui me renvoie cette question à la figure. Qu'est ce que je fais là ? Je me pose moi même la question, maintenait que je me retrouve face à Meadow – face à son fils – je ne me sens pas à ma place. Je devrais sans doute lui dire ça, lui dire que c'est une erreur et partir mais au lieu de ça je m'entends prononcer un rapide. « Je viens voir Sienna. » J'ai ce sentiment de lui mentir quand ça sort de ma bouche, de m’être menti à moi même... Ce n'est pas réellement Sienna que je voulais voir. Si ?

Tout me semble tellement confus d'un coup. « Sienna n’est pas là, mais je suppose qu’elle ne va pas tarder, si tu veux l’attendre à l’intérieur il n’y a pas de problème ! » Je devrais sans doute partir, ça serait le mieux à faire mais au lieu de ça mes jambes m’entraîne déjà à l’intérieur de cette maison où je me sens comme un intrus. Aucun mot n'a encore osé sortir de ma bouche. Je la suis alors qu'elle m’emmène un peu plus à l'intérieur de chez elle et j'ai l'impression de forcer son intimité. « J'aurais du téléphoner pour savoir si elle était là. » OUI TU AURAIS DU ! « Désolé » Je ne me sens pas vraiment à l'aise. Comme si j'étais trop grand dans cette maison. Je jette un œil à la pièce en serrant les lèvres avant d'ajouter. « C'est jolie chez vous. » Plus bateau tu meurs....

A nouveau un silence pesant s'installe. C'est d'autant plus frustrant que jamais je n'ai eu ce problème avec Meadow, les conversations semblaient tellement couler de source avec elle, il me semblait que nous étions liés par une complicité que je n'avais plus ressenti avec personne depuis longtemps. Mais alors que les secondes passent il me vient à l'esprit que j'ai cassé ça... Que d'une façon ou d'une autre tout ce qui c'est passé quelques mois auparavant semble avoir disparu. Que Meadow est une totale étrangère... Un étrangère avec un fils. Et je finis par percer l'abcès le plus docilement possible. « Donc c'est ton fils... » Je ne l'ai pas fait voulu mais je sais qu'on peut entendre dans ma voix une sorte d'accusation, une faille.

Je me sens blessé...

C'est totalement idiot – je sais que je n'ai pas le droit d'attendre quoi que ce soit de Meadow mais l'idée qu'elle m'ait caché sa maternité durant tout ses mois me donne l'impression que tout ce qu'il me semblait avoir vécu – toute cette complicité – n'était qu'une leurre. Et si je n'avais rien compris ? Si j'avais inventé toute cette histoire parce que j'avais envie de la vivre ? Au fond il n'y a jamais rien eu de si significatif entre nous, tout semblait au contraire être dans le non.dit. Et si Meadow était avec un autre, si ça se trouve j'allais tomber nez à nez avec le père du petit... A cette idée mon corps fait instinctivement un pas vers la porte. Je devrais partir

tanner w/ meadow
i was made to keep your body warm, but i'm cold as the wind blows so hold me in your arms. kiss me like you wanna be loved, this feels like falling in love.
Je viens voir Sienna. Cette phrase résonna dans mon esprit pendant quelques minutes. Je m’imaginais bien qu’il n’était pas venu pour me voir moi. Bien que j’étais à deux doigts d’appeler la petite brune qui me servait de meilleure amie pour la tuer, je tentais de tempérer au plus mes réactions. Le voir ici était relativement étrange, jamais je ne me serais imaginer le revoir. Surtout après son mariage avec son kraken de femme dans les parages. D’ailleurs, j’étais très étonnée qu’elle ne lui colle pas aux basquettes mais ce n’était qu’un tout petit détail. Le laissant entrer dans la maison, je l’observais longuement et sa gêne était palpable. Comme si il s’en voulait d’être ici devant moi. Pourtant, si il était toujours en contact avec Sienna, il aurait dû savoir que nous vivions toutes les deux ensembles – plus pour longtemps cela dit -. Il s’excusa de ne pas avoir téléphoné pour s’annoncer, secouant la tête en haussant les épaules je ne savais pas vraiment quoi répondre. Peut être qu’il aurait dû oui, mais en tous les cas, je ne pouvais plus reculer. « C’est joli chez vous. » Lui lâchant un petit sourire, je me remerciais d’un signe de tête avant de partir dans la cuisine. « Tu veux boire quelque chose ? » J’avais l’impression de faire face à un inconnu, il ne semblait pas à son aise – ce que je pouvais parfaitement comprendre – et il n’avait pas l’air de vouloir rester ici. « Donc c’est ton fils… » Relevant instantanément la tête, je savais que mon regard avait changé et était beaucoup plus dur que ce je voulais. J’avais eu bien trop de remarque négative sur lui, ma maternité relativement jeune et tout ce que cela avait pu comporter. Puisque nous en étions là, j’étais disposé à tout lui débiter d’une traite, histoire qu’il puisse oublier toutes les choses affreuses qu’il pouvait bien penser. « C’est mon fils. » Dis-je alors simplement avant de prendre une profonde inspiration. Lui tendant une des tasses de café que je venais de remplir, je lui intimais d’un signe de tête de venir dans le salon. « Avant de me dire quoi que ce soit, je préfère être direct : en effet je l’ai eu jeune et son père est mort peu de temps après sa naissance. » Buvant une gorgée de café, je ne me sentais pas plus libérée que ça. J’avais l’impression de lui devoir plus que cette simple explication, comme si il méritait autre chose que ça. J’avais des sentiments pour lui, c’était un fait, mais maintenant qu’il était marié je pouvais être très clair. « Si je ne te l’ai pas dis c’est parce que j’ai pris l’habitude de devoir faire face à des remarques plus que désobligeante de la part de mes plus proches amis. Et honnêtement, je n’avais pas la force d’entendre quelque chose comme ça de ta part. » Allumant presque machinalement une cigarette, je posais mon regard sur le chien de Tanner qui avait l’air de se plaire ici. C’était sans doute le seul dans cette maison à ne pas être dérangé par la tension pesante. Je devais avouer que Corto n’était pas le seul sujet qui me mettait mal à la l’aise. « Et sinon, comment va ta femme ? » Demandais-je en tirant une bouffée sur ma cigarette. Si nous en étions au moment révélations, autant aborder ce sujet. Bien qu’à la vue du regard de Tanner, je me sentais stupide d’avoir poser cette question. Il n’avait pas l’air d’apprécier du tout ça étant donné qu’il fronça instantanément les sourcils. Encore les pieds dans le plat Meadow bravo. Pensais-je amèrement avant de secouer la tête. Il était vrai que la manière dont j’avais quitté Los Angeles n’avait pas été la meilleure et je n’avais pas été témoin de son parfait petit bonheur. Autant dire que je n’en avais de toute façon pas envie. Mais je pouvais aisément me mettre à la place du jeune homme, il venait s’en doute de s’en prendre une en travers de la figure en voyant Corto. Le fait de ne pas avoir été prévenu dés le départ devait sans doute le décevoir. Mais à son tour, il devait se mettre à ma place, ce n’était pas la première chose que je disais en rencontrant quelqu’un. Encore moins lorsqu’il s’agissait. Pourtant, je savais depuis le départ qu’il n’était pas un simple client. Il était beaucoup plus que ça. Malheureusement, les choses ne s’étaient pas déroulées comme je l’aurais imaginé. Je n’avais jamais pensé tomber amoureuse d’un homme sur le point de se marier. C’était pourtant arrivé.

Meadow x Tanner

Vous vous arrêtez une seconde et vous restez en arrière... Plus on tente d’aller de l’avant, plus le fait de ne jamais regarder en arrière est tentant. Le passé fait toujours surface pour nous botter le cul. Parfois on apprend de nouvelles choses sur le passé, qui changent tout ce que nous savons sur le présent.

« Tu veux boire quelque chose ? » C'est une question simple, méritant une réponse simple. Oui ou non, je peux bien faire ça – il me suffit de réfléchir un peu à ce sont j'ai envie. Les envies... Ces choses étranges. La toute de suite il y a tellement de choses dont j'ai envie, tellement d’éléments qui s'entrechoquent dans mon cerveau qu'il m'est difficile d'en sortir une simple information. Boire ou ne pas boire ? Je me décide à hocher la tête pour dire oui, parce que c'est sans doute ce qu'il y a de plus politiquement correct à faire quand on vous propose à boire puis parce que ça m’évite de devoir parler.

Meadow se dirige vers la cafetière et d'un coup je peux dire que j'en ai envi de ce fichu café... C'est un peu tard mais mieux que rien. Alors sans réfléchir la machine s'active et je me lance sur un chemin épineux – une conversation que je ne suis pourtant pas sur de vouloir avoir. Celle qui concerne son fils. Quand son regard croise le mien, mon cœur s’accélère , elle semble agacée ou presque en colère et je me ratatine sur moi même. « C’est mon fils. » La réponse est simple et claire et devrait me suffire. Au moins je suis fixé, même s'il aurait été plutôt étonnant qu'un enfant qui n'est pas son fils l'appelle maman. Heureusement que la logique et moi sommes bons amis. Alors oui cette réponse devrait suffire mais pourtant ce n'est pas le cas.

Je suis alors Meadow dans le salon sans un mot de plus tentant de paraître le plus décontracté possible même si je me doute bien que je ne donne pas le change. « Avant de me dire quoi que ce soit, je préfère être direct : en effet je l’ai eu jeune et son père est mort peu de temps après sa naissance. » Je voudrais rétorquer, lui dire que je n'aurais jamais osé dire quoi que ce soit mais une fois de plus les mots restent coincé dans ma gorge. Son père est mort... Ça me fait bizarre d'un coup, comme une sorte de culpabilité, comme si au fond de moi j'avais espéré tellement fort qu'il ne soit plus dans sa vie que le fait qu'il n'y soit plus parce qu'il est mort me rend coupable. C'est idiot j'en suis conscient mais pourtant le sentiment et là et j'ai de la peine à soutenir le regard de la jeune femme. « Si je ne te l’ai pas dis c’est parce que j’ai pris l’habitude de devoir faire face à des remarques plus que désobligeante de la part de mes plus proches amis. Et honnêtement, je n’avais pas la force d’entendre quelque chose comme ça de ta part. » Une fois de plus je hoche la tête me faisant l'impression d'être un robot. Parles bordel voila ce que hurle mon cerveau alors que je reste stoïque.

Ma bouche se rapproche de mon café pour en boire une gorgé alors que la jeune femme s'allume une cigarette. Je n'ai jamais été trop fan de ses cochonneries et alors que cette fois une petite voix me me crie de la fermer je m'entends prononcer un vague. « Mon oncle est mort d'un cancer du poumon. » La phrase à peine sortie mes yeux s'ouvrent grand alors que je me rends compte de ce que je vie de dire – j'ai utilisé mes premiers mots pou dire ça... Niveau expression de ses sentiments sur un échelle de dix je dois bien être à moins vingt pour le coup. « Excuse c'est débile j'aurais jamais du dire ça je – je.... » Je passe ma main nerveusement dans ma nuque. « Je sais juste pas trop quoi dire... Je pensais pas que tu avais un fils. J'ai pas de problème avec ça mais c'est juste étonnant. » Je laisse un court instant de silence avant d'ajouter en lui adressant un léger sourire un peu triste. « Juste que je croyais connaître beaucoup de choses à propos de toi et que je me rends compte au final que c'est sans doute pas le cas... C'est assez déroutant. » J'ai encore de la peine à l'assimiler mais je n'ai surtout pas envie qu'elle me pense jugeant à l’égard de son fils ou d'elle. Je me moque bien qu'elle ait un fils, deux girafes et une paire de chausson bob l'éponge j'aurais juste aimé ne pas l'apprendre comme ça... Mais qui suis-je pour venir ici et lui dire qu'elle aurait du me dire ci ou ça ? Je suis le gars qui a annulé son propre mariage le jour même parce qu'il est tombé amoureux d'une fille dont il ne connaît apparemment pas grand chose... Et ce n'est pas le statut le plus reluisant.

« Et sinon, comment va ta femme ? » je fronce les sourcils en tentant d'identifier un pointe d'humour dans sa voix mais rien... Il me faut pourtant un léger instant pour faire le calcul dans ma tête. Meadow n'est pas au courant – elle n'est pas au courant ? J'ai de la peine à y croire et pourtant ça ne ressemble clairement pas à une blague, la jeune femme me fixe attendant apparemment une réponse de ma part alors que je ne sais pas du tout comment aborder ça. « Ma femme... Hem. » cette fois c'est un autre sentiment qui m’empêche de parler, une sorte de timidité... En venant ici je n'ai pas pensé une seule seconde que Meadow puisse ne pas être au courant. Entre Sienna, Ethan et tous les journaux de bas étages qui – bien qu'ils ne se soient jamais vraiment intéresse à mon mariage – se sont fait un plaisir de venir faire de moi le méchant.... J'étais persuadé que presque la terre entière avait été mise au courant... La terre entière mais pas Meadow. « Je crois que Leah va pas trop mal au vu des circonstances. » Effectivement, si certains journaux avaient fait de moi un bourreau, Leah était évidement devenue la victime et la malheureuse, ce qui lui avait sans doute ouvert la porte à une popularité qu'elle avait toujours semblé rechercher. Pour ma part j'étais resté discret me moquant de ce qu'on pouvait raconter sur moi... Si ça pouvait l'aider c'était à mon goût le plus important.

Perdu dans mes pensées je mis un petit moment à comprendre le regard interrogateur de Meadow – évidement j'avais oublié de lui expliquer quelles étaient ces fameux circonstances. « On – on ne c'est pas marié... » Je ne m’étends pas plus que ça plongeant mon regard dans celui de Meadow en attendant une réaction qui me pousserait à lui en dire plus... ou pas.

tanner w/ meadow
i was made to keep your body warm, but i'm cold as the wind blows so hold me in your arms. kiss me like you wanna be loved, this feels like falling in love.
Voilà où nous en étions, à nous observer comme deux abrutis sans savoir quoi dire d’autre ou quoi faire. Je tentais de sonder les réactions de Tanner mais il restait tout simplement statique face à moi. La seule phrase qu’il prononça fut pour me dire – en résumé – que la cigarette, c’est mal. Merci Hemingway, je n’en étais pas consciente jusque là, mon chemin personnel est soudainement vachement plus clair. Haussant simplement un sourcil, je l’entendais vaguement s’excuser tandis que je secouais la tête. « C’est rien, je sais que je dois arrêter ça. » Répondis-je simplement avec un sourire en coin. Non parce que l’optique de me retrouver dans un lit d’hôpital en train de mourir peu à peu, ce n’était pas spécialement le futur parfait que j’imaginais. D’autant plus que ça ne servait pas à grand chose, j’étais juste en totale introspection avec moi même et cela prenait un peu de temps. « Je sais juste pas trop quoi dire... Je pensais pas que tu avais un fils. J'ai pas de problème avec ça mais c'est juste étonnant. » Hochant la tête avec un petit sourire j’étais à deux doigts de lui sortir un merveilleux : supriiiiise ! Cela dit, je n’étais pas vraiment sûre qu’il allait le prendre avec humour. Soudainement, j’étais plus que mal à l’aise, je ne savais pas quoi lui dire. C’était un sujet qui avait toujours était sensible et ça n’allait pas changer en une demi heure. J’étais donc là, à l’observer comme une idiote. « Juste que je croyais connaître beaucoup de choses à propos de toi et que je me rends compte au final que c'est sans doute pas le cas... C'est assez déroutant. » Et paf. Prends toi ça dans les dents ma petite. Oui alors ça, concrètement, ça fait légèrement mal. Étrangement, je me contentais simplement de finir ma cigarette, en silence. Il n’avait pas tort, je comprenais parfaitement sa position, dans le sens ou ce n’était pas simplement un chat que j’avais planqué dans un placard. « Ce n’est pas la sujet que j’aborde le plus facilement. » Dis-je simplement en baissant la tête. À l’époque, malgré l’approche de ma majorité, j’avais été traitée de tous les noms et la plupart de mes amis m’avaient tournés le dos. Ce n’était pas que je voulais cacher mon fils spécialement à Tanner, je n’en parlais quasiment à personne. C’était comme ça depuis toujours et sincèrement, le jeune homme avait été un client pendant un bon bout de temps, je ne voyais pas vraiment le but de lui présenter mon fils. « Ce n’était pas contre toi. » Dis-je en plantant mon regard dans le sien. Si je devais être tout à fait honnête, le fait était que je ne voulais pas que mon fils s’attache à lui. Pour la simple et bonne raison que je savais comment ça allait se terminer. Je connaissais Corto, il aurait demandé après lui toute la sainte journée – en grand fan de baseball qu’il est déjà – et moi, j’aurais fini en prison pour avoir tué sa chère et tendre femme. « Je ne suis pas restreinte au seul fait d’avoir un fils, oui tu sais des choses sur moi et Corto n’y change rien. » Ça, c’était dit. J’avais changé de sujet comme un rien, si nous en étions aux confidences, autant parler de tout. Pourtant, le regard que me lança le jeune homme me hausser les sourcils presque malgré moi. Il avait l’air de me prendre pour une véritable demeurée et je ne comprenais pas vraiment pourquoi. « Je crois que Leah va pas trop mal au vu des circonstances. » Les circonstances ? Quelles circonstances ? Pourquoi avais-je l’impression d’être totalement à côté de la plaque ? Et pourquoi avais-je le sentiment que j’allais regretter très vite cette question ? Bizarrement, je sentais que Sienna avait omis de me dire certaines choses et j’avais de plus en plus envie de l’enterrer vivante dés son retour. « On – on ne s'est pas marié... » Hein ? Comment ça on ne s’est pas mariés ? C’était de la rhétorique ou il se moquait de moi ? Mon regard changea, je me sentais presque soulagée d’entendre ça. Non, j’étais soulagée. Peut être que j’aurais dû me sentir coupable d’être aussi contente mais ce n’était pas le cas. « Qu’est ce qu’il c’est passé ? » Demandais-je alors d’une petite voix en tentant d’y contenir ma joie - j'étais définitivement le mal incarné -. J’avais l’impression d’avoir douze ans, les couettes et toutes les conneries. Je me contentais de l’observer en silence, attendant une explication de sa part.

» + savannah & meadow
» formspring/meadow
» life always has surprises in store (meadow)
» Meadow va conquérir Los Angeles (laule.)
» i melt hearts like water (✻) meadow.

All I want from you is to see you ♣ MEADOW

All I want from you is to see you ♣ MEADOW

Sujets similaires

Sujets similaires