L’histoire d’Aliyah commence par un banal voyage en Colombie de deux hommes, deux frères. Ils avaient prévu ce voyage de longue date et avaient enfin trouvé le temps et les fonds nécessaire pour sauter le pas. Ils n’avaient cela dit pas prévu que le voyage durerait bien plus longtemps que les trois semaines de base. La chance, ou le destin, c’est au choix, semblait leur avoir sourit, puisqu’ils rencontrèrent tous deux l’amour au cours de ce voyage. Intéressons nous plus particulièrement à l’un des deux frères, Philip O’Connell. Cadet de son frère d’une année seulement, les deux étaient très proches et s’entendaient à merveille. Philip était un jeune homme intelligent, avec un certain charme et une bonne dose de charisme. Jusqu’alors, il n’avait jamais pris aucune histoire de cœur très sérieusement, appréciant grandement sa liberté. Mais ça, c’était avant de rencontrer Magdalena Alvarez, une jeune et jolie colombienne originaire de Bogota. Tout comme son frère, il succomba au charme d’une sud-américaine et tous deux décidèrent de ne pas rentrer – du moins pour l’instant – aux Etats-Unis.
 
Par la suite, ils épousèrent leurs dulcinées, et si son frère eut une fille, Cataleya, en janvier 1988, Philip eut la joie d’accueillir lui aussi une petite princesse l’année suivante. Aliyah combla de bonheur ses parents, et son père était littéralement fou d’elle. Son enfance fut des plus heureuses, malgré le peu de ressources de leur famille, et elle était très proche de sa cousine, les deux familles vivant dans le même quartier de Bogota. Cependant, très rapidement, le père de Cataleya décida de rentrer aux Etats-Unis et emmena toute sa petite famille avec lui. Philip de son côté préféra rester à Bogota.
 
Aliyah a toujours été une petite fille pleine de vie et très sociable, elle avait pas mal d’amies à l’école et dans son quartier, même si sa meilleure amie restait toujours Cataleya, avec qui elle avait des contacts réguliers par téléphone et par courrier sitôt qu’elle sut écrire. C’est une petite fille intelligente qui s’est toujours bien débrouillée à l’école, récoltant souvent les encouragements et félicitations de ses professeurs. Ses parents avaient pour elle de grandes aspirations, lui imaginant un futur des plus réussis, et une vie plus confortable que celle qu’ils lui offraient. Malgré la pauvreté de leur famille, Aliyah n’en a jamais souffert, peut-être parce qu’elle n’avait jamais connu que ça, qu’elle mangeait à sa faim et qu’elle avait assez de jouets pour ne pas se sentir défavorisée.
 
Si son enfance a été plutôt heureuse, son adolescence fut loin d’être aussi tranquille. L’année de ses treize ans survint un drame. Une fusillade éclata dans un quartier de la ville, un règlement de compte entre un cartel de la drogue et la police qui vira au drame quand des civils furent touchés. Parmi eux, Philip O’Connell, qui venait de sortir de l’immeuble où il travaillait et s’apprêtait à prendre le bus pour rentrer chez lui. La nouvelle est comme un coup de massue pour Aliyah et sa mère. La jeune fille est inconsolable, elle était très proche de son père. Plusieurs semaines passèrent comme dans un brouillard, avant que Magdalena ne prenne la décision, pour le bien de sa fille, de quitter Bogota. Après une discussion avec son beau-frère, elle décide de quitter sa ville natale et toute sa vie en Colombie, pour s’installer près de sa seule famille restante, celle de Philip, à Pasadena.
 
Aliyah a dans les premiers temps du mal à s’adapter à sa nouvelle vie aux Etats-Unis. Malgré la présence de Cataleya, qu’elle est ravie de retrouver, l’ambiance californienne est tellement à mille lieux de ce qu’elle a connu jusque là qu’il lui est difficile de s’y faire. D’autant plus qu’elle est encore en deuil de son père qui lui manque terriblement. Dans sa nouvelle école, elle reste à l’écart, est tout d’abord renfermée et s’obstine à ne parler qu’espagnol, alors qu’elle est parfaitement bilingue. Les choses finiront par aller mieux, mais il lui faudra plusieurs mois pour s’ouvrir aux autres et leur montrer sa réelle personnalité. Au bout d’un an, elle est finalement parfaitement intégrée au paysage californien et est devenue une véritable habitante de Pasadena. Son oncle lui a offert une guitare peu de temps après son arrivée aux Etats-Unis, pensant que ça l’aiderait à penser à autre chose qu’à son père et il eut raison. Aliyah se passionna pour cet instrument, apprenant à en jouer en autodidacte et avec l’aide d’un nouvel ami musicien rencontré en cours. Elle a toujours aimé chanter et avait toujours rêvé de pouvoir jouer d’un instrument, rêve qui finit par se réaliser grâce à son oncle. La musique l’aida à rebondir et à ne pas se laisser abattre par la perte de son père, au plus grand soulagement de sa mère.
 
A l’adolescence, sa personnalité se développa un peu plus encore. Dans un contexte bien différent de Bogota, loin de l’insécurité qui pouvait régner dans la capitale de la Colombie, Aliyah se découvrit un goût prononcé pour la fête. Elle adorait sortir s’amuser avec sa nouvelle bande d’amis, elle adorait danser sur des rythmes endiablés jusqu’au bout de la nuit, quitte à se faire disputer parce qu’elle rentrait après le couvre-feu établi par sa mère. Mais étant également bonne élève, Magdalena ne pouvait réellement lui interdire de sortir ni lui reprocher de trouver un certain exutoire dans cette activité.
 
A partir de seize ou dix-sept ans, elle commença à s’intéresser aux garçons, mais n’a jamais connu d’histoire très sérieuse. Peut-être parce que, comme son père avant elle, elle apprécie sa liberté et attend de trouver le bon pour s’engager sérieusement. En attendant, elle croque la vie à pleines dents sans se mettre de réelles limites. Cela dit vous ne la verrez jamais toucher à de la drogue, elle rend les cartels responsables de la mort de son père et voit ça comme un véritable fléau.
 
Ne sachant réellement quoi faire après le lycée, elle se tourne, un peu par défaut, vers le droit. Elle s’inscrit à l’université Stanford, près de San Francisco, où elle obtiendra un Master de droit en 2013. Entre 2007 et 2013, elle vit sur le campus de l’Université et rentre chaque week-end et chaque vacances à Pasadena. Pour pouvoir payer ses études, elle a décroché une bourse, et a complété l’inscription grâce à un prêt étudiant. Par chance, elle a rapidement trouvé un job à Pasadena, elle est actuellement juriste dans un cabinet d’avocat. Le droit est loin d’être une passion pour elle, même si elle excelle dans son domaine. Sa réelle ambition est de percer dans la musique, sa réelle passion qui ne l’a pas quitté depuis qu’elle est enfant. Elle joue d’ailleurs régulièrement dans un club qui offre une scène ouverte aux anonymes en quête d’un public, et elle y est d’ailleurs très appréciée. Elle a déjà passé plusieurs auditions, sans grand succès jusque là, mais n’abandonne pas l’idée de monter sur scène un jour.
 
Côté vie de famille, Aliyah est toujours très proche de sa cousine Leya, qu’elle considère toujours comme sa meilleure amie. A vraie dire, elles ne peuvent passer une journée sans se voir. Elles sont pourtant très différentes et Aliyah essaye de pousser un peu Leya à lâcher du lest quant à son boulot, la trouvant bien trop sérieuse. Elle tente souvent de l’entraîner dans des fêtes organisées par des amis, mais Leya est bien souvent réticente et trouve toujours une bonne excuse pour s’esquiver. Pas de quoi vexer Aliyah, ni la décourager d'ailleurs.
 
Cela dit, leur équilibre risque d’être quelque peu menacé. Si Aliyah n’a pas vraiment tergiversé avant de lui parler de ce qu’elle avait appris au sujet d’Evan, l’ancien meilleur ami d’enfance de Cataleya, elle est en revanche plus partagée au sujet d’une autre découverte qu’elle a faite récemment. Une découverte qui n’a d’ailleurs pas manqué de la bouleverser. En voulant se replonger dans ses souvenirs alors que l’anniversaire de la mort de son père approchait, elle a passé l’après midi le nez fourré dans les vieilles affaires de celui-ci que sa mère avait pris soin de conserver dans une boîte. Jusque là, elle n’avait jamais regardé à l’intérieur, c’était donc la première fois qu’elle se plongeait ainsi dans le passé de l’homme le plus important de sa vie. Elle y découvrit une lettre dont le contenu la laissa d’abord perplexe, avant que la vérité ne la percute de plein fouet et laisse place à une vague de colère. Avec cette lettre, elle comprit que Philip O’Connell n’était pas son père biologique, que sa mère avait à l’époque eu une brève liaison avec son oncle, le père de Cataleya, et qu’elle était le fruit de cette liaison adultérine.
 
Pendant plusieurs jours, elle garda cette découverte pour elle, ne sachant trop comment y réagir, et battant froid à sa mère sans que cette dernière n’en comprenne la raison. Finalement, Magdalena se lassa du comportement de sa fille, et Aliyah lui cracha sa colère au visage. Elle n’arrivait pas à croire que sa mère ait pu faire une chose pareille à son père, car oui, dans son cœur Philip était et resterait toujours son père. Magdalena tenta de s’expliquer mais sa fille ne voulu pas l’écouter, encore trop bouleversée par la nouvelle, elle ne lui a d’ailleurs pas reparlé depuis. Elle n’a pas non plus osé confronter son oncle sur le sujet, et évite soigneusement tout contact avec lui depuis. Quant à Cataleya, elle meurt d’envie de partager cette découverte avec elle, mais n’ose pas aborder le sujet. En partie parce que le retour d’Evan dans sa vie a déjà pas mal bouleversé Leya, mais aussi parce qu’elle ignore comment sa cousine risque de réagir à la nouvelle, et que ça la terrifie...