Non mais attendez, elle croyait vraiment que j’allais dire non à une sortie au Magnolia Lounge ? Moi ?? Elle était folle, crazy. Elle, c’était Echo, ma Echo, ma copine, ma best, tout ce que vous voulez. Elle était une des rares personnes pour qui je pouvais lâcher Kellian une soirée. Oh, j’m’inquiétais pas pour lui, à tous les coups, il allait geeker toute la soirée avec ses potes et je retrouverai des cadavres de bières et de chips en rentrant. Mais là, c’était entre filles. Et comme toute bonne soirée, ça avait commencé par des chansons Disney – c’était juste obligatoire. Voilà pourquoi je l’aime ma Echo. Par contre… Elle me lançait vraiment ce défi à moi, Alexis Mills ? Je l’ai regardée en riant.

« Seulement dix ? Je vais en faire des déçus ! Et toi, si un mec t’offre un verre, tu l’acceptes ! »

Non parce qu’une copine casée, j’en avais déjà une, et je savais que cela pouvait être rabat-joie. Echo n’était pas comme ça, mais j’avais pas envie de perdre ma copine à cause d’un mec. Oui, je sais, ça fait gamine, mais je vous schtroumpf ! Dans un geste super élégant, je remontai légèrement mon soutien-gorge effet push-up qui me faisait des seins d’enfer sous mon tee-shirt en dentelle noire, et ma jupe en jean et mes bottent feraient le reste. Dès qu’on est entrées, j’ai vu les paires d’yeux se river sur nous. Entre celles des mecs qui nous déshabillaient littéralement et celles des filles qui nous mitraillaient, on ne savait plus trop où donner de la tête. Mais c’est vrai qu’on vaut le détour. Surtout Echo, une bombe ! J’aurais pas aimé à ce point les hommes, j’aurais été lesbienne rien que pour elle et sa chevelure de malade. Bref, direction le comptoir, où le barman est déjà sous le charme de ma copine. Normal, j’ai envie de dire vu la robe qu’elle a sortie. J’attendais alors qu’il nous serve les shots de la mort quand Echo me brutalisa sans pitié. Un p’tit cul à mater ?? Où ça ? Je suivis du regard le fameux cinquante sur vingt… Oh mon dieu ! Des culs j’en avais vus, mais alors celui-là…

« C’est pas humain… Et tiens donc, je te le passe, rien que ça ! Madame ne se refuse rien ! Bon, bouge pas, j’ai un pari à gagner ! »

J’avalai cul sec le verre que le barman me tendis, et je fondis la foule pour atteindre l’être aux fesses si parfaites. J’échangeai quelques minauderies avec lui – à force d’expérience, j’ai appris que la gent masculine n’était pas très évoluée, et donc facilement manipulable – et je le laissai après un baiser sur la joue, sans pouvoir m’empêcher de lui peloter les fesses au passage, adressant un « Whaouuuuuu » muet à Echo. Des fesses fermes au toucher, parfaites. Je revins au bar à ses côtés et lui tendis un papier.

« Il s’appelle James. Plus que neuf ! »

A mon tour, je regardais les alentours et le « buffet ».

« Il y a quand même pas mal de onze sur vingt. Tiens, raconte-moi un peu… Quelle est la plus belle paire de fesses que tu aies rencontrée ? Et je veux tous les détails ! »

Surtout les plus graveleux, bien évidemment !  

Je lançai un clin d'œil à Echo en guise d'acceptation de son défi. Cinq rencards sur dix numéros, voilà qui mettait un peu plus de défi à la soirée, et peut-être que dans le lot, je tomberais sur la perle rare. Oh, je n'étais plus une petite fille même si je chantais à tue-tête des chansons de Disney, je ne croyais plus au prince charmant et ce depuis longtemps, surtout depuis que je m'étais faite larguée comme une vieille chaussette, mais trouver quelqu'un avec qui on ait envie de rester plus que deux semaines, ça devait pouvoir se faire, non ? Et puis qu'est-ce que je ne ferai pas pour dévergonder un peu ma Echo. Oh attention hein, je ne l'encourageais pas du tout à tromper son copain, juste à accepter un verre... Je savais bien que dès l'instant qu'une copine se mettait en couple pas mal de choses changeait niveau amitié, mais Echo au moins, ne m'avait pas laissée tomber et continuait à sortir avec moi et à apprécier les jolis arrière-trains.

D'ailleurs en parlant de cela, je ne pus me retenir d'en peloter une, particulièrement ferme. Sportif James ? Certainement. Si je tendais le numéro à Echo, elle me rappela la présence de Woody... ah oui, certes, soit... je gardais donc le numéro. La pauvre célibataire de la bande c'était moi !! Ceci étant dit, heureusement que j'avais d'autres critères que les fesses, parce que sinon, il n'y aurait pas grand-chose à pêcher ce soir. Et puis tiens, dissertons un peu sur les fesses. On était deux jolies filles, qui avaient un minimum d'expériences, alors on devait pouvoir comparer tous les popotins que nous avions croisés. Et la palme revenait sans surprise à Woody... Quelle surprise !

« Ce n'est pas une surprise... c'est vrai qu'il a de très belles fesses.... Je te jure que je n'ai jamais touché ! Mais ça se voit... Je ferai mieux de me taire, hein ? »

Manquerait plus qu'elle pense que j'ai pu mater son copain. M'enfin c'est le travail d'une meilleure amie que de juger et d'estimer le petit copain, non ? En tout cas, je m'en justifierai ainsi ! Par contre, il vaudrait mieux que je chasse de mon esprit la vision des fesses de Woody parce que je n'oserai plus le regarder en face quand je le reverrai. En revanche, elle me prit à mon propre jeu en me retournant la question.

« Qu'est-ce qui te fait croire que j'ai déjà vu ses fesses ? »

C'était vrai quoi, merde, on n'avait jamais couché ensemble Kellian et moi ! Bon d'accord, en vrai, je l'avais déjà vu nu, mais c'était parce qu'il sortait de la douche et qu'il n'avait pas verrouillé la porte. Cette vision s'imposa alors à mon esprit. C'était vrai qu'il n'avait rien du cliché du geek tout frêle et que mazette, il avait un cul du tonnerre auquel on s'accrocherait bien. Mais était-ce la plus belle paire que j'avais vue ? Je devais admettre que celles du seul homme qui ait réellement compté pour moi n'étaient pas mal non plus dans leur genre, mais...

« J'avoue qu'elles sont extra. Je ne sais pas ce que ça donne au toucher mais visuellement... Deux belles fesses bien arrondies et pas flasques pour un sou... et avec tout le sport qu'il fait, ma main à couper que ses nanas doivent s'y accrocher comme pas permis. »

Ses nanas ou les pétasses avec qui je devais prendre le petit déjeuné quand il les sautait chez nous.  Je bus mon verre cul sec pour chasser cette pensée et entendit alors le serveur nous adresser la parole, en nous tendant deux cocktails.

« De la part de ces messieurs... »

Je regardais dans la direction qu'il nous désignait, pour y découvrir deux beaufs. Déjà clairement plus âgés que nous, breloques au poignet et chemise ouverte sur une touffe de poils peu ragoutante. Même pour un défi jamais je ne me fourvoierai dans un rencard avec l'un d'eux. Alors je pris le cocktail, le leva dans la direction des deux hommes avec un grand sourire genre « merci c'est trop gentil », avant de me pencher vers Echo et de l'embrasser juste à la commissure des lèvres, avant de siroter le délicieux cocktail en jetant un coup d'œil aux deux hommes, froissés dans leur virilité. Ah le bon vieux coup du lesbianisme, un tel classique !

« On le dira pas à Woody ! On va danser ? »